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Coupe du monde de rugby 2023 - Les loups du Portugal ont hurlé face à la Géorgie

Par Cédric CATHALA
  • Raffaele Storti échappe à la défense géorgienne pour inscrire l’essai rageur qui permettra aux Lobos de repasser, un temps, devantau score. Photo Icon Sport
    Raffaele Storti échappe à la défense géorgienne pour inscrire l’essai rageur qui permettra aux Lobos de repasser, un temps, devantau score. Photo Icon Sport
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Cela avait la couleur de la victoire, l’odeur de la victoire et, à quelques points près, le goût de la victoire. ET, tout en retenue, les Portugais appréciaient un moment historique.

Deux salles, deux ambiances ! La satisfaction toute lucide de coach Lagisquet ou la déception tout aussi éclairée de son capitaine Tomás Appleton. À vous de choisir, selon que vous sortez de ce match nul avec le sentiment d’avoir réalisé une grande performance pour le rugby portugais ou que vous regrettez encore d’être passé à côté de quelque chose de plus grand. En résumé, comme le fut la physionomie de ce match, le camp portugais oscillait entre déception et satisfaction.

D’un côté, la déception d’une première mi-temps indigente où "on n’est jamais entré dans le match, on est resté de simples spectateurs", confessait David Gérard, le coach des avants. Peut-être encore la dimension de ce rendez-vous devant un public acquis à la cause portugaise, comme le fut il y a quelques jours, la première sortie face aux Gallois. La déception d’un jeu au pied "insuffisant" pour ne pas dire indigent. Avouons là ne pas avoir assisté au plus grand match de cette Coupe du monde en termes de "kicking game" que ce soit du côté portugais ou géorgien d’ailleurs. Sur ce simple aspect tactique, le match nul prend ici tout son sens, toute sa cohérence. La déception encore de ne pas avoir joué plus tôt alors que le salut des Lobos était là, dans des initiatives offensives débridées. La déception aussi de quelques mauvais choix dans la finition. La déception enfin de n’avoir pas réussi à marquer ces quelques petits points qui auraient autorisé la victoire et inscrit dans le marbre un moment historique pour le rugby portugais.

Tout le chemin parcouru par un rugby amateur

Et, de l’autre côté, la satisfaction d’abord d’avoir rivalisé dans le registre du rugby frontal que leur promettaient les Géorgiens même si le début de rencontre les cueillit à froid, laissant craindre une note géorgienne salée. La satisfaction ensuite d’avoir grandi à vitesse grand V dans l’ordre de la cohésion et de la défense collective lorsqu’il s’est agi de mettre les barbelés à plusieurs reprises devant sa ligne. David Gérard : "On fait une deuxième mi-temps superbe, héroïque. Quand tu vois d’où on part avec une équipe composée à moitié d’amateurs, tu te dis que tu as quand même montré au monde entier qu’une équipe comme la nôtre a sa place dans une compétition comme cette Coupe du monde… Après on n’a pas eu la cerise sur le gâteau. Je relativise parce que je reste entraîneur. Sur la deuxième mi-temps on est ultradominants mais parce qu’aussi en première on est ultra-dominés, très lents alors que notre point fort c’est la vitesse." Un constat qui a forcément obligé le staff à un recadrage à la mi-temps, ceci expliquant sans doute cela. "Je leur ai dit que je serai toujours honnête avec eux… Et là je me suis énervé, je leur ai dit : "Vous me cassez les c…, là vous me gonflez. Des lancers pas droits, on ne monte pas en défense, on n’est pas agressifs…

Vous faites quoi là ? On dirait des fans, on les regarde, pas d’envie, on a peur de quoi ? Si on ne joue pas au rugby, on n’y arrivera pas." Et là, j’ai vu des mecs avec des regards différents et quand on marque le premier essai et qu’on leur passe devant, là j’ai vu des gamins avec autre chose dans les yeux. Et à la 60e, je leur ai dit : "Les gars ne lâchez pas, ils sont morts, on les tient…"" Ajoutez à cela quelques mots bien sentis du patron Patrice Lagisquet et cela vous donne une meute de Lobos transfigurée. Et c’est là, sans doute, la plus grande des satisfactions, celle d’être restés fidèles à leur identité de jeu. Les Lobos aiment montrer les crocs en conquête et libérer les énergies dans les grands espaces que leur offre une ligne de trois-quarts taillée pour la course et les franchissements échevelés. Ce qu’ils firent samedi dans un Stadium de Toulouse acquis à leur cause.

Vous êtes hors-jeu !

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