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L'édito : 60 millions de docteurs

  • Le cas Antoine Dupont a suscité de nombreuses réactions.
    Le cas Antoine Dupont a suscité de nombreuses réactions. Abaca / Icon Sport - Abaca / Icon Sport
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La machine est lancée et on ne l’arrêtera plus. En 2023, internet cumule assez de savoirs pour vous faire passer, en trois clics, pour un grand ponte de la géopolitique au Moyen-Orient, un docteur en épidémiologie, un sismologue avisé, un climatologue chevronné, un éminent spécialiste en défense antiterroriste. Et donc, aussi, pour un chirurgien érudit du système maxillo-facial, à tendance zygomatique. Ça en jette. Merci Google.

Certains en ont fait leur métier et écument les plateaux télés, parlant de tout et n’importe quoi avec un aplomb déroutant, au gré des dernières actualités et des "éditions spéciales". Tout cela porte un nom, aussi rare que laid, dont la définition colle pourtant parfaitement au phénomène : l’ultracrépidarianisme. Comprenez par la définition, "un comportement qui consiste à donner son avis sur des sujets à propos desquels on n’a pas de compétence." L’important, c’est donc de donner son avis. Qu’importe s’il est légitime et documenté (ou non).

C’est ainsi que les Français, pas mauvais dans l’exercice, se sont longuement querellés cette semaine au sujet d’Antoine Dupont, comme ils l’avaient fait auparavant à d’autres propos. Doit-il se faire opérer ? Doit-il faire le deuil de sa Coupe du monde ? Revenir en quart de finale ? Dès l’Italie ? Avec un masque ou la pommette dénudée ? Est-ce dangereux ou est-ce courageux ? Tout le monde avait son avis et ne s’est pas privé de le partager.

Ici, on va donc vous affirmer ceci : n’ayant ni doctorat en médecine de la face, ni boule de cristal pour lire l’avenir, on ne sait qu’une seule chose, c’est qu’on ne sait pas. C’est Platonique. Et définitivement cartésiens, on va se contenter de croire en la science et ceux qui la cultivent, la fouillent et la dispensent.

Ce qu’on sait finalement, c’est qu’un joueur a toujours envie de jouer, plus encore en Coupe du monde et s’il le faut, par-delà les limites raisonnables pour sa santé. On sait aussi qu’un joueur n’est plus seul, face à ces décisions graves. Exemple avec Antoine Dupont, annoncé apte pour le quart de finale (au moins) si la France se qualifie, qui n’a pas pris seul cette décision, sur un coup tête. C’est le cas de le dire.

Son retour a été facilité par un acte chirurgical puis accompagné par le même chirurgien, réputé dans son art. Il a ensuite été validé par un staff médical pléthorique et par le joueur lui-même, en connaissance des risques éventuels. Le timing de sa reprise n’a rien d’inhabituel pour ce type de blessure et d’autres avant lui (George North, Brad Barritt pour ne citer qu’eux) avaient tenu des délais au moins similaires. Avec ou sans masque, Dupont revient à la tête des Bleus. C’est imminent. Pas encore en sauveur, non, mais soulageant tout de même ses partenaires d’un sérieux poids. Place à l’avenir.

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Les commentaires (4)
Belharra Il y a 6 mois Le 29/09/2023 à 22:36

C'est comme tous ces journalistes qui voyaient les italiens en quart et battre les blacks ahahah ....ils vendraient des tongs à un cul de jatte...

Jeforso Il y a 6 mois Le 29/09/2023 à 12:03

l'ultracrépidarianisme, c'est typiquement journalistique

JiaimeP Il y a 6 mois Le 29/09/2023 à 10:57

Et blablabla, et ça rajoute l'avis sur ceux qui ont un avis.