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Coupe du monde de rugby 2023 - Et les Pumas rugirent face au pays de Galles

Par Simon Valzer
  • Le demi d’ouverture Santiago Carreras, qui fait ici péter le plaquage d’un adversaire, a su user du jeu au pied pour renvoyer les Gallois dans leur camp. "Pas naturel", décrit-il, mais efficace. Photos Icon Sport
    Le demi d’ouverture Santiago Carreras, qui fait ici péter le plaquage d’un adversaire, a su user du jeu au pied pour renvoyer les Gallois dans leur camp. "Pas naturel", décrit-il, mais efficace. Photos Icon Sport
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En renversant des Gallois qui semblaient contrôler la rencontre, les Argentins se sont offerts le droit de disputer la troisième demi-finale de Coupe du monde de leur histoire après celles de 2007 et 2015. ils seront opposés aux all blacks en demi-finale, vendredi prochain à Saint-Denis.

Ses quinze années passées au plus haut niveau et ses 111 sélections lui ont peut-être donné un sixième sens, ou un don de clairvoyance. Durant la semaine, l’ouvreur emblématique du pays de Galles Dan Biggar martelait qu’il ne voulait pas que ce quart de finale soit son dernier match : "Je ne veux pas que mon dernier jour d’international gallois soit marqué par une défaite en quart de finale. Nous avons travaillé si dur, fait tant d’extras devant nos ordinateurs ou à la salle de musculation en ce qui me concerne que je ne veux pas croire que tout peut s’arrêter d’un coup." Mais bizarrement, on a senti en l’observant de près pendant l’avant-match que Biggar vivait un moment particulier, dont il avait profité comme si c’était le dernier. C’est ainsi qu’au beau milieu de l’échauffement, quand tous ses coéquipiers s’activaient, l’ouvreur s’assit au pied d’un poteau pendant de longues minutes pour contempler la scène : le stade Vélodrome, les supporters gallois, ses coéquipiers, son staff. Il paraissait ailleurs. Comme s’il connaissait déjà l’issue de la rencontre, qui a fini par être sa toute dernière.

Isa, arme de destruction massive

Son rêve de Coupe du monde a été finalement brisé par les Pumas qui ont pris l’aspiration d’un Facundo Isa destructeur. Jusque-là sous-utilisé par Michael Cheika (une seule titularisation contre le Chili), le Toulonnais a régné en maître sur les collisions au point de terminer la rencontre avec six défenseurs gallois battus et 55 mètres gagnés. À côté de lui, ses partenaires ont souvent paru bordéliques, impatients ou maladroits (10 fautes de main) ou encore fautifs en défense (22 plaquages manqués, 74 % de réussite au total), même si chaque intervention de Marcos Kremer a fait mal aux Gallois. En revanche, ils ont été excellents sur les fondamentaux avec un double sans-faute en touche (10/10) et en mêlée (7/7).

L'Argentine s'invite en demi-finale ! \ud83d\udd25

Le film du match > https://t.co/TmowHMRKrl#RWC2023 | #WALvARG pic.twitter.com/eXNN9YM55H

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) October 14, 2023

L’autre grand facteur qui a expliqué la victoire des Pumas, c’est la discipline. Un secteur qui, soyons francs, n’a jamais été le fort des Lavanini et consorts, surtout en début de compétition contre l’Angleterre : "C’est vrai qu’on avait eu beaucoup de mal ce jour-là, on a commis 13 fautes et l’Angleterre en a profité", concédait le pilier rochelais Joel Sclavi. "Mais après ce match, on n’a pas arrêté de progresser. À chaque fois, on voulait faire baisser notre score de pénalités concédées. Contre le Japon, on est tombé à six, et aujourd’hui on finit à sept." Même si le deuxième ligne Guido Petti aurait pu écoper d’un carton jaune (voire rouge ?) pour son déblayage sur le centre Nick Tompkins, l’Argentine s’est montrée disciplinée dans l’ensemble. Au point de faire perdre les pédales aux Gallois dont le compteur de pénalités explosa avant la mi-temps, où ils encaissèrent 12 points marqués par Emiliano Boffelli sur des coups de pied arrêtés.

Dans le même temps, les Pumas ont su tenir les Gallois qu’ils savaient très réalistes (l’essai de Dan Biggar et celui de filou de Tomos Williams l’ont encore montré) à distance, grâce à la botte de l’ouvreur Santiago Carreras et celle d’Emiliano Boffelli.

Carreras : "Ce n’était pas naturel mais on a appliqué notre plan"

Carreras a renvoyé le ballon au pied à 16 reprises, soit deux fois plus que son vis-à-vis Biggar alors même que le pays de Galles était connu avant la rencontre pour être la formation qui tapait le plus au pied : "C’est vrai que ce n’était pas vraiment naturel pour nous, car on préfère d’habitude jouer à la main, surtout moi", nous confirmait l’ouvreur des Pumas. "Mais nous avions un plan, et nous nous y sommes strictement tenus. Nous devions les mettre sous pression par le jeu au pied." Résultat, les Pumas ont largement dominé l’occupation du terrain avec 58 %.

Difficile de trouver celui qui a surnagé dans ce match, alors optons pour celui qui a libéré un Vélodrome ciel et blanc ! \ud83d\ude4c pic.twitter.com/8mi85xO8rQ

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) October 14, 2023

Vendredi, les Pumas affronteront donc les All Blacks pour leur troisième demi-finale de Coupe du monde. Des Néo-Zélandais qu’ils ont, souvenez-vous, vaincu à deux reprises sur les trois dernières années : en novembre 2020 (25-15) pour le Rugby Championship disputé en Australie sur fond de pandémie, et en août 2022 à Christchurch (18-25). Ce dernier succès était historique puisque c’était la première fois que les Blacks perdaient chez eux contre les Pumas. Mais ne soyons pas dupes : en dehors de ces deux courtes victoires, les cinq autres rencontres ont été à sens unique en faveur des Néo-Zélandais, comme en témoignent les scores : 38-0, 39-0, 36-13, 53-3 et 41-12. Les Pumas devront donc signer un grand match s’ils ne veulent pas se faire mater par les Tout Noirs…

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Les commentaires (1)
el_Chaton Il y a 6 mois Le 17/10/2023 à 23:36

C'était plutôt "Miaou"...