Coupe du monde de rugby 2023 - XV de France : dernière surcharge pour "rebondir" à pic

Il va de soi que, depuis la publication du calendrier de la Coupe du monde, cette semaine sans match avait été cochée de longue date et intégrée dans un processus global en termes de préparation physique. Pourquoi ? Parce qu’après avoir sué sang et eau de Monaco à Capbreton dans le but d’atteindre un "pic de forme" pour le match d’ouverture contre les All Blacks, les Bleus ne pouvaient décemment s’en satisfaire. Pour important qu’il fut quant au message renvoyé par le XV de France à la concurrence ainsi qu’au grand public, le France-Nouvelle-Zélande du 8 septembre n’était au final qu’un simple "match de poule", et en aucun cas un rendez-vous couperet. Voilà pourquoi cette dernière semaine de septembre a été très rapidement identifiée comme importante, car située entre deux matchs "abordables" contre la Namibie et l’Uruguay, soit idéalement pour effectuer un dernier rappel de travail physique afin de bénéficier de l’effet "rebond" sur le quart de finale. D’autant plus important que l’affrontement entre les Bleus e les Springboks promet d’aller chercher loin, très loin, dans les ressources de chacun…

Le sélectionneur Fabien Galthié n’en faisait pas mystère, dans la foulée du match remporté face à la Namibie (96-0). "Nos cycles d’entraînement sont programmés depuis longtemps. Après trois jours off, les joueurs reprendront l’entraînement lundi car on n’est pas arrivé à la fin de notre développement, dans plusieurs secteurs. Ce n’est que la semaine suivante que nous allons nous focaliser davantage sur l’Italie." Des propos précisés par l’entraîneur des avants William Servat en début de semaine, lorsque celui-ci fut interrogé quant au détail du contenu des sessions du moment. "En clair, on a voulu faire en sorte que cette semaine soit une vraie rampe de lancement pour la semaine prochaine, sur la partie rugby évidemment, sur la partie technique, mais aussi et surtout sur la partie physique, avant de totalement basculer sur le rugby. C’était la dernière possibilité de travail sur ce point avec l’équipe qui, la semaine prochaine, sera en décharge, avec un match quasiment couperet contre l’Italie."

Une prise de risque pour l’Italie ?

Prise de risque ? Probable, si l’on veut considérer que ce dernier match de classement face à l’Italie sera un faux huitième de finale, qu’il s’agira de ne pas perdre pour accéder aux quarts de finale. Reste que ce pari semblait indispensable pour espérer tenir la dragée haute physiquement à l’équipe la plus puissante du moment, à savoir les champions du monde en titre sud-africains… On notera à ce sujet que l’ensemble des joueurs du XV de France a été sensibilisé à la nécessité d’arrêter par précaution à la moindre minuscule alerte (à l’image de Charles Ollivon ce lundi) pour ne pas prendre le risque de se blesser si près des échéances, qui ne laisseront cette fois plus le temps de revenir. Ce qui n’a pas empêché les Bleus de durcir leur labeur, au point d’effectuer des entraînements rugby plus longs et musclés que d’habitude, afin de compenser énergétiquement l’absence de match cette semaine. "On a effectué deux jours successifs d’entraînement à haute intensité, ce qui avait déjà été réalisé à Monaco pour avoir une continuité au niveau des joueurs, mais aussi un turnover dans les groupes, rappelait William Servat. À ce stade de la compétition, notre volonté est évidemment de maintenir nos joueurs dans un état le plus proche possible de leur meilleur niveau, pour qu’ils soient prêts à être performants sur les matchs qui nous attendent. Ainsi, en début de semaine, les distances courues étaient un peu plus longues que d’habitude, nous étions également sur la même idée lors des séances de musculation mais aussi sur les "clartés" du matin, on a effectué un peu plus de mêlées en opposition que d’habitude."

En résumé, les entraîneurs ont clairement "surchargé" toutes leurs séances (quitte à leur accorder deux jours de repos jeudi et vendredi) pour permettre à leurs joueurs de mieux "rebondir" physiquement sur la semaine des quarts. En espérant simplement que d’ici là, les jambes seront suffisamment légères à Lyon, histoire de s’éviter une mauvaise frayeur contre l’Italie…