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Coupe du monde de rugby 2023 - L'édito : Spleen and blues

Par Léo Faure
  • Éliminés par l'Afrique du Sud, la Coupe du monde se poursuit... Sans les Bleus.
    Éliminés par l'Afrique du Sud, la Coupe du monde se poursuit... Sans les Bleus. Icon Sport
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Les maux de têtes doivent passer, la Coupe du monde continue. Nouvelle-Zélande, Argentine, Afrique du Sud et Angleterre... Quatre nations pour un titre, toutes avec des arguments différents.

Il faut bien y croire, alors on va vous l’écrire. Que la France n’est plus là, mais qu’il reste une Coupe du monde à vivre et à dévorer. Que nous vivons une semaine de demi-finales, de dernier carré, que cela n’arrive qu’une fois tous les quatre ans et que c’est sacrément chouette. Que la France n’est plus là mais qu’il reste la Nouvelle-Zélande, précise en diable, belle et forte à nouveau et après tant de mois passés sous le voile de ses démons noirs. Les All Blacks comme on les aime, les vrais, ceux dont la rage suprémaciste ne s’arrête pas aux gesticulations d’un haka qu’on a trop banalisé, sorte de grand-messe télégénique pour bobonne en quête de spectacle.

Il faut l’écrire, alors on le fait : les Sud-Africains sont là aussi, quand bien même cela fait mal au cœur de ce que cela signifie pour nos Bleus. Ils sont là et c’est triste. Pas pour eux, non, mais pour nous, clairement, quand il faut reconnaître que leur supériorité tactique et leur meilleure maîtrise des émotions n’avaient pas besoin d’une aide en référé pour s’imposer aux yeux du monde.

Il faut bien y croire, alors vous allez lire et voir que l’Angleterre peut y croire, si les restrictions de son rugby amènent l’adversaire sur pareil terrain de négation. Qu’importe la mauvaise foi. Vous allez entendre que les Pumas ont toujours pour y croire leur "grinta", ce mot dont les Argentins ignorent tout mais qu’on a inventé, en Europe, pour qualifier leur supplément d’âme larmoyant.

La vérité, c’est que la France n’est plus là et qu’il reste une Coupe du monde à survivre, avec ces quatre nations-là. La France n’est plus là.

Voilà, la complainte dégouline un peu, mais il fallait bien l’extérioriser. Et désolé pour le chauvinisme, qui n’entame en rien notre passionnante relation entretenue avec ce sport si bizarre, si torturé, si sujet aux faux rebonds. C’est bien pour ça qu’on l’aime, autant qu’on aime son plus grand tournoi qui se poursuit donc ce week-end. Mais l’ombre bleue plane encore et dans sa traîne de tristesse, elle engage quelques règlements de compte qu’on aurait aimé révolus.

Il n’est pas l’heure d’O.-K. Corral. Ni aujourd’hui, ni demain. Ce qu’on a aimé hier de cette équipe de France victorieuse, il faut l’aimer tout autant quand elle flanche, qu’elle s’effrite sous la pression et qu’elle finit par fondre en larmes pour un petit point. Les promesses qu’on a tant écrites demeurent intactes, elles sont juste repoussées sine die.

Cette France qu’on aimait tant dimanche à 20 h 30 mérite qu’on l’aime tout autant le même jour, à 23 heures. Le bilan est altéré, l’enthousiasme est plombé. Pas la méthode.

À l’heure où s’ouvre l’heure des bilans, il faudra donc aux institutions réfléchir à comment garder tout le gain de cet événement planétaire malgré l’échec. Comment les mamans laisseront toujours plus leurs enfants dans nos écoles de rugby. Comment ce sport attirera encore les plus jeunes, filles et garçons, quand bien même l’inconsolable Dupont n’a pas touché le Graal. Et la plus belle image de ce Mondial est bien ici : Dupont, l’insubmersible, le héros de ce peuple en manque d’étoiles, a couru se réfugier dans les bras de sa maman quand son rêve s’est envolé. On aurait tous eu envie de ces bras maternels, dimanche soir.

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Les commentaires (12)
ALEX92 Il y a 6 mois Le 20/10/2023 à 14:38

Moi aussi j'en appelle au boycott pour protester contre une nation l'Af Sud qui ne signe pas la charte contre le dopage, boycott pour ce simulacre d'arbitrage avec des néo-zélandais aux manettes quand leur équipe est en 1/2, boycott pour la contribution de Midol à la loi du rugby qui veut que nous sommes heureux d'être invités à leur table, boycott car le Sud est financièrement exsangue et que le Nord et les petites nations se font flouer

Tichaut78 Il y a 6 mois Le 20/10/2023 à 14:05

Étonnant ! Quelques réactions montrent que de prétendus amoureux du rugby n'aiment ce sport que lorsque les Français gagnent... A priori, ils n'ont pas assisté à beaucoup de matchs dans leur vie : les équipes favorisées par un arbitrage discutable, il y en a tous les week-ends en Top 14.

jo2608 Il y a 6 mois Le 20/10/2023 à 12:06

Pour moi la coupe du monde n'a plus d'intérêt.
si on avait perdu équitablement je l'aurait compris la. cela aurait été la loi du sport mais la c'est un vol avec consentement et approbation des ces messieurs de l' IRB
qu'ils la joue ,qu'ils la gardent .
qu'ils prennent l' argent au passage
et qu'ils partent au plus vite de France