Coupe du monde de rugby 2023 - L'édito du vendredi : un général nommé Charles Ollivon
L'édito du vendredi par Léo Faure... Il a raison, Fabien, derrière ses épaisses lunettes de plexiglas® : emportés comme les autres par une Dupontmania réjouissante (par ses coups de génie et ses coups de force) et inquiétante (par ses coups de tête et ses coups du sort), nous en avions presque oublié que le capitaine du renouveau bleu se nommait d’abord Charles Ollivon. "Le grand Charles", surnom facilement trouvé, invité surprise du Mondial japonais, qui avait vu son destin changer dans les rues d’Oita et Kumamoto, en 2019.
C’est là, au pays du manga, que Fabien Galthié avait mûri l’idée d’en faire son prochain leader et sa connexion avec le groupe qui devait rendre tout son éclat à l’étendard tricolore. Ce qui lui plaisait chez Ollivon ? Ses performances, bien sûr et plus encore son parcours. Le Basque de Saint-Pée avait connu quelques hauts mais surtout des bas. Passé entre les mailles de la détection FFR et absent des promotions "pôle France", révélé à Bayonne, parti à Toulon mais vite blessé. Trop vite, trop souvent et trop gravement pour s’installer en Bleu.
Deux jours avant la rencontre France - Italie, Charles Ollivon s'est confié sur ses attentes vis-à-vis de la Nazionale. Le capitaine des Bleus estime notamment que le niveau d'engagement sera très élevé.
— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) October 4, 2023
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Au sujet d’Ollivon, on parlait plus facilement de fin de carrière et de gâchis que du brassard en Bleu. Entrait alors en scène la résilience, ce mot fourre-tout d’un rugby à la mode mais qui sied bien à son cas. Les épreuves, les blessures multiples à l’omoplate et la rareté de leur nature devaient avoir raison de son destin. Ollivon en a décidé autrement, et c’est d’abord cela qui plaisait à "Galtoche".
L’histoire retiendra donc qu’il a rempli sa mission de prestige, qu’il a conduit les Bleus vers un renouveau salvateur. L’histoire retient aussi qu’Ollivon n’est pas allé au bout de son mandat. Comme les autres, il s’est fait happer par l’ouragan Dupont. Son capitanat n’y a pas survécu. L’absence passagère de "Super Dupont" lui rend finalement un peu de lumière, cette semaine, à l’occasion de ce France-Italie décisif.
Ollivon est, à bien des égards, un capitaine "anti-Dupont". Plus bavard, nettement plus loquace que le Kid des Pyrénées et ses fameuses conversations silencieuses, avec l’ami Jelonch. Ollivon a le verbe plus facile, la réplique qui fuse quand il s’agit de chambrer un partenaire.
Il est aussi porté par son chemin cahoteux vers les sommets, un exemple par la persévérance quand le destin de son alter ego demi de mêlée semblait comme tracé depuis l’adolescence. Ollivon, surtout, n’est pas l’homme d’un courant, celui des Toulousains qui sont en nombre en équipe de France et pèsent forcément sur la vie et les orientations de cette équipe. Il est un électron libre et central de ce groupe France. Et si ce mois d’octobre 2023 voulait sourire aux Bleus, l’or à la clé pour enfin écrire l’Histoire, il faudra se souvenir que cette équipe était celle d’un roi, Antoine Dupont. Elle était aussi celle d’un général nommé Charles.
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