Top 14 - Christopher Tolofua (Toulon) : "Quand Franck (Azéma) a annoncé son départ, le groupe était sur le cul"

Par Mathias Merlo
  • Christopher Tolofua dispute cette année sa 5e saison sous les couleurs du RCT.
    Christopher Tolofua dispute cette année sa 5e saison sous les couleurs du RCT. Icon Sport
Publié le
Partager :

À quelques jours de se rendre à Aimé-Giral, le talonneur varois a accepté d’évoquer ce rendez-vous à haut risque pour les deux équipes, et les retrouvailles avec Franck Azéma. Le manager de l’USAP, resté tout juste un an et demi, a profondément marqué la maison estampillée au muguet.

Que s’est dit le groupe entre ce succès bonifié face à Oyonnax et ce déplacement à Perpignan, lanterne rouge du Top 14 ?

Cette semaine, on a axé sur la vigilance. On a beaucoup insisté sur ce point en analysant les dernières rencontres de Perpignan. Ils ont pris quasiment 40 points face à Pau, mais ce n’est pas le moment de se dire que ça sera facile, surtout concernant le paquet des avants. Il ne faut pas manquer d’humilité avant de se rendre à Aimé Giral, surtout à la vue de ces dernières années. Ça sera rude, ils seront très agressifs et vont vouloir gagner les collisions. Ça risque de taper fort !

De surcroît, le déplacement en Catalogne ne réussit pas à Toulon ces dernières saisons…

Depuis plusieurs saisons, on se rend souvent à Perpignan durant cette période de l’année. Plusieurs joueurs ont vécu des déplacements compliqués, notamment la saison passée. Il y avait des conditions difficiles, et l’USAP avait complètement pris le dessus. Nous avons été surpassés notamment dans l’agressivité et dans l’état d’esprit. On avait pris une leçon, on s’en souvient. On se manque depuis plusieurs années là-bas, alors que des équipes, sans manquer aucunement de respect à Perpignan, réalisent de grosses performances.

Par rapport à l’an dernier, on a senti plus de consistance sur les déplacements à Lyon et Bordeaux-Bègles. Comment l’expliquez-vous ?

La confiance se gagne à l’extérieur, et on veut créer une sérénité autour du groupe. Dans le vestiaire, on a mis un point d’orgue sur le fait de montrer un beau visage loin de Mayol. C’est une année charnière, avec le fait de changer de système de jeu et d’incorporer de nouveaux éléments en cours de route. Nous sommes en quête d’homogénéité.

Franck Azema et Pierre Mignoni ensemble à la tête du staff toulonnais l'année dernière.
Franck Azema et Pierre Mignoni ensemble à la tête du staff toulonnais l'année dernière. PA Images / Icon Sport

Ce match marque aussi les retrouvailles avec un certain Franck Azéma…

Le groupe est content de le recroiser. Humainement, et je dis ça avec sincérité, Franck est quelqu’un d’extraordinaire. C’est un homme bon. Dans son management, il est très porté sur l’humain et l’état d’esprit. On connaît sa manière de fonctionner : face à Toulon, il va vraiment remonter ses mecs avant d’aller sur le terrain. On peut également faire confiance à Pierre (Mignoni) pour nous stimuler. Les deux équipes seront prêtes.

Comment aborde-t-on une rencontre face à un entraîneur qui connaît vos forces et faiblesses ? Est-ce un sentiment particulier ?

Franck Azéma n’est pas sur le terrain (rires). Le match appartient aux joueurs, c’est différent à appréhender. On sera très heureux de le revoir, car c’est quelqu’un qui a fait du bien au groupe et au club. Mais sur le terrain, ce sont 15 hommes contre 15 hommes.

En avril dernier, quand Azéma a annoncé son départ, Toulon était dans une bonne dynamique. Cette décision a-t-elle été un élément négatif à l’abord du sprint final ?

Quand Franck a annoncé son départ, le groupe était sur le cul. On ne s’attendait vraiment pas à ça, surtout en plein milieu de la saison, alors qu’on était dans une bonne phase. Franchement, le groupe a été fort, et c’est ce qui a permis que cela ne pète pas entre nous. Il y a eu beaucoup de questionnements : qu’est-ce qui n’allait pas, pourquoi cela, pourquoi maintenant…

Est-ce que le groupe s’est senti trompé ?

Non. Tout le groupe peut vous le dire : Franck a été honnête avec nous. Il n’a pas quitté le club comme un voleur. Il a pris le temps de discuter avec les gens qui en ont ressenti le besoin, et d’expliquer les raisons de son choix. Après ça, on a été unanimes pour lui souhaiter la meilleure aventure possible avec son nouveau club. Mais le départ de Franck, comme pour d’autres joueurs, a été un déchirement. C’était une phase compliquée.

Peu de temps après sa venue, dans un contexte délicat, on a le sentiment que Franck Azéma a su rassembler les gens. Comment a-t-il procédé alors que la fracture était grande ?

Avant d’être un bon manager, c’est avant tout un super humain. Le groupe et les gens ont suivi car c’est un mec avec des putains (sic) de valeurs. Parfois, il y a des choses, même quand on est à l’intérieur du club, que l’on peine à expliquer… Franck, je vais le répéter, est extraordinaire. À la fin de ma carrière, même si cela a été court, ça restera quelqu’un qui m’a profondément marqué. Dans l’après, tu as envie de garder des contacts avec des mecs comme ça.

Tolofua dit vivre une première partie de saison compliquée.
Tolofua dit vivre une première partie de saison compliquée. Icon Sport

Pour revenir à vous, comment jugez-vous votre début de saison à titre personnel ?

C’est une saison tronquée, avec un effet de pétard mouillé. Franchement, sur les premiers matchs, j’ai été très moyen… Je préfère être honnête ! J’ai été moyen dans le jeu en général. Je n’ai pas eu assez d’ascendant sur plusieurs secteurs pour pouvoir apporter au groupe. Du coup, je me tais, et je bosse très dur de manière à ce que je retrouve un meilleur niveau. Il y a que le terrain qui parle. Le staff fait ses choix, et il faut les respecter. Il n’y a pas de secret, et cela fonctionne de la même manière dans tous les clubs.

Connaissez-vous une période de doute ?

En tant que sportif de haut niveau, tu as toujours une petite amertume quand tu ne joues pas autant que tu le voudrais, et que tu n’apportes pas ce que tu voudrais. J’attends d’enchaîner les matchs pour pouvoir gagner en enthousiasme et me sentir plus à l’aise avec mes équipiers. Pour l’instant, le staff estime que Teddy (Baubigny) réalise de meilleures performances. C’est comme ça, c’est la concurrence et c’est une chose normale. Le terrain parle. Si je disais le contraire, je manquerais d’humilité, et je ne veux pas que les gens pensent cela.

Vous êtes en fin de contrat. Est-ce que c’est un élément qui peut expliquer une passe un peu plus délicate ?

C’est une affaire entre le club et moi. Il faudra qu’on trouve une entente pour savoir l’avenir. On verra si ça sera ici, ou pas.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?