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Coupe du monde de rugby 2023 - Nouvelle-Zélande : la renaissance sans couronne des All Blacks

  • À la 59e minute Beaudean Barrett inscrit l’unique essai du match. Malgré ce coup d’éclat la Nouvelle-Zélande s’inclinera en finale de Coupe du monde en France.
    À la 59e minute Beaudean Barrett inscrit l’unique essai du match. Malgré ce coup d’éclat la Nouvelle-Zélande s’inclinera en finale de Coupe du monde en France. Midi Olympique - Patrick Derewiany
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La Nouvelle-Zélande est tombée les armes à la main dans cette finale de Coupe poussant les champions du monde sud-africains dans leurs retranchements deux mois après avoir sombré face à ces mêmes springboks à Twickenham.

Il n’aura manqué qu’un coup de pied. Une transformation de Richie Mo’Unga, si précis en phase de poule, ou une pénalité de Jordie Barrett, artilleur héroïque face à l’Irlande, pour offrir le titre de champion du monde. Un écart infime et cruel, bien loin du gouffre qui semblait séparer les deux équipes le 25 août dernier lors de leur dernier match de préparation disputée à Twickenham. Ce jour-là, l’Afrique du Sud avait infligé la plus lourde défaite de son histoire à la Nouvelle-Zélande (35-7). Une débâcle qui faisait ressurgir les fantômes du début de l’été 2022, ce moment de grande incertitude où le New-Zealand Herald ouvrait sa une en se montrant catégorique : "Il est temps de mettre un terme au mandat de Ian Foster en tant que sélectionneur des All Blacks." Le journal phare du pays jugeait alors que "la crédibilité d’un héritage de 117 ans (était) en jeu".

Les douze derniers mois d’invincibilité avant la Coupe du monde n’étaient pourtant pas un leurre. Ce groupe était sûr de sa force et surtout uni derrière Ian Foster depuis la tempête de 2022. Il faut se souvenir qu’après une cinquième défaite en six matchs, la Fédération avait déjà programmé une conférence de presse au lendemain du déplacement suivant à l’Ellis Park de Johanesbourg où les Blacks devaient une nouvelle fois subir la loi des Springboks. La crainte d’une nouvelle humiliation avait poussé les dirigeants à sonder Scott Robertson pour savoir s’il pouvait venir à la rescousse. Le divorce devait être rendu officiel le dimanche matin. "Je me sentais en paix, avait avoué Ian Foster en évoquant ce match. J’étais probablement préparé à ce que ce soit mon dernier test, alors j’étais déterminé à en profiter." Cette journée a finalement resserré un groupe, signant une victoire 35 à 23 considérée comme l’acte fondateur d’une renaissance. "Nous jouions pour le poste de notre entraîneur", avait alors déclaré Aaron Smith, le demi de mêlée, à l’issue de la rencontre. "C’était plus qu’un simple match de rugby ; il s’agissait du travail d’un homme, de sa passion et de sa réputation en tant qu’entraîneur de rugby." Ian Foster avait fini en larmes dans les vestiaires de l’Ellis Park, conscient qu’il avait gagné bien plus qu’un match de rugby mais bel et bien l’adhésion et l’amour de tout un groupe. Avec l’arrivée de Joe Schmidt et de Jason Ryan dans le staff technique pour revoir le plan de jeu, la Nouvelle-Zélande a pu ainsi entamer sa renaissance. La déculotté de Twcikenham n’était qu’une péripétie dans une préparation marquée par de nombreuses blessures et de joueurs en phase reprise. Ainsi, Ian Foster, premier sélectionneur à perdre un match de phase de poule en Coupe du monde, avait largement anticipé cet échec en répétant à l’envie qu’un Mondial ne se gagnait pas au mois de septembre. Il avait raison. Il savait que son équipe serait différente avec Tyrel Lomax, Brodie Retallick, Shannon Frizell, Jordie Barret et bien sûr son capitaine Sam Cane.

Un plan de jeu adapté

Les All Blacks sont montés en puissance au cours de la compétition, corrigeant leur indiscipline du début, avant le retour des cartons au plus mauvais moment, et ajustant leur plan de jeu pour la phase finale au cours d’un stage à Bordeaux après leur première victoire face à la Namibie. Une semaine marquée par quelques empoignades musclées entre les joueurs lors de séances intenses. "Si vous revenez huit ou neuf semaines en arrière, quand nous avons perdu contre eux à Twickenham, le score était très différent. Nous avons beaucoup appris sur la façon de jouer de cette manière, même si ce n’est pas celle que l’on préfère. Nous nous sommes adaptés et j’aime à penser que nous avons contribué massivement à une finale assez spéciale, avec une certaine dramaturgie." Les All Blacks se sont certes adaptés mais ils avaient démontré depuis leur festival face à l’Italie qu’ils avaient tout pour soulever le trophée Webb-Ellis avec des bases solides, une défense redoutable à l’image de cette ultime séquence face à l’Irlande entrée dans la légende et cette faculté à frapper fort en quelques secondes. Ian Foster voulait des joueurs cliniques, trouvant le bon équilibre dans leur conduite de jeu sans pour autant se renier. Une efficacité qui a fui les Néo-Zélandais au moment de gravir la dernière marche d’une incroyable renaissance, certainement trop ambitieux en première période avec un jeu de passes impossible à réellement maîtriser dans de telles conditions avant de se montrer gourmands en seconde mi-temps, enchaînant les pénaltouches en pensant pouvoir faire sauter le verrou sud-africain.

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Les commentaires (2)
CG4977 Il y a 5 mois Le 01/11/2023 à 13:25

Je ne sais pas si on peut parler de renaissance, mais quand on connaît l'importance de la fraîcheur physique dans cette compétition il est clair que la Nouvelle Zélande et aussi la France n'ont pas eu trop à puiser dans leurs réserves contrairement aux irlandais et aux sud africains qui ont enchainés les rencontres dures. (Irlande Ecosse Tonga France et Angleterre et NZ soit 5 à 6 matchs durs physiquement pour les sud af. Donc quoi qu'il en soit respect pour cette équipe même si ce n'est pas l'équipe que l'on préfère. Perso j'avais une préférence pour les 2 équipes de l'hémisphère Nord ça aurait changé vraiment la suprématie de celles du Sud. Mais bon ce sera pour la prochaine cdm souhaitons le.

nionenithree Il y a 5 mois Le 30/10/2023 à 22:45

Bah ,la néoZed ,d'habitude si pragmatique, avait préféré 2 pénal touches avec zéro succès à la place de 2 pénalités tranquillou surtout quand elle était à 14 contre 15 .Au final ,elle échouait d'UN point.