XV de France - Opinion : Conf de Galthié, comme un goût d’inachevé…
Mercredi soir, le sélectionneur national Fabien Galthié s’est donc exprimé pour la première fois depuis l’élimination en quart-de-finale de la Coupe du monde. Et à tout dire, cette prise de parole nous laisse en bouche un goût d’inachevé…
Si sa récente aventure à la tête du XV de France s’est conclue sur un funeste échec en quart-de-finale du tournoi mondial, Fabien Galthié a pourtant été accueilli comme une rock star mercredi soir, par les enfants du Paris Université Club. Combien étaient-ils, ce jour-là, dans le 13 ème arrondissement parisien ? 100 ? 150 ? Ou bien 200, à avoir spontanément répondu à l’invitation du sélectionneur national, lequel avait naturellement souhaité faire sa rentrée médiatique avec, en préambule, un cérémonial qui nous fit une nouvelle fois penser que « rien n’est jamais simple, avec le patron des Bleus », mais un grand salamalec qui eut aussi le mérite de rendre des mômes heureux ?
Toujours est-il que passé cette doucereuse mise en jambes effectuée devant quelques caméras, une poignée de photographes et à seulement un jet de pierres des gaz d’échappement du périphérique, Fabien Galthié a alors rejoint le club house du PUC. L’attendaient là une soixantaine de journalistes majoritairement issus de la presse généraliste, un équilibre nouveau en notre écosystème et qui tendrait à prouver que le patron des Bleus, paparrazé à la Une de Voici il y a une dizaine de jours, partage aujourd’hui avec son capitaine Antoine Dupont le statut de totem médiatique du rugby français.
Un rien frustrant...
Pour autant, « Galette », qui sortait d’un silence médiatique long de vingt-quatre jours, fut-il convaincant porte de Gentilly ? Au vrai, il fut plutôt à l’aise, faisant même largement sourire son auditoire dès son entrée en scène : « J’ai dit aux enfants du PUC d’aller chercher les espaces. Mais comprenez que ce n’est pas évident, quand on est 150 sur un terrain d’entraînement... ». Mais convaincant, nom d’un homme ? On n’en est pas certain et in fine, on sort donc de la première prise de parole du sélectionneur national depuis le crash que l’on sait un rien déçu, un poil frustré par l’amoncellement de théories fumeuses qui le conduisirent, in fine, à faire entendre à son auditoire que le XV de France eut face à l’Afrique du Sud « un potentiel de marque » de 37 points, à Saint-Denis. L’histoire ne dit pas, cependant, dans quel univers parallèle Fabien Galthié situait-il alors « le potentiel de marque » en question…
Un train entre Austerlitz et Cahors...
Et le reste, alors ? Le patron des Bleus avait-il oui ou non été battu par Rassie Erasmus et le staff sud-africain lors du money time de ce quart-de-finale ? « Absolument pas ». Et de servir la riposte à l’identique une deuxième fois, des fois qu’on n’aurait pas compris la première: « Absolument pas ». S’était-il aussi trompé à un moment ou à un autre de cette aventure ? « Si c’était refaire, je referais exactement la même chose ». Et ces réponses, longues comme le pont du Clémenceau et qui n’eurent d’autres buts, en fait, que de meubler l’espace, combler le vide et réduire autour de lui le champ des possibles et le nombre des questions, la conf' de presse ayant d’autorité été « timée » à vingt-cinq minutes. Non pas que l’on se soit attendu -ou que l’on ait souhaité- que Fabien Galthié se flagelle en public, mercredi soir. Mais puisqu’en tant que sélectionneur, il incarne le projet du XV de France depuis quatre ans, il doit bien avoir sa part de responsabilité, ne serait-ce que de façon infinitésimale, dans la défaite en quart-de-finale, non ?
De remise en questions, il n’y eut donc point et au bout du bout, on retiendra de ce laconique épilogue à la Coupe du monde en France un bien curieux voyage en train entre « Austerlitz et Cahors » au fil duquel Fabien Galthié regarda la finale du tournoi planétaire quatre jours après qu’elle ait eu lieu, la litanie de chiffres martelée par le sélectionneur et mettant en avant un bilan réussi et que nul, ici, n’avait d’ailleurs jamais remis en questions, ou encore l’appel à « la solidarité » lancé aux plus grands pourvoyeurs d’internationaux, exhortés depuis ce club house à l’anglaise à continuer de « marcher main dans la main » avec la sélection tricolore. Alors ? On avait tant de questions, Fabien... Vous étiez hélas, ce soir-là, venu avec vos réponses... Et tout ça manquait cruellement de chair, Monsieur le sélectionneur… Mais ce n’est probablement pas que de votre faute…
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