Nouvelle-Zélande - Afrique du Sud - Siya Kolisi, capitaine des Springboks : "Un sentiment merveilleux"

Par Marc Duzan
  • Siya Kolisi, le capitaine des Springboks, est une nouvelle fois champion du monde.
    Siya Kolisi, le capitaine des Springboks, est une nouvelle fois champion du monde. - Icon Sport
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Ému aux larmes et toujours aussi profond dans ses analyses d’après-match, le capitaine des Springboks et futur Racingman Siya Kolisi est samedi soir longuement revenu sur cette finale de Coupe du monde et l’épopée des siens, dans ce Mondial…

Vous avez rejoint cette conférence de presse en chantant : vous êtes aux anges...

C’est un sentiment merveilleux, oui… Les gens qui ne connaissent pas l’Afrique du Sud ne peuvent comprendre ce que cette victoire signifie vraiment... Pour nous, c’est plus qu’un match, plus qu’un sport... Vous savez, notre peuple vit tellement de choses au quotidien : chez nous, les enfants se battent pour survivre et nous leur dédions donc notre victoire. J’espère du fond du cœur que nous serons pour eux une forme d’inspiration.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette finale entre vos Springboks et la Nouvelle-Zélande fut serrée...

Ce fut serré, acharné, disputé… Mais il y a une telle confiance, une telle foi dans notre équipe que nous avons finalement triomphé. (il marque une pause) Nous nous battons. Nous aimons lutter. Beaucoup d’entre nous, et moi le premier, n’auraient jamais pu penser être là un jour… Les gens qui nous entourent ont aussi fait des sacrifices énormes pour que nous parvenions à réussir et depuis, je veux rendre à ma famille et à ma communauté tout ce qu’ils m’ont donné. Nous sommes les Springboks de toute l’Afrique du Sud. On prend soin les uns des autres et rien ne peut nous arrêter. Rien ne peut nous freiner quand on a décidé de réussir quelque chose.

Votre phase finale a été particulièrement acharnée. Où avez-vous trouvé la force de remporter ces trois matchs consécutifs au forceps ?

Je ne changerais rien au scénario de cette Coupe du monde. Le parcours était difficile mais nous le savions lorsque les poules ont été annoncées. Rassie (Erasmus) et Jacques (Nienanber) nous ont d’ailleurs toujours dit qu’on ne réussit jamais de grandes choses dans un contexte idéal : il y a donc d’abord eu un quart de finale contre une nation hôte, une victoire d’un point face à l’Angleterre la semaine d’après, la même chose en finale contre les All Blacks… Ce voyage fut semé d’embûches mais nous a indéniablement resserrés. […] Vous savez, certains de nos amis ont utilisé toutes leurs économies pour venir nous voir dans ce pays merveilleux qu’est la France. Si je n’avais pas tout donné sur le terrain, j’aurais pensé les voler, les trahir.

Comment avez-vous réagi sur le terrain, lorsque le capitaine des All Blacks Sam Cane a écopé d’un carton rouge pour un plaquage dangereux ?

Ce n’est jamais agréable de recevoir un carton rouge. Mais nous savions que ce fait de jeu allait les motiver à outrance et effectivement, les All Blacks ont beaucoup mieux joué mieux en deuxième période. Ils ont tout donné…

Vous avez vous aussi écopé d’un carton jaune, pour un plaquage virulent sur un Néo-Zélandais. Avez-vous eu peur que la couleur du carton ne change, au gré de la décision du bunker ?

Oui et non… J’avais tout fait, sur ce plaquage, pour réguler la hauteur de l’impact sur Ardie Savea. J’avais fait le nécessaire pour que ce ne soit pas dangereux.

Quelles furent les autres difficultés de cette finale de Coupe du monde, pour vous tous ?

On a perdu un joueur très important dans notre dispositif (le talonneur Bongi Mbonambi) assez tôt dans le match. Mais derrière ça, nous avons su nous adapter. Les All Blacks nous ont également mis beaucoup de pression avec leurs touches mais on a trouvé des solutions, dans d’autres secteurs de jeu, pour les faire reculer. Notre équipe a une force de caractère exceptionnelle et l’a démontré, tout au long de la compétition.

Comment expliquer cette forme de résilience qui a marqué les esprits de vos adversaires, cet automne ?

On vient tous d’endroits très différents : de la rue, des townships, de la ville ou de la ferme. Ce qui nous réunit, c’est notre pays. Je vais me répéter mais on se bat vraiment pour lui. […] Oz (Nché) a été blessé, il s’est battu pour revenir. Eben (Etzebeth) a été lourdement touché à l’épaule, il s’est battu pour retrouver le groupe. Toute cette force collective, on l’a donc aussi puisée dans leurs différents exemples.

En défense, le numéro 7 Pieter-Steph du Toit a réalisé une performance incroyable, réalisant 28 plaquages face aux All Blacks. Est-ce une surprise ?

Non, Pieter-Steph est un grand champion. Tout au long du match, je l’ai vu passer en volant devant moi. Il a été immense et au fil de cette Coupe du monde, notre troisième ligne est surtout devenu un vrai leader du groupe. […] Parfois, je n’ai pas les mots en tant que capitaine alors dans ces cas-là, d’autres se lèvent et me relaient. Pieter-Steph du Toit a fait partie de ceux-là.

Un dernier mot pour conclure votre aventure en Coupe du monde, Siya ?

Je remercie Jacques Nienaber (le sélectionneur). Il est un grand technicien et a toujours su nous parler avec beaucoup d’humanité. Il nous parlait comme s’il avait parlé à ses propres fils, en fait. Je lui souhaite bonne chance, quoi qu’il fasse et où qu’il aille.

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Les commentaires (3)
brandon_15 Il y a 5 mois Le 29/10/2023 à 08:15

Il a raison le dopage a encore une fois de plus payé !

SponSFP Il y a 5 mois Le 29/10/2023 à 02:49

STOP STOP STOP ! ON N'EN PEUT PLUS DE CETTE ARNAQUE !!! Fichez nous la paix et ne nous parlez plus du casse du siècle le ! J'ai honte pour ke rugby.

hello_world Il y a 5 mois Le 29/10/2023 à 08:13

Ça va l'hystérie ? C'est que du sport hein