Sylvain Houlès (entraîneur du Toulouse Olympique) : "Il faut qu’on arrive à gagner pour lancer le rugby à XIII en France"

Par Raphaël Plancheron-Hérault
  • Sylvain Houles est le manager du TO XIII
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Ce dimanche, le Toulouse Olympique a rendez-vous avec son histoire. Deux ans après une victoire en finale de Championship, les Toulousains ont de nouveau l’opportunité de monter dans l’élite du rugby à XIII européen, la Super League. Face aux London Broncos, surprenants tombeurs de Featherstone, leader de la saison régulière, les hommes de Sylvain Houlès auront leur destin entre leurs mains. Entretien.

Deux ans après, vous êtes de retour en finale, un an après être descendu de Super League. Êtes-vous fiers de vos joueurs ?

Oui, c’est le bon mot, de la fierté parce que ce n’était pas gagné d’avance. Après la descente, et du niveau d’intensité en Super League, ça n’a pas été facile de rebondir mentalement. Il y a eu un gros travail fait par les joueurs, par le club, les dirigeants et tout le staff. C’est grâce aux joueurs qu’on en est là, et évidemment il y a beaucoup de fierté.

Contrairement à 2021 où vous aviez fini la saison invaincue, vous avez eu une saison 2022-23 plus compliquée. Quel a été le discours dans le vestiaire tout au long de l’année ?

On l’a axé sur le travail. On a connu la Super League, on a voulu se mettre à ce niveau, en suivant des indicateurs de performance notamment, pour faire en sorte d’y remonter et d’y rester dans le temps. De suite, on s’est mis dans les standards de Super League, ça a toujours été ça notre discours. Il a fallu qu’on s’appuie sans cesse sur notre défense, et même sur les matchs qu’on a perdus, on le doit davantage à notre attaque qui ne fonctionnait pas. On a eu un effectif assez réduit tout au long de l’année, y a eu des changements, mais il n’y a jamais eu de panique à bord. Les joueurs nous ont fait confiance et ont été portés par quelques leaders qui ont permis de créer un bon environnement.

À quels joueurs pensez-vous quand vous parlez de leaders ?

En tout, on a six leaders. On est mené par notre capitaine, Harrison Hansen, avec Dominique Peyroux et Mathieu Jussaume en vice-capitaines. On complète avec Anthony Marion et Paul Marcon qui font partie des joueurs qui ont disputé tous les matchs cette saison. Le dernier, c’est Joe Bretherton. Ils ont tous amené leur pierre à l’édifice et ce sont eux qui ont posé les bases de cette saison. Ils ont joué un grand rôle dans la réussite de cette saison.

Parmi ces noms, il y a un joueur qui manque à l’appel : Olly Ashall-Bott. Pourquoi ?

Olly ce n’est pas un leader dans le sens de meneur d’hommes. C’est un joueur qui fait briller les yeux quand il a le ballon entre les mains et forcément sa blessure (rupture du ligament croisé du genou) a été un gros coup dur pour tout le groupe. S’il y avait bien un joueur à ne pas perdre dans le jeu, c’était lui. On savait qu’avec sa blessure au genou, c’était quasiment mort pour la saison.

Sa blessure a lieu à Widnes (victoire 14-12). Quel a été l’impact de cette rencontre sur la saison ?

Il fait partie des matchs qui ont construit notre saison. On est derrière pendant longtemps et à cinq minutes de la fin, on arrive finalement à l’emporter grâce à un essai en coin de Paul Marcon. Je me souviens de l’atmosphère après la rencontre. Évidemment on était tristes parce qu’on avait perdu Olly, mais malgré tout les joueurs savaient qu’ils venaient de faire quelque chose de fort. Rien que cette victoire nous a permis de compenser la perte d’Olly.

Vous sortez d’une victoire convaincante face à Bradford (38-20). Vous attendiez-vous à jouer la finale face à Featherstone ?

Honnêtement oui ! On s’était préparé à ce que l’équipe en finale ce soit face à Featherstone.

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Un plan était-il déjà prêt pour les défier ?

Oui, on les connaît tous très bien. Maintenant je peux le dire, mais à chaque fois qu’on les affrontait, on n’a jamais mis les gros plans parce qu’on se doutait qu’on les retrouverait en finale. Je savais déjà exactement comment les jouer pour cette échéance.

Finalement, ce seront les London Broncos, qui ont battu le leader à la surprise générale 36-26. Comment avez-vous réagi à cette nouvelle ?

D’un côté, ça nous a facilité le rush du lundi matin où on doit organiser le déplacement en Angleterre. Mais on a aussi dû replanifier comment on allait organiser cette finale qu’on joue chez nous. On avait fait une préparation pointue il y a deux ans, mais on ne va pas faire un copier-coller de cette période. Ça a changé la donne, ça c’est clair, mais on a quad même une idée très claire de la manière dont on va se préparer. Sur le plan du rugby on sait ce qu’on veut faire, comment on va défendre, comment on va attaquer. Le plus dur à préparer, c’est l’environnement autour de cette finale, parce qu’on n’en joue pas toutes les années. Dans une carrière, c’est rare, donc je veux que tout le monde l’apprécie et qu’on fasse quelque chose de spécial.

Qu’est-ce que ça change de jouer cette finale à Toulouse ?

Jouer à Ernest-Wallon ou jouer à Featherstone, c’est le jour et la nuit (rires). Là on va pouvoir jouer à la maison, sur un terrain vraiment adapté à notre style de jeu, et devant nos supporters et nos proches donc c’est évidemment un plus. On ne doit rien changer. On est invaincu à Ernest-Wallon cette saison, on doit faire en sorte que ça continue.

Quelles seront les clés de cette rencontre ?

La discipline ! La discipline en défense, la discipline avec le ballon. L’équipe qui fera le moins de fautes gagnera et on devra être très forts là-dessus. On va devoir les cabosser en défense. Comme à chaque finale, c’est l’équipe qui aura la meilleure défense qui sera championne.

La veille, les Dragons Catalans défient les Wigan Warriors en finale de la Super League. À quel point ce genre de week-end est important pour le rugby à XIII français ?

Y a deux ans, on s’était déjà retrouvé dans la même situation. Ça montre quand même qu’il y a du travail de fait. J’espère qu’on va pouvoir s’appuyer dessus et bosser derrière. Il y a des bases construites, et il faut s’appuyer dessus. Il faut qu’on arrive à gagner parce que ce serait notre deuxième année en Super League, et avec la nouvelle réglementation, on pourrait se stabiliser dans cette élite, et lancer encore mieux le rugby à XIII en France.

La montée, et donc la Super League, y pensez-vous déjà ?

J’ai envie de dire dans ma tête (rires). Bien sûr que je l’ai dans ma tête mais on verra en fonction du résultat.

Quel serait le projet si jamais il y a cette promotion ?

On n’a pas les moyens de faire du Leigh (promu l’an passé qui a recruté de nombreuses stars, NDLR). Quand je parle d’équipe, c’est construire avec ce que l’on a fait cette année. Avec le nouveau règlement qui pourrait faire en sorte qu’il n’y a plus de relégations, il y aurait moins de pression autour du résultat. On pourrait construire plus sereinement. Il y aura évidemment du recrutement mais ce serait avant tout basé sur notre effectif actuel.

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