Coupe du monde de rugby 2023 - France - Australie : séduisants en deuxième période, les Bleus s'imposent pour le dernier match de préparation

Ce dimanche après-midi, face à l'équipe d'Australie à l'occasion de son quatrième et dernier match de préparation, la France réalisait sa dernière sortie avant de plonger dans le grand bain de la Coupe du monde. Dans un Stade de France plein comme un œuf et chaud bouillant, comme il le sera dans douze jours pour le match d'ouverture programmé face à la Nouvelle-Zélande, les hommes de Fabien Galthié devaient poursuivre leur montée en puissance. Battus au début du mois en Ecosse puis vainqueurs de ce même XV du Chardon la semaine suivante à Saint-Etienne puis des Fidji à Nantes le week-end passé, les Bleus, avec ce qui se rapproche d'une équipe type au coup d'envoi, voulaient aussi marquer les esprits quelques heures après la démonstration londonienne de l'Afrique du Sud face aux All Blacks.

Contre des Wallabies en quête de victoire après quatre revers encaissés à la suite depuis le début de l'été, les Français commençaient cette partie plus timidement que leurs adversaires. Coupables d'un hors jeu dans les premières minutes de jeu, ils offraient même à Carter Gordon, le jeune buteur down under, l'occasion d'ouvrir le score (3e). Ce que le numéro 10 australien ne parvenait pas à réaliser. Après ce lancement de match approximatif, les tricolores relançaient rapidement la machine en obtenant deux pénalités de suite, d'abord pour un mauvais déblayage de Rob Valetini proche de la ligne française (5e) puis pour un plaquage haut sur Gabin Villière (6e). Deux coups de sifflet qui permettaient aux Bleus d'avoir une touche à négocier à 5 mètres de l'en-but australien. Une occasion que les Français ne laissaient pas passer : après le lancer de Julien Marchand, Thibaut Flament déviait le ballon dans les airs pour Antoine Dupont qui lançait Jonathan Danty. Sur une percée dévastatrice dont il a le secret, le joueur de La Rochelle enfonçait ses vis-à-vis et marquait le premier essai du match (7-0, 8e). Du travail bien fait.

Les Bleus se lâchent après la pause

Malheureusement, dans la foulée, les Océaniens relevaient le gant et repartaient à l'attaque jusqu'à faire le siège de l'en-but du XV de France. C'est finalement en écartant le jeu au large vers l'intenable Mark Nawaqanitawase, parfaitement décalé, que les soldats d'Eddie Jones inscrivaient un essai, totalement en coin sur la gauche (7-5, 13e). Dans la suite de la première période, les Bleus, dominaient en mêlée, était chirurgicaux et parvenaient à marquer, grâce à l'indiscipline adverse, à trois reprises grâce au pied de Thomas Ramos (25e, 28e, 36e). En face, Carter Gordon ne réglait pas la mire et ratait, en plus de sa pénalité de début de match et la transformation, une seconde pénalité (34e). Au retour aux vestiaires, la France se retrouvait donc à mener 16-5, notamment grâce à un admirable sauvetage combiné de Gabin Villière, Jonathan Danty et Mathieu Jalibert sur leur ligne (39e).

Ce n'est qu'après la pause, et un discours que l'on imagine offensif de Fabien Galthié, que le XV de France s'est lâché. D'abord, dès la reprise du jeu, les Bleus obtenaient une pénalité que Thomas Ramos... manquait ! Une fois n'est pas coutume, l'arrière du Stade toulousain trouvait le poteau sur sa trajectoire et ne permettait pas aux siens de prendre quatorze longueurs d'avance. Dans la continuité, les Wallabies mettaient la pression aux tricolores, jusqu'à obtenir une touche à 5 mètres de leur en-but. Sur celle-ci, Cameron Woki, tout juste débarqué sur l'impeccable pelouse dionysienne du Stade de France, contrait parfaitement le lancer adverse et lançait la révolte (51e). Une révolte confirmée deux minutes plus tard par le carton jaune reçu par Suliasi Vunivalu, coupable d'avoir totalement perdu ses appuis sur un contre ruck consécutif à un contre français. Ce coup-ci, Thomas Ramos ne se manquait pas et la France se détachait inlassablement (19-5, 54e).

Un doublé pour Damian Penaud, servi à deux reprises au pied

En supériorité numérique et totalement en fusion, l'équipe de France lâchait alors les chevaux et c'est Damian Penaud qui allait inscrire un essai au bout d'une action collective de toute beauté (26-5, 58e) : Grégory Alldritt puis Jonathan Danty ont d'abord percé avant de libérer pour Mathieu Jalibert qui avançait également puis trouvait Gaël Fickou au soutien. Le ballon sortait pour Antine Dupont qui, d'une passe au pied millimétrée, servait l'ancien ailier de Clermont qui n'avait plus qu'à aplatir. Si Fraser McReight (26-12, 62e) y allait de son essai après une récupération de Mark Nawaqanitawase dans les airs à l'intérieur des 22 mètres, le XV de France continuait de développer son jeu et c'est Gabin Villière qui aplatissait (31-12, 64e) à la suite d'une passe au pied déposée sur son aile par Mathieu Jalibert. Les artistes français étaient de sortie et, malgré les changements (Baptiste Couilloud pour Antoine Dupont et Melvyn Jaminet à la place de Thomas Ramos, notamment), les actions s'enchaînaient. 

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Dans les dernières minutes, Damian Penaud inscrivait même un doublé pour s'approcher à un essai de la barre symbolique des trente avec le Coq sur le maillot. C'est tout seul que le Bordelo-Béglais s'est construit cet essai avec un débordement sur son aile à partir de la ligne médiane et un petit coup de pied par-dessus à suivre pour lui-même. Comme souvent, le rebond était parfait et il ne lui restait plus qu' à sauter dans l'en-but de Wallabies dépassés (38-12, 76e). Malgré un troisième essai marqué par Suliasi Vunivalu (38-17, 78e), les Australiens s'inclinaient donc pour la cinquième fois de suite et entameront la Coupe du monde, le 9 septembre, après une préparation sans victoire. Les Bleus, qui s'offraient le plus large succès de leur histoire face aux Wallabies et qui ont passé la barre des 40 points marqués après une pénalité de 50 mètres de Melvyn Jaminet sur la sirène (41-17), aborderont quant à eux le tournoi en pleine confiance.

Au coup de sifflet final, Fabien Galthié a d'ailleurs glissé un mot à ce sujet : "On a de quoi travailler et on va basculer sur la compétition, expliquait-il au micro de TF1. On passe à autre chose et il va falloir monter d'un cran dans tous les secteurs." Dans douze jours, face aux All Blacks, les Bleus ont rendez-vous avec leur Coupe du monde. Il sera alors temps, après quatre ans d'attente et une ligne du temps épuisée, de plonger dans le grand bain.