Coupe du monde de rugby 2023 - Joe Worsley (Géorgie) : "L’Australie ? Le plus grand test de notre vie !"

Par Romain Asselin
  • Joe Worsley, le sélectionneur de la Géorgie, attend beaucoup de ses hommes face à l'Australie.
    Joe Worsley, le sélectionneur de la Géorgie, attend beaucoup de ses hommes face à l'Australie. Icon Sport - Icon Sport
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Depuis le centre d’entraînement du Stade rochelais où la Géorgie travaille ses gammes, le coach des Lelos Joe Worsley s’est confié à la presse au sortir d’une des trois séances de la semaine. Si l’Anglais champion du monde 2003 - passé par les staffs de Bordeaux-Bègles et du Castres Olympique - refuse de voir plus loin que l’entrée en lice face à l’Australie samedi (18h, Stade de France), il estime la sélection caucasienne mieux armée que jamais pour exister à ce niveau de compétition.

Comment se sent le groupe depuis son arrivée, le 29 août, à son camp de base situé sur l’Ile de Ré ?

On se sent bien. L’île de Ré, c’est chouette comme endroit. Ce n’est pas loin du centre d’entraînement, même si on fait le trajet deux fois par jour et que ça va devenir casse-co****es (rire). C’est un super centre, une super île, une super ville, on est très contents ici. J’ai fait une balade à vélo dimanche, j’ai bien mangé dans un village ostréicole, c’était très bien (sourire).

Vous avez visiblement retrouvé les Tonga il y a quelques jours à La Rochelle pour un entraînement dirigé…

C’était vraiment utile pour l’équipe. On s’entraînait entre nous depuis deux mois donc ça aide beaucoup de jouer contre une équipe différente. Même si on n’a pas fait le contact à 100%, on a beaucoup appris. Chaque pays a son style. Plus tu joues contre d’autres pays, mieux c’est. C’est dix fois mieux pour l’apprentissage qu’un entraînement entre nous.

Quel bilan tirez-vous de cette préparation estivale, avant votre entrée en lice dans la compétition ?

Il est bon. Il y a deux mois, je crois qu’on a commencé avec une équipe plus « fit » (affûtée) et plus préparée que toutes les équipes géorgiennes qui ont participé aux Coupes du monde précédentes. On était déjà en avance par rapport à il y a quatre ou huit ans. La symbiose est meilleure dans l’équipe. Deux mois plus tard, l’équipe est encore plus « fit » et encore davantage capable de jouer ensemble, de comprendre comment le partenaire à côté pense. C’est bien. Mais les autres équipes ont fait les mêmes choses. Donc j’espère qu’on a travaillé assez fort pour dépasser quelques autres équipes.

Il s’agira seulement de la seconde confrontation entre la Géorgie et l’Australie samedi, la première remontant à la phase de poule de la Coupe du monde 2019 et une victoire 27-8 des Wallabies…

L’Australie a réussi beaucoup de choses dans l’histoire du rugby. Je sais qu’ils ont passé un moment plus dur ces derniers mois mais ça reste une très belle équipe. On a vu une équipe qui a vraiment pressé la France en première mi-temps (lors du match de préparation remporté 41-17 par le XV de France dimanche 27 août, N.D.L.R). C’est une jeune équipe donc ils vont beaucoup grandir pendant cette Coupe du monde. On le sait bien, on va jouer contre une équipe du Tiers 1, qui joue avec le bon entrain. Les Australiens vont être bien pendant cette Coupe du monde. Aucun doute, ça va être le plus grand test de notre vie, samedi !

Aujourd'hui, on se penche sur le cas de la Géorgie, dont la dynamique ces dernières années a de quoi impressionnerhttps://t.co/ySkdhD216N

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) May 16, 2023

Cette équipe australienne ne transpire pas la confiance, pour autant…

Ça, on ne le contrôle pas. Ce n’est pas à nous de penser à ça. On pense à ce qu’on peut faire. On sait que les joueurs en face ont la bonne préparation, ils ont joué à un bon niveau face à la France. Donc ça va être un test énorme.

Sentez-vous cette sélection géorgienne capable d’atteindre les quarts de finale pour la première fois de son histoire, en sortant de cette poule C où figurent également l’Australie, le Pays de Galles, les Fidji et le Portugal ?

Je crois que dans toutes les poules, sauf peut-être celle de l’Angleterre (sourire), beaucoup de choses peuvent arriver. Même dans la nôtre. Mais, vraiment, on pense au prochain match. Si on pense au suivant, on va tomber au premier.

Qu’a changé la victoire historique au Pays de Galles (12-13), en novembre 2022 ?

On a fait une belle performance mais ce match aurait pu être perdu si l’adversaire avait eu plus de chance. Mais on a gagné et ça apporte de la confiance. La force mentale, c’est quelque chose d’important. L’équipe comprend maintenant qu’elle peut battre les grandes équipes. On sait le travail à faire pour réussir dans ces situations, on comprend ce qu’on doit faire et on sait qu’on peut le faire. On est capables.

Les Géorgiens ont affronté l'Écosse en match de préparation au Mondial.
Les Géorgiens ont affronté l'Écosse en match de préparation au Mondial. PA Images / Icon Sport - PA Images / Icon Sport

Le rugby international a-t-il changé ? Les nations du tier 2 sont en train de progresser au point d’inquiéter celles du tier 1, ce qui n’était pas forcément le cas auparavant…

C’est vrai. J’avais cette discussion avec un ami l’autre jour. On a parlé de 2007. Ce n’était pas du tout la même situation. La différence entre les équipes en haut et celles en bas était énorme. Maintenant, vous avez trois poules sur quatre où la concurrence est énorme entre les équipes. Même dans la quatrième. Il reste des équipes un peu derrière mais la plupart sont au top. Et je crois qu’à l’avenir, ça va arriver de plus en plus. Vous allez voir plus d’équipes capables de jouer à ce niveau-là. La qualification pour la Coupe du monde va devenir plus difficile. C’est dû à la croissance du rugby mondial.

D’autant, qu’enfin, les périodes de repos entre les matchs sont équivalentes pour toutes les nations…

C’est très important pour la santé des joueurs, déjà. Et pour les équipes avec moins de profondeur que d’autres, c’est aussi important. Il y a peu de pays qui peuvent faire tourner en ayant un autre XV avec beaucoup d’expérience et qui peut jouer bien tout de suite. La dernière Coupe du monde, c’était un problème pour nous. On est davantage capables de le faire mais, heureusement, ce n’est pas nécessaire. Il y a moins besoin de complètement changer l’équipe comme il y a quatre ans.

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