Coupe du monde de rugby 2023 / XV de France : Maxime Lucu (demi de mêlée des Bleus) : "Quand on prépare une Coupe du monde, on ne peut pas se permettre de perdre"

Par Arnaud Beurdeley
  • Le demi de mêlée de l'UBB devrait être titulaire ce week-end face aux Fidji.
    Le demi de mêlée de l'UBB devrait être titulaire ce week-end face aux Fidji. Icon Sport
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Le demi de mêlée Maxime Lucu sera titulaire samedi à Nantes pour affronter les Fidji. Une première pour lui en ce mois d’août de préparation au Mondial. Il fixe ici le cap et revient évidemment sur la blessure de Romain Ntamack. Entretien.

Vous allez, semble-t-il, débuter ce troisième match face aux Fidji. Quel est votre sentiment ?

Porter le numéro neuf de l’équipe de France, c’est forcément une fierté. Avoir cette opportunité après six semaines de préparation, c’est toujours bien.

En quoi le forfait de Romain Ntamack a-t-il alourdit la préparation de cette rencontre ?

Quand il y a des blessures de joueurs importants, c’est forcément un coup dur. Toutes les nations ont connu ça. Evidemment, dans un premier temps, on est triste pour Romain parce qu’on connaît le joueur et son importance dans le groupe. Mais après, nous sommes un groupe de 42 qui bosse ensemble depuis quatre ans. Il faut donc avancer et s’en servir pour lui donner du courage. Gagner samedi sera important pour avancer parce que la Coupe du monde va avancer sans lui.

Que vous êtes-vous dit au sein du groupe lorsque le forfait de Romain Ntamack a été annoncé ?

Dans un premier temps, on a pensé à Romain. Ensuite, à tout le groupe. Ça peut arriver à n’importe lequel d’entre-nous. Et puis, on s’est remobilisé car il y a des matchs qui arrivent et un début de coupe qui approche à grand pas. On doit se soutenir entre nous. C’est ça qui va faire que l’on sera performant ou non.

On vous sent serein. Vrai ou faux ?

C’est dramatique de perdre un joueur sur blessure. Maintenant, soit on s’apitoie sur notre sort et on subit ; soit on se resserre et on décide d’avoir un groupe uni pour remercier les blessés. C’est mieux de traverser cette période de cette façon sinon on ne va faire que subir. Et on va enchaîner les contre-performances.

Y pensez-vous à la blessure ?

C’est comme durant toute la saison. Il ne faut pas se prendre la tête et surtout se donner à 100 %. Si on réfléchit trop, c’est là que la blessure peut arriver.

Que change l’absence de Romain Ntamack sur le jeu de l’équipe de France ?

Tout le monde connaît l’importance de Romain dans notre système, notamment en raison de sa complémentarité avec Antoine (Dupont). Ils étaient très proches et dictaient le jeu de l’équipe de France. Maintenant, on peut compter sur deux autres demi d’ouverture qui sont là depuis quatre ans. Matthieu (Jalibert) a aussi beaucoup joué. Ce sera à lui et Antoine (Hastoy) de prendre le jeu à leur compte, de bien s’entendre avec Antoine (Dupont).

Laurent Labit avait l’air de dire que cela changeait un peu la donne sur l’aspect défensif, notamment en raison des garanties qu’offrait Romain Ntamack dans ce secteur de jeu…

Un changement comme celui-ci nécessite forcément de l’adaptation. C’est le genre de chose que l’on voit avec l’équipe d’Irlande, selon si Sexton joue ou non. Ensuite, on s’adaptera aussi en fonction de la stratégie et de l’adversaire. Mais on a la chance d’avoir des ouvreurs talentueux. A eux de prendre leurs responsabilités.

Où en est le groupe sur le plan physique ?

On a beaucoup travaillé sur les quatre ou cinq premières semaines, on l’a payé sur les deux premiers matchs. Les Écossais avaient un temps d’avance sur nous, même si on a réussi à leur poser quelques problèmes par moment. Sur le premier match, on a tenu quarante minutes, le deuxième soixante. Maintenant, il faut qu’on le fasse sur un match complet. On sent qu’on monte en puissance sur les entraînements. Je crois qu’il faut être patient, la préparation a été construite de cette façon.

Maxime Lucu, ici à l'entraînement mardi à Capbreton, ne veut pas entendre parler de défaite.
Maxime Lucu, ici à l'entraînement mardi à Capbreton, ne veut pas entendre parler de défaite. Pablo Ordas

Ressentez-vous tout de même la nécessité de travailler dans la victoire ?

Oui, c’est important. Quand on joue pour l’équipe de France, c’est toujours pour gagner, On déteste la défaite. Quand on prépare une Coupe du monde, on ne peut pas se permettre de perdre. Depuis le début, tout est regardé, analysé pour qu’on ait les ingrédients pour gagner le week-end suivant. Lors du deuxième match, on a été chercher cette victoire même si ça a été difficile.

Vous attendez-vous à un jeu très différent samedi prochain face aux Fidji ?

Les Fidjis, on ne les affronte pas souvent mais on connaît leurs joueurs virevoltants parce qu’on les croise toute la saison en Top 14. On sait que ce sera un jeu très débridé, avec beaucoup de pression dans les regroupements. L’important, dans les premiers rucks, sera d’avoir des soutiens offensifs bien plus réactifs que contre l’Écosse. Et surtout, plus on mettra du rythme, plus on les mettra en difficulté. Après, on sait aussi que le moindre ballon perdu, ça peut finir par un essai de 100 mètres. Si l’on perd 17 ballons comme le week-end dernier, ça pourrait faire beaucoup de points au compteur. On sait comment on doit jouer : il faudra être patient.

Ce stage en famille au camping permet-il de se régénérer plus facilement ?

Ça fait forcément du bien, je pense ici à ceux qui sont pères de famille qui profitent de leurs enfants le soir dans leur bungalow. C’est un équilibre à trouver et des moments sympas à vivre. Ça permet de créer une osmose, comme un esprit de famille.

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Les commentaires (3)
juann34 Il y a 9 mois Le 16/08/2023 à 20:09

Si il ce loupe il commencera la saison a ubb

fojema48 Il y a 9 mois Le 16/08/2023 à 21:04

Et en français cela dit quoi ,

GuydEg Il y a 9 mois Le 16/08/2023 à 18:40

Bravo Lucu. Aucun défaitisme. Du pragmatisme à revendre. L'EDF fait avec.
ALLEZ LES BLEUS