Les tops et flops de cette Coupe du monde de rugby 2023 !
Samedi soir, le sacre des Springboks face aux All Blacks a conclu de belle manière la Coupe du monde 2023. De franches réussites en petits ratés, de joueurs surprenants en déceptions cruelles, petit florilège de ce que nos journalistes ont aimé ou pas au fil des cinquante jours de la compétition.
Les tops :
- Galles - Fidji à la folie
Le premier match de la poule C était très attendu à Bordeaux entre les prometteurs Fidjiens et les Gallois en plein marasme. L’affiche tient toutes ses promesses via une magnifique course-poursuite qui tourne à l’avantage des Gallois après moult péripéties. Score final 32-26 et quatre essais partout, plus une ultime occasion vendangée par Radradra qui avait le champ libre. Côté gallois, Biggar, North, Adams et Morgan relèvent l’étendard meurtri. M.Carley n’échappe pas à la traditionnelle polémique arbitrale, pour sa gestion des cartons, trop généreuse avec les uns, trop pingres avec les autres.
- Le formidable parcours du Portugal
Quelle vague de fraîcheur ! Le parcours de la sélection portugaise, "Os Lobos", mais surtout le contenu proposé par les joueurs du sélectionneur Patrice Lagisquet, auront illuminé le premier tour de ce Mondial. Ils ont tenu tête aux Gallois, fait match nul contre la Géorgie, rivalisé une mi-temps contre l’Australie et battu les Fidji. Le tout en proposant un rugby emballant, fait de déplacements et d’évitements avec quelques petites combinaisons originales en touche ou autour des mêlées. On ne sait pas si cet exploit restera sans lendemain, mais le travail abattu par Lagisquet et son staff mérite qu’il reste un héritage. Car avec eux, le Portugal a pris place sur la planète rugby.
- Jac Morgan, sauveur de la patrie
Un nom qui peine à sortir de l’ordinaire. Jac Morgan, le troisième ligne du pays de Galles se souviendra de son été 2023. Il a crevé l’écran au sein d’une équipe qu’on annonçait moribonde et qui s’est finalement qualifiée haut la main. Le joueur des Ospreys fut nommé capitaine et reçut le titre d’homme du match lors du match de préparation victorieux contre l’Angleterre. L’aventure était lancée pour ce joueur, auteur de performances sensationnelles contre les Fidji et l’Australie notamment. Vitesse, adresse, intelligence, il a redonné le moral à tout un peuple.
- Bundee Aki au sommet
Le centre néo-zélandais fut l’un des fers de lance de cette équipe irlandaise. Celui qui, par ses charges appuyées sur les défenses adverses, ouvert nombre de brèches autour de lui pour ses coéquipiers. Il a aussi brillé pour son intelligence de jeu, son sens de la passe et la précision de ses courses au milieu d’une ligne d’attaque qui, une fois de plus, a montré à la planète rugby tout son talent. En cinq rencontres, il a inscrit autant d’essais soit 25 points, battu un total de 30 défenseurs pour 10 franchissements et affiche un solide score de 80 % au plaquage. Et le tout avec seulement deux fautes de main. Respect, M. Aki.
- Irlande - Blacks, sublime
Tout le monde a parlé de ce quart de finale comme d’une finale. Et maintenant que nous avons vécu cette dernière, on peut dire que c’était justifié. En termes d’intensité, de suspens, de retournements de situation et d’émotion d’après-match avec la retraite anticipée de Jonathan Sexton… il s’agissait bien d’une finale. Cet Irlande-Nouvelle-Zélande, qui tourna à l’avantage des derniers cités (24-28) restera dans les annales de notre jeu. Et en particulier cette ultime possession irlandaise de 6 minutes et 15 secondes, riche de 37 séquences de jeu, brutalement interrompue par un grattage de la légende Sam Whitelock. Tout simplement sublime.
- Le numéro de soliste de Fakatava
Cela restera comme l’un des plus beaux, si ce n’est le plus bel essai de ce Mondial. Celui du Japonais d’origine fidjienne, le deuxième ligne Amato Fakatava. Lors du dernier match de la poule D Japon-Argentine, on joue alors la 15e minute de la rencontre, les Japonais sont menés 7 à 0 lorsque le troisième ligne Michael Leitch, après une récupération d’un ballon mal tapé par Juan Cruz Mallia, fixe deux défenseurs argentins au niveau de ces 25 mètres et libère le ballon pour son 2e ligne resté dans le couloir gauche. Celui-ci se saisit du ballon sur ses 40 mètres, file droit sur quelques mètres, poursuit son action d’un improbable coup de pied à suivre parfaitement tapé… qu’il récupère 20 mètres plus loin, malgré le repli du dernier défenseur argentin et file droit à l’essai. Il permet alors à son équipe de revenir à égalité (7-7) après la transformation.
- L’ambiance dans les stades
World Rugby et France2023 voulaient que la Coupe du monde soit une belle fête. À l’heure de clôturer la compétition, il est permis d’écrire que la mission est remplie et les objectifs atteints. Dans tous les stades, de Toulouse à Lyon en passant par Marseille ou Bordeaux, les supporters de toutes les nations ont rivalisé d’ingéniosité pour soutenir leurs équipes. Des stades aux couleurs bigarées, des chants, de la communion, le tout dans une excellente ambiance globale, sans débordement. Les valeurs du rugby poussées à leur paroxysme au service de la plus grande compétition de la planète. Les chiffres ne mentent pas : 1, 8 million de spectateurs sont venus au stade, c’est 6 % de plus qu’en 2019 au Japon, selon Jacques Rivoal, président du Gip, dans notre édition du 19 octobre.
Les flops :
- Une réalisation qui interroge…
On attend encore les premiers ralentis sur le premier essai des All Blacks lors du match d’ouverture… Renseignements pris auprès du diffuseur TF1 on comprit très vite que la réalisation était assurée par World Rugby elle-même via la société de production HBS. Manque de ralentis, plans confus, éloignés, décalés et manque d’images sur lesquelles reposèrent quelques décisions arbitrales importantes, le premier week-end de Coupe du monde laissait craindre le pire. Si la suite fut globalement de meilleure facture, il reste l’absence de quelques images décisives qui se fit sentir tout au long de la compétition et qui laisse comme un goût d’iniquité.
- Les ratés des premiers jours
Impossible de ne pas citer ici le premier week-end de la compétition ; qui a vu de nombreux supporters ne pas pouvoir assister au début de leurs matchs à Bordeaux et à Marseille, la faute à des temps d’accès aux stades trop longs. Un "couac" très vite identifié et réglé mais les supporters anglais et irlandais ne mirent pas longtemps à faire le rapprochement avec la très mauvaise expérience de la finale de la Champions League de football organisée au Stade de France en 2022. Cela aurait pu être inquiétant à moins d’un an des jeux Olympiques de Paris, mais la suite de la compétition s’est déroulée sans problème, preuve de la capacité de réaction de l’organisation.
- L’arbitrage, encore
Dès la fin de la première journée, l’icône du XV de France Jean-Pierre Rives nous avait paru désabusée. "Les arbitres m’agacent.Les Fidjiens méritaient, mais quelqu’un au milieu du terrain ne leur a pas permis de gagner. Pour une Coupe du monde, c’est quand même triste…" Un discours qui s’est malheureusement confirmé… Car si la phase de poules – malgré plusieurs cas de "tête contre tête" difficiles à discerner – n’a pas été le théâtre d’immenses polémiques, il n’en a pas été de même pour ce qui est de la phase finale. Qu’il s’agisse d’Angleterre-Fidji, d’Argentine-pays de Galles ou de France-Afrique du Sud, tous les quarts ont donné lieu à des décisions pour le moins "litigieuses". Idem pour la demie Afrique du Sud-Angleterre (avec un Ben O’Keeffe livré à la vindicte populaire) et la finale perclue de quatre cartons. Dommage, pour l’image globale du jeu…
- L’Australie, historique naufrage
Pour la première fois de leur histoire, à quatre ans du rendez-vous planétaire sur leurs terres, les Wallabies n’ont pas franchi l’écueil des poules. La faute, selon Eddie Jones, aux blessures simultanées de ses deux hommes forts, Skelton et Tupou. Mais surtout à deux infamantes défaites face aux Fidjiens (15-22) et aux Gallois (6-40), qui ont provoqué une volée de bois vert à l’encontre du coach, accusé d’avoir sacrifié la Coupe du monde en écartant de glorieux vétérans (Hooper, Cooper, O’Connor…) pour faire place à une génération totalement expérimentée, symbolisée par le naufrage de l’ouvreur Carter Gordon. Jusqu’à l’inévitable démission de Jones, ce dimanche…
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