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Top 14 - Gaël Dréan, la fusée est prête au redécollage avec Toulon

Par Mathias Merlo
  • Gaël Dréan évoque sa trajectoire singulière, depuis son arrivée en provenance de la Fédérale 1, à sa période de doutes.
    Gaël Dréan évoque sa trajectoire singulière, depuis son arrivée en provenance de la Fédérale 1, à sa période de doutes. Icon Sport
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Révélation de la première partie de saison dernière, Gaël Dréan a connu son premier coup d’arrêt chez les seniors, et ses premiers questionnements inhérents à une carrière. À 22 ans, l’ailier analyse avec franchise cette période nécessaire à sa progression.

"Vous savez, il y a encore trois ans, je ne rêvais que de gagner un SMIC en Fédérale 1." Malgré ses douze matchs chez les professionnels, Gaël Dréan a conservé une fraîcheur plaisante dans ce rugby professionnel où les acteurs parlent plus, tout en disant moins. Un syndrome qui n’a pas encore pollué le Breton.

C’est une maladie plus insidieuse, également propre à la découverte de ce "nouveau monde", qui a enrayé sa mécanique à mi-saison du dernier exercice : le doute. "J’ai fait le grand écart. Mon début d’année était la suite de ce que je vivais. J’arrivais de Rennes, la réussite m’a suivi avec deux essais en deux matchs. Puis, pour la première fois, j’ai découvert la forte concurrence et le fait de ne plus être sur le terrain. Je ne vais pas mentir, ça fait bizarre. Mentalement, ça a été dur de ne pas jouer pendant trois mois."

"Si je perds l’instinct, je ne sers plus à rien"

Toutes proportions gardées, on se rend alors au Campus comme à l’usine, comme celle qu’il fréquentait dans ses petits boulots d’été en Bretagne "pour gagner des sous et profiter de la vie (rires)". On répète les gammes, sans croquer au but. "La frustration était là, on ne va pas se cacher. Tu peux vite tomber dans un cercle vicieux en te disant : "De toute façon, c’est foutu, je ne jouerai plus." J’ai réalisé un gros travail sur moi-même pour m’accrocher."

Dans le tiroir les coupures de presse dithyrambiques accompagnant ses débuts, au placard cette comparaison farfelue du "nouveau Villière", le natif de Lorient s’est livré à une profonde autocritique. "J’ai perdu la confiance des coachs à la suite de quelques gaffes. L’exigence m’a ainsi sauté aux yeux. Je n’étais plus le gamin qui pouvait tout tenter comme en "Fed 1". La pression négative s’est installée, avec l’envie de trop bien faire, d’être trop propre. J’en suis devenu invisible sur le terrain. Je n’arrivais plus à retrouver le joueur que j’étais. La conclusion est simple : si je perds mon instinct, je ne sers plus à rien."

Masi et Mignoni veulent en faire un ailier "proactif"

Pour relancer son protégé, Mignoni tente de lui faire avaler une cure de confiance chez les espoirs pour déclencher un déclic. "Je me suis un peu enfoncé en cherchant à savoir si Toulon comptait vraiment sur moi. J’avais le mauvais sentiment de régresser. Maintenant, j’ai compris : c’est un pas en arrière pour faire un bond en avant. En vérité, j’ai étoffé ma palette. Je suis bien meilleur que l’an dernier. Surtout, je suis encore en apprentissage."

La concurrence a mis le cap vers le Mondial (Villière, Wainiqolo, Fainga’anuku) laissant Dréan tirer de précieuses cartouches. "À l’intersaison, Pierre m’a demandé de revenir fort pour gazer. J’ai envie de prouver que je mérite d’être ici, et pour ça, il faut que je me développe sur le jeu aérien, au pied, mais surtout en me rendant proactif. Je ne dois plus être collé à mon aile, je dois jouer dans les petits espaces, au centre du terrain, pour créer de nouvelles différences."

Et convaincre Toulon de lui offrir un nouveau bail ? "Réfléchir à ça, avoir toutes ces négociations et ces discussions, ça me gonfle (rires). Mais, c’est aussi ça le monde pro !" Selon nos informations, rien n’est signé à l’heure actuelle. Une chose est certaine, son destin ira au-delà de ses songes dans quelques mois : il sera détenteur d’un contrat professionnel, avec une rémunération bien supérieure au SMIC. "Ça sera déjà une réussite (rires)."

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