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Coupe du monde 2023 - "Au revoir Lelos" : immersion dans le dernier match en Géorgie avant la Coupe du monde

Par Tristan Failler
  • Avant de s’envoler pour la France, la sélection géorgienne a affronté les Etats-Unis dans son antre de Tbilissi. Ce qui a permis aux 18 000 spectateurs présents d’entrer en communion avec leurs joueurs.
    Avant de s’envoler pour la France, la sélection géorgienne a affronté les Etats-Unis dans son antre de Tbilissi. Ce qui a permis aux 18 000 spectateurs présents d’entrer en communion avec leurs joueurs. - Irakli Tkemaladze
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Pour son dernier match à domicile avant de s’envoler vers la Coupe du monde, la Géorgie s’est imposée face aux États-Unis, chez elle, à Tbilissi. Une soirée forte en émotions dans un stade venu soutenir ses héros pour la grande aventure.

Que la soirée est belle dans l’étouffante chaleur du stade Mikheil Meskhi, où se mêlent émotions et pudeur pour ce dernier rendez-vous. Le genre de moments qui rappellent les adieux déchirants sur le quai d’une gare un dimanche soir mais qui finalement ne sont que des au revoir, dont les retrouvailles ne seront que plus intenses. Pendant de longs instants, à la fin de la rencontre, joueurs et supporters géorgiens communient, sans vraiment vouloir se quitter. Les acteurs de la soirée répondent par des pouces levés et des mains jointes en guise de merci aux applaudissements et aux sifflements d’ovation des fans, heureux de saluer leurs protégés une dernière fois avant le départ. Les enfants franchissent même avec audace les barrages de sécurité pour aller câliner leurs idoles et obtenir un maillot, un short, une chaussette, qu’importe le flacon. Les Lelos, surnom de l’équipe nationale de rugby, viennent de s’imposer face aux États-Unis pour leur dernier match à domicile devant plus de 18 000 personnes sur 25 000 possibles, dans un pays qui compte un peu moins de quatre millions d’habitants.

Une atmosphère spéciale

Alors, pour cette dernière représentation à Tbilissi, tout le monde a mis les petits plats dans les grands. On a même eu droit à une demande en mariage à la mi-temps, les fiancés chacun vêtus d’un maillot de la sélection (et madame a dit oui). "C’était plus intense que d’habitude", remarquait le sélectionneur Levan Maisashvili après la rencontre. Par rapport au match contre la Roumanie (la semaine précédente), "on a senti quelque chose de différent. Il y avait beaucoup de monde et une belle osmose avec les joueurs. Les gars sont très reconnaissants envers nos supporters." Une ambiance qui a touché les joueurs, à l’image du centre et capitaine Merab Sharikadze : "Nous les remercions pour cette ambiance. C’est très important pour nous qu’ils soient là, ils ont joué leur rôle à fond dans ce succès."

Et parmi tous les supporters, "le 16e homme", un groupe de supporters venu, à une centaine de membres, donner de la voix pour aider la 11e nation mondiale à terminer sur une bonne note. Dadu, une des leaders du "kop", nous raconte cette soirée. "Nous voulions absolument que l’équipe parte en France avec de bonnes images en tête, une bonne énergie et surtout l’impression de se sentir soutenue. Nous sommes habituellement cinq cents dans ce collectif mais en août, ils sont en vacances. Cette année, nous sommes treize à faire le voyage en France pour voir l’équipe. Ce soir, c’était une très belle soirée, l’ambiance était vraiment spéciale. Ce n’était pas le match contre l’Italie où nous avions failli casser le stade mais ce soir était un très bon soir !", sourit la jeune supportrice de 27 ans.

Le chouchou Niniashvili

Une victoire méritée face à de sérieux états-Uniens et obtenue grâce à une vaillante défense, de l’idée dans le jeu et des talents comme Niniashvili, jeune prodige de son pays. Après une belle remise intérieure de son demi d’ouverture Matkava et des crochets dévastateurs, l’arrière de 21 ans plonge dans l’en-but. Auteur de plusieurs plaquages offensifs, il offre une large palette de jeu et assume ses responsabilités dans ce groupe où il est le petit protégé. À la simple annonce de son nom par le speaker, il est chaudement acclamé par les supporters, qui en ont fait leur chouchou. Un traitement spécial pour ce jeune joueur qui, lorsqu’il touche le ballon, fait retenir son souffle à toute l’enceinte tbilissienne. À sa sortie, il reçoit une ovation de la part d’un public admiratif et qui lui donne son entière confiance pour conduire l’équipe vers une belle aventure en France. Un pays qu’il connaît bien puisqu’il évolue actuellement à Lyon. Club qu’il s’est empressé d’aller regarder jouer sur son téléphone contre Toulon, à l’occasion de la 1re journée de Top 14. "On perdait mais là nous sommes remontés, c’est super", nous confiait-il avec un large sourire.

Le Lyonnais Davit Niniashvili, star avec la sélection géorgienne.
Le Lyonnais Davit Niniashvili, star avec la sélection géorgienne. Icon Sport

Parmi ses coéquipiers, on soulignera la vingt-neuvième réalisation en 30 sélections du véloce Tabutadze ou encore l’essai tout en puissance de Mamukashvili pour sa 99e apparition. Le talonneur a d’ailleurs eu l’honneur d’une pancarte déployée par le groupe de supporter, qui lui réserve une cérémonie à la Coupe du monde pour sa potentielle centième. "Nous remettrons un casque de centurion comme c’est notre tradition pour marquer cette étape des 100 sélections, explique Dadu. La très belle performance du jeune Ivanishvili a marqué les esprits tout comme la gestion au pied du demi de mêlée Lobzhanidze qui ont œuvré dans cette victoire.

Une fois engloutit deux ou trois mignardises traditionnelles aux côtés de leurs homologues américains, la délégation caucasienne s’est envolée direction l’Europe, aux alentours de 4 heures du matin. Après une escale en Écosse pour achever leur préparation contre le XV du Chardon, ils se rendront dans leur camp de base de l’île de Ré (Charente-Maritime). Lieu de leur séjour pendant la Coupe du monde en France. Compétition où ils retrouveront dans leur poule l’Australie, les Fidji, le Portugal et le pays de Galles, qu’ils ont battu en novembre dernier. Tout est désormais possible, il n’y a qu’à Lelos !

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