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Top 14 - Tristan Tedder : "Je me suis demandé si le haut niveau était fait pour moi..."

Par Midi-Olympique
  • Tristan Tedder a changé de dimension ces derniers mois sous les couleurs de l'Usap.
    Tristan Tedder a changé de dimension ces derniers mois sous les couleurs de l'Usap. Icon Sport
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Auteur d’une excellente saison avec l’Usap l’an passé, Tristan Tedder (27 ans) arrive au Racing 92 précédé d’une solide réputation. Paradoxal, pour un joueur ayant longtemps douté de lui…

Vous êtes né en Afrique du Sud mais êtes en France depuis maintenant sept ans. Comment êtes-vous arrivé, au juste ?

Je crois que c’est Pierre-Henry Broncan (ancien coach de la défense du Stade toulousain et désormais co-entraîneur des Wallabies, N.D.L.R.) qui m’avait repéré sur un match des Sharks, en Currie Cup. Un jour où j’étais en vacances en Australie avec mon meilleur ami, mon agent m’a donc appelé et m’a dit : "Toulouse voudrait que tu signes chez eux."

Comment avez-vous réagi ?

Je n’avais jamais entendu parler de Toulouse… Moi, je pensais faire ma vie en Afrique du Sud et jouer le Super Rugby, la Currie Cup… Mais après avoir décliné une première fois la proposition du Stade, mon papa, qui a lui-même été rugbyman aux Sharks, m’a convaincu de tenter ma chance à l’étranger. Il a bien fait…

Quel était votre rêve d’enfant ?

J’ai longtemps hésité entre une carrière de rugbyman et de cricketer. D’ailleurs, le jour où je suis arrivé au Racing, j’ai vu qu’il y avait un immense terrain de cricket non loin d’Orly ! Vous le saviez ?

Non…

Au cricket, j’ai été champion du monde en 2013, avec les moins de 19 ans sud-africains. Mais le jour où il a fallu choisir entre ce sport et le rugby, ma famille m’a dit : "Va dans ta chambre et observe-la. Tu vas comprendre." Je n’y voyais, au mur, que des affiches et des trophées de rugby. Mes maillots de cricket étaient, eux, rangés au bas du placard. Voilà comment j’ai pris ma décision…

À quand remontent vos premiers contacts avec le Racing ? Vous aviez aussi été approché par le Stade français…

La saison dernière a pour moi été compliquée à gérer. Il y avait beaucoup de bruit autour de mon transfert et de mon côté, j’essayais juste d’aller au bout de ma mission : maintenir l’Usap. […] J’ai failli m’engager au Stade français mais Patrick (Arlettaz) et moi pensions alors que je valais mieux que la proposition que les dirigeants parisiens m’avaient faite. Derrière ça, Stuart Lancaster m’a appelé, m’a exposé son projet et j’ai trouvé ça génial. Il m’a aussi dit qu’au Racing, je pourrais jouer avec mon meilleur ami James Hall (ancien demi de mêlée du Stade français). Ça a tout fait basculer…

Votre meilleur ami ?

Oui. Avec James, on se connaît depuis vingt ans. On a grandi ensemble, de l’école primaire jusqu’au lycée. Nos premiers matchs, on les a faits dans mon jardin, dans son garage… C’est dingue que l’on se retrouve aujourd’hui dans le même club…

Jouerez-vous arrière ou ouvreur, au Racing ?

Stuart Lancaster veut que l’on soit capable de jouer à plusieurs postes. C’est l’évolution du rugby qui veut ça. Moi, je préfère le poste de demi d’ouverture mais je m’épanouirai très bien à l’arrière, si c’est ce qu’il désire.

Globalement, à quoi aspirez-vous ?

Vous savez, j’ai eu des moments très difficiles dans ma carrière. J’ai été beaucoup blessé, à mes débuts en France ; j’ai aussi souvent changé de club. Pour tout dire, je me suis même à l’époque demandé si le rugby de haut niveau était vraiment fait pour moi… […] Les joueurs ne parlent pas facilement de ces difficultés-là mais j’ai vu des mecs qui s’entraînaient toute l’année pour ne jamais jouer : derrière le sourire qu’ils affichaient en portant les boucliers, ils étaient pourtant en train de s’effondrer. […] Moi, j’ai parlé de tout ça à mon arrivée à Perpignan : David Marty et Patrick Arlettaz m’ont écouté, conseillé et m’ont redonné confiance.

Vous êtes Jiff mais avez-vous un passeport français ?

Non. Je ne le demanderai pas.

Vous ne pourrez jamais postuler en équipe de France, alors…

Ma maman se retrouve un peu seule en Afrique du Sud, aujourd’hui. Il n’y a plus personne, autour d’elle et j’aurais peur qu’en demandant la nationalité française, elle pense que je l’oublie… J’aime la France mais ne veux pas me couper de ma lignée familiale…

Vous êtes hors-jeu !

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Les commentaires (3)
Pendejo34 Il y a 9 mois Le 28/07/2023 à 18:19

Très bon joueur avec un excellent mental. Une recrue de choix au Racing. Dommage qu'il ne soit pas resté à l 'USAP !

Usapiens Il y a 9 mois Le 29/07/2023 à 01:43

Crois-moi, il le regrette lui même.

Tchavo Il y a 9 mois Le 28/07/2023 à 16:27

Tristan , vous avez fait une très belle saison à Perpignan , je suis certain que les prochaines seront de la même facture .
Les certitudes sont un fardeau , le doute fait avancer .