Top 14 - Laurent Marti (UBB) : "Le Top 14 est de plus en plus dur mais ce n’est pas une raison pour ne pas se battre !"

Par Jérôme Prévot
  • Laurent Marti était présent aux côtés de Yannick Bru pour la traditionnelle conférence de presse de rentrée.
    Laurent Marti était présent aux côtés de Yannick Bru pour la traditionnelle conférence de presse de rentrée. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Le président de l’UBB, Laurent Marti, a présenté la prochaine saison mardi à Bègles. Il a mélangé l’optimisme et le fatalisme avec l’idée que même avec le recrutement d’un Damian Penaud, l’UBB serait aux prises avec un championnat de plus en plus serré. Et que les budgets n'expliquent pas tout.


 

Laurent Marti était présent mardi matin pour la présentation de la saison de l’UBB, aux côtés de son nouveau manageur, Yannick Bru qu’il avait recruté dès la fin 2022.

Le président girondin a vécu une dernière saison paradoxale, elle s’est terminée par une belle place demi-finaliste, une vraie performance pour un club secoué en cours de saison par une crise majeure qui avait abouti à l’éviction de Christophe Urios.

Yannick Bru et Laurent Marti.
Yannick Bru et Laurent Marti. UBB.

Comme toujours en pareil cas, on a senti le président de l’UBB plein d’enthousiasme et plein d’ambitions : "Je connaissais un peu Yannick, nous nous étions croisés à Toulouse et nous avions pu échanger. Nous avons toujours eu une bonne relation. Comme tout président, je suivais la carrière de certains manageurs car on sait qu’il y aura forcément des renouvellements. Il figurait sur une "short list". Nous sommes tombés rapidement d’accord. Sans doute qu’il m’a découvert plus que je ne l’ai découvert, car je n’ai pas eu sa carrière."

La saison sera forcément particulière car elle sera "perturbée" par la Coupe du Monde, mais les Bordelais ont réussi quelques gros coups dans le recrutement avec, évidemment, l’arrivée de Damian Penaud et d’autres internationaux (Tatafu, Coleman, Samu, Tapuai…). Le président a "totalement exclu" l’idée que son nouvel ailier-vedette puisse participer aux Jeux Olympiques 2024 en rugby à sept avec toutes les contraintes que ça suppose. Nous l'avons senti particulièrement catégorique sur ce sujet. On peut comprendre que le patron de l'UBB veuille utiliser un joueur de ce calibre au maximum. Voici ses propos exacts : "Oui, c'est totalement exclu.  Le cas d'Antoine Dupont est différent, d'abord il a déjà gagné avec le Stade Toulousain et j'ai cru comprendre que cette question faisait partie du contrat d'Antoine Dupont quand il a prolongé avec son club. Damian, lui veut gagner des titres et l'UBB aussi. L'UBB n'est pas inscrite aux Jeux Olympiques et donc Damian se consacrera à  l'UBB et à l'équipe de France." 

"Le budget est une fausse excuse"

Il a fallu aussi choisir avec doigté les jokers coupe du Monde pour pallier les onze ponctions des équipes nationales. Interrogé sur le style offensif que l’UBB serait supposée assumer, Laurent Marti a préféré emprunter la voie du réalisme, même s’il fut question de l’ADN toulousain de Yannick Bru .

"Oui, il y a un certain ADN offensif ici, une influence toulousaine. J’ai passé une année au Stade Toulousain comme joueur, mais ça m’a marqué. Ce qu’on oublie de dire, c’est que pour gagner des titres, les Toulousains se sont toujours appuyés sur un pack fort. Nous ne gagnerons jamais de titre sans un pack performant. Ceci dit, en termes de jeu avec un grand J, j’ai l’impression qu’on avait un peu perdu l’an passé et dans les saisons précédentes, même si elles nous avaient amené des satisfactions, alors si Yannick pouvait corriger ça…."

Yannick Bru, le nouveau manageur de l'UBB s'est exprimé ce matin pour donner les grandes lignes de la saison à venir \ud83d\udde3\ufe0fhttps://t.co/4GDJmWaK8K

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) July 4, 2023

Pour Laurent Marti, l’UBB n’est pas moins bien armée que d’autres clubs réputés plus fortunés pour aborder le Top 14. "Le budget désormais c’est une fausse excuse puisqu’existe la limite du Salary Cap . Je crois que les deux meilleures équipes, Toulouse et La Rochelle le sont parce qu’elles ont mieux travaillé que les autres, elles ont optimisé leur budget. Alors, oui les règles de la Ligue autorisent les clubs qui ont beaucoup d’internationaux à dépasser la limite salariale, mais sincèrement, ce n’est pas ça qui a fait la différence. Toulouse et La Rochelle ont fait mieux que les autres dans plein de domaines et notamment dans le recrutement, ce qui est la clef."

"On se met la pression tout seuls"

Le président de l’UBB a voulu tordre le cou à l’idée que le public bordelais soit en attente absolue d’un titre. "Les retours que nous avons ne nous disent pas ça. On nous dit plutôt : "nous sommes conscients de vos efforts, nous vous soutenons toujours." Nous n’avons donc pas cette pression malsaine de nos partenaires et de notre public. Mais cette pression, on se la met tout seuls, justement pour les remercier de leur générosité."

Yannick Bru et Laurent Marti.
Yannick Bru et Laurent Marti. UBB.

Le président bordelais est bien conscient de l’excitation qui entoure son équipe avec notamment l’idée que les demi-finales du Top 14 se dérouleraient peut-être à Bordeaux . Il a tout de même surmonté son tempérament optimiste pour rappeler à l’auditoire que le championnat de France ne serait pas une partie de plaisir et qu’aucun recrutement ne garantissait une place en phase finale : "Il faut être lucide sur le Top 14. De la première à la douzième place, il y a peu de différence. Toulouse et La Rochelle ont pris de l’avance c’est certain, mais pour le reste, c’est très serré. Et rien ne dit que les deux équipes qui la saison passée, ont lutté pour le maintien, n’ont pas fait un effort financier pour viser plus haut.

Ce que je retiens de la demi-finale 2023 , en dehors du contexte particulier à l’UBB, c’est que nous l’avons jouée dans un Top encore plus dur que l’an passé qui lui-même était plus dur que celui d’il y a deux ans. Regardez Toulon qui ne s’est pas qualifié malgré deux manageurs de grande qualité, tout semblait réuni, il a suffi de quelques blessés, et à la fin il vous manque un ou deux points pas plus. Oui, on veut un titre, mais onze ou douze le veulent aussi . Regardez Bayonne la saison passée, ils ont joué la qualification très longtemps.On sait que dans ce Top 14, on ne fera pas ce qu’on veut, mais ce n’est pas une excuse pour ne pas se battre."

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