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Top 14 - Revue de l'élite : Camille Lopez (Bayonne) en tête du classement des ouvreurs, devant Romain Ntamack (Toulouse) et Antoine Hastoy (La Rochelle)

Par Jérémy Fadat
  • Camille Lopez se classe en tête des meilleurs ouvreurs du championnat au cours de la saison 2022/2023
    Camille Lopez se classe en tête des meilleurs ouvreurs du championnat au cours de la saison 2022/2023 Icon Sport - Icon Sport
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À 33 ans, Camille Lopez avait donné un autre virage à sa carrière en partant de Clermont pour rejoindre Bayonne. Un choix archi-payant.

C’est le coup du siècle. Quand les dirigeants de l’Aviron bayonnais sont parvenus à attirer Camille Lopez voilà un an pour renforcer leur équipe promue en Top 14, ils savaient qu’ils tenaient un meneur de jeu talentueux, charismatique et expérimenté. Mais ils ne se doutaient pas combien, alors qu’il avait 33 ans au moment de rejoindre le Pays basque, l’ancien Clermontois allait s’avérer exceptionnel. Si les hommes de Grégory Patat ont réussi un exercice remarquable, se mêlant à la lutte pour une place en phase finale jusqu’à la dernière journée de la phase régulière, ils le doivent en partie à leur chef d’orchestre. Pour son retour dans son Sud-Ouest natal, le Mauléonais s’est carrément offert une deuxième jeunesse. "Me rapprocher de chez moi a été un élément motivant, a-t-il expliqué aux Oscars Midi Olympique, lui qui a reçu l’Oscar de bronze. Cela faisait huit ans que j’étais à Clermont et j’avais besoin de vivre autre chose, d’un changement."

"La Peña Baiona me donne toujours la chair de poule" : récompensé lors la dernière édition des Oscars Midi Olympique par un Oscar Bronze, Camille Lopez a, une fois de plus, salué le fervent public de Jean-Dauger ! \ud83d\udd35\u26aa\ufe0f #OscarsMidol pic.twitter.com/bgp7y8v82n

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) June 30, 2023

Leader des étoiles Midi Olympique

Décisif à de multiples reprises, notamment grâce à des drop-goals ou des pénalités inscrits dans les ultimes minutes qui ont offert plusieurs précieuses victoires aux siens, Lopez a surtout été digne de son statut et n’a pas hésité à prendre ses responsabilités en toutes circonstances. Certains pouvaient douter de sa capacité à s’adapter à un autre environnement, dans une formation peut-être moins armée pour le haut de tableau, il a prouvé le contraire. Il a notamment assuré quand il a repris la charge des tirs au but après la blessure de Gaëtan Germain. à l’arrivée, il a éclaboussé cet exercice de sa classe jusqu’à terminer leader du classement des étoiles Midi Olympique. Une sublime renaissance.

Romain Ntamack se classe deuxième des meilleurs ouvreurs du championnat au cours de la saison 2022/2023
Romain Ntamack se classe deuxième des meilleurs ouvreurs du championnat au cours de la saison 2022/2023

2. Ntamack, taille patron

La saison du Stade toulousain fut en tout point remarquable. Mais, sans lui, elle se serait encore finie sans le moindre titre… D’une inspiration exceptionnelle et d’un exploit légendaire, Romain Ntamack a marqué l’histoire des finales du championnat de France. Contre La Rochelle, c’est lui qui a déchiré le rideau adverse à la 78e minute puis effectué une folle course de soixante mètres pour offrir le vingt-deuxième Bouclier de Brennus à son club de toujours. Mais cette action est aussi venue rappeler l’importance prise par ce garçon à Ernest-Wallon et dans le rugby français. Malgré un début de saison gâché par une blessure à une cheville et un manque de rythme sur la tournée de novembre, Ntamack est aujourd’hui un patron. Extrêmement complet et rassurant, il excelle quand il s’agit de faire jouer ses partenaires autour de lui, et sa connexion avec Antoine Dupont et Thomas Ramos fait des ravages, en club ou en sélection. Mais, au-delà, il est aussi capable de fulgurances individuelles qui en font aujourd’hui l’un des meilleurs ouvreurs de la planète.

Antoine Hastoy se classe troisième des meilleurs ouvreurs du championnat au cours de la saison 2022/2023
Antoine Hastoy se classe troisième des meilleurs ouvreurs du championnat au cours de la saison 2022/2023 Icon Sport - Icon Sport

3. Hastoy, le cap est franchi

Sur le papier, le mariage avait tout pour plaire. D’un côté, Antoine Hastoy et son talent indéniable que chacun pouvait observer sous le maillot de Pau. De l’autre, la machine rochelaise qui était à la recherche d’un ouvreur d’envergure. En l’occurrence, les faits sont venus confirmer les impressions. La seule interrogation était de savoir à quel point l’intéressé serait capable de répondre présent dans les rendez-vous XXL, quand il serait sous pression. La réponse fut éclatante : costaud mentalement, le garçon fut exemplaire durant toute la phase finale de Champions Cup. Et si les Maritimes ont su conserver leur titre, c’est aussi car Hastoy a réalisé une finale de très haut niveau, avec un jeu au pied décisif. Certes, il fut moins en vue sur celle de Top 14 avec deux coups de pied et un drop-goal ratés mais il a clairement franchi un cap ces derniers mois, au point d’être définitivement le troisième homme à son poste chez les Bleus. En attendant mieux ?

Les surprises : McIntyre, Reus, Lebrun...

Quand Perpignan a fait revenir en Top 14 l’Australien Jake McIntyre, passé par Agen et Clermont, cela avait tout du pari. Il fut clairement gagnant. Si les Catalans ont réussi une excellente deuxième partie de saison, jusqu’à sauver leur place dans l’élite, ils le doivent en partie à l’association mise en place entre l’intéressé en numéro 10 et le Sud-Africain Tristan Tedder, décalé à l’arrière. McIntyre s’est notamment illustré par sa faculté à dynamiser le jeu des siens. Dans un style offensif également, il est à souligner le nouveau très bel exercice d’Antoine Gibert avec le Racing 92. Barré par Finn Russell pour le premier choix à l’ouverture, et parfois positionné à la mêlée, il a su tirer son épingle du jeu et se mettre en évidence à chaque occasion qui lui était offerte. Il a prouvé, avec le départ de l’écossais et malgré l’arrivée de Tedder, qu’il avait l’étoffe d’un titulaire. C’est aussi le cas du Castrais Louis Lebrun, régulièrement freiné par les blessures. Appelé à Marcoussis dans le groupe élargi du XV de France, il possède un profil complet qui lui permettra sûrement – alors que Benjamin Urdapilleta a quitté le Tarn – de devenir le chef d’orchestre du CO. Le même avenir est-il envisageable à moyen terme pour Hugo Reus ? Certes, le Rochelais doit faire face à la concurrence d’Antoine Hastoy, et verra Ihaia West revenir au sein du club maritime – mais il a répondu présent dès lors que le staff a fait appel à lui. À 19 ans, très en vue avec les Bleuets à la Coupe du monde des Moins de 20 ans, il a fait comprendre sur le terrain qu’il faudrait compter sur lui. Enfin, il s’agit de délivrer une mention spéciale à l’Argentin Juan Cruz Mallia, l’homme à tout faire du Stade toulousain. Habituel ailier, arrière ou centre, il fut l’ouvreur des doublons, pendant le Tournoi des 6 Nations, avec une franche réussite. J. Fa.

Les déceptions : Plisson, Belleau, Carbonnel, Sopoaga...

Après avoir perdu Camille Lopez, Clermont avait misé sur le duo composé de Jules Plisson et Anthony Belleau pour prendre les clés du jeu. Le pari n’a pas été gagnant, puisque les deux joueurs ont été beaucoup trop inconstants. Ce qui a conduit Christophe Urios à recruter Benjamin Urdapilleta en vue du prochain exercice. Idem à Montpellier pour Louis Carbonel, qui était très attendu après son départ mouvementé de Toulon. Malgré des débuts prometteurs, l’international n’a jamais totalement trouvé ses marques et a dit au revoir à ses espoirs de Coupe du monde. Son successeur sur la Rade, Ihaia West, a vécu une situation similaire à la sienne. Globalement décevant, il va même retourner à La Rochelle au bout d’une seule saison au RCT. Il sera remplacé par Enzo Hervé, qui cherchera à se relancer après une année bien maigre à Brive. Enfin, à Lyon, le All Black Lima Sopoaga est parti cet été après une deuxième saison à la hauteur de la première, c’est-à-dire médiocre. La preuve en chiffres : 60 % de réussite sur ses pénalités tentées, 32 % de plaquages manqués et aucun plaquage cassé.

Le classement final

1. Camille LOPEZ

Bayonne - Né le 03/04/1989 - 1,75 m ; 90 kg
Temps de jeu : 1897 minutes - Points : 182 - Sélections : 27

2. Romain NTAMACK

Toulouse - Né le 01/05/1999 - 1,86 m ; 86 kg
Temps de jeu : 1859 minutes - Points : 44 - Sélections : 37

3. Antoine HASTOY

La Rochelle - Né le 04/06/1997 - 1,80 m ; 86 kg
Temps de jeu : 2016 minutes - Points : 329 - Sélections : 2

4. Finn RUSSELL

Racing 92 - Né le 23/09/1992 - 1,82 m ; 87 kg
Temps de jeu : 2174 minutes - Points : 316 - Sélections : 69

5. Léo BERDEU

Lyon - Né le 13/06/1998 - 1,95 m ; 97 kg
Temps de jeu : 1697 minutes - Points : 223

6. Benjamin URDAPILLETA

Castres - Né le 11/03/1986 - 1,76 m ; 76 kg
Temps de jeu : 1237 minutes - Points : 202 - Sélections : 9

7. Joris SEGONDS

Paris - Né le 06/04/1997 - 1,80 m ; 89 kg
Temps de jeu : 1735 minutes - Points : 258 - Sélection : 0

8. Matthieu JALIBERT

Bordeaux-Bègles - Né le 06/11/1998 - 1,84 m ; 84 kg
Temps de jeu : 1311 minutes - Points : 176 - Sélections : 23

9. Jake McINTYRE

Perpignan - Né le 28/04/1994 - 1,77 m ; 86 kg
Temps de jeu : 1370 minutes - Points : 79 - Sélection : 0

10. Nicolas SANCHEZ, Léo BARRÉ

Brive - Né le 26/11/1988 - 1,77 m ; 83 kg
Temps de jeu : 937 minutes - Points : 126 - Sélections : 80

Paris - Né le 20/08/2002 - 1,89 m ; 89 kg
Temps de jeu : 1585 minutes - Points : 88 - Sélection : 0

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