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Top 14 - Toulon, une ébullition permanente entre le club et les supporters

Par Nicolas ZANARDI
  • Dimanche dernier pour la réception du Racing 92, seulement 11555 supporters toulonnais assistaient à cette rencontre au sommet.
    Dimanche dernier pour la réception du Racing 92, seulement 11555 supporters toulonnais assistaient à cette rencontre au sommet. Icon Sport
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Toujours invaincus à domicile, les Toulonnais de Pierre Mignoni demeurent plus que jamais en course pour une qualification, malgré une tension plus que palpable entre le club et une frange minoritaire des supporters. Qu’une victoire à Clermont aurait le mérite de faire taire...

C’est peu dire que, dimanche dernier face au Racing (31-26), le RCT s’est retrouvé sous une forte pression, au moins aussi imputable à la dernière défaite à Perpignan (22-26) qu’aux quatre revers de rang concédés à Mayol face aux Franciliens. Laquelle fut largement palpable au long d’un second acte étrange, où l’on en vint à se demander si les Varois allaient vraiment perdre pied après avoir compté 24 points d’avance. Mais aussi – et surtout – après la rencontre, qui vit Pierre Mignoni se fendre d’une longue diatribe à l’encontre de "pseudos-supporters".

"Il ne faut pas faire l’amalgame avec les vrais fadas du RC Toulon, qui sont des gens excessifs mais passionnés, et ces 2, 3 % de gens dont les comportements sont dangereux, nous confiait le manager varois dans la semaine. Je ne veux pas que nous soyons considérés dans trente ou quarante ans comme ceux qui auront laissé s’ouvrir la boîte de Pandore, ou la porte ouverte à des comportements dont on entend parler toutes les semaines dans le football. Ceci étant dit, Toulon reste un club à part, où la pression est très forte. La pression populaire ne me fait pas peur, au contraire : si je suis revenu à Toulon, chez moi, c’est parce que je la connais et que j’en avais quelque part besoin pour avancer. À Toulon, le rugby fait partie de l’identité de la ville, qui est méridionale et donc excessive en tout. À Toulon, les minots naissent pratiquement avec un ballon de rugby dans les mains, et un passage à Mayol est un rite initiatique pour n’importe quel Toulonnais. La place de ce sport, à l’image de son stade, est au cœur de la ville. Son rôle social aussi. C’est pour cela que je n’ai pas supporté que l’on touche aux murs du stade Mayol, le symbole était trop fort."

Six ans de disette à effacer

Pour cela, aussi, que "Mignon" et ses troupes s’appliquent cette saison à conserver inviolée leur pelouse fétiche, tout en sachant très bien que cela ne suffira probablement pas à aller chercher leur première qualification pour les phases finales du Top 14 depuis l’exercice 2017-2018. C’était il y a six ans, soit une éternité qui ramène à la fin de l’ère Boudjellal-Galthié. D’autant plus long à supporter pour les Varois que la seule saison où le RCT a depuis lors donné l’impression de pouvoir participer à la grand-messe annuelle du Top 14 remonte à l’année du covid, qui coupa les espoirs de Toulonnais alors bien ancrés à la 4e place du classement. De quoi faire, logiquement, bouillir la cocotte-minute d’un peuple habitué à déguster champagne et caviar entre 2013 et 2015 (avec l’acmé du doublé signé en 2014, voilà bientôt 10 ans…), et qui a depuis bien du mal à renouer avec le goût de la daube provençale ou les pieds paquets, à l’image de la faible chambrée servie à Mayol dimanche dernier (11 555 spectateurs seulement)…

"Le contexte économique de la ville est ce qu’il est : Toulon est une cité métissée, pas vraiment riche, et beaucoup de nos supporters se saignent pour payer leur abonnement au stade, rappelait Mignoni. C’est n’est pas démagogique ni politique, c’est vrai, et c’est normal que ceux-ci soient exigeants. Les gens ont connu des années fastes. Il y a eu les paillettes de la remontée en Pro D2, puis les trois titres européens consécutifs. Mais depuis, il a fallu reconstruire, et c’est ce que nous sommes en train de faire. Les vrais supporters sont conscients que cela va prendre encore un peu de temps, mais ça n’empêche pas qu’ils soient exigeants quant à ce que l’on produit tous les week-ends. Ce message d’exigence est d’ailleurs celui que j’essaie de faire passer au quotidien." Un message qui, d’ailleurs, n’attend plus qu’un succès à l’extérieur pour être parfaitement reçu. Cela tombe bien, puisque ce déplacement à Clermont haut en symboles pour Mignoni constitue probablement l’ultime occasion pour le RCT de passer dans le vert au classement britannique avant la fin de l’année 2023. Y a plus qu’à…

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Les commentaires (1)
unepunk Il y a 6 mois Le 17/11/2023 à 10:42

Il est amusant, Mignoni, il parle comme les politiciens.
Il feint de découvrir qu'il y a des supporters "violents" à Toulon.
Coco, c'était déjà le cas il y a 20 ans, et plus vieux encore.
OK, ils n'organisent pas des batailles rangées avec les supporters adverses, comme c'est souvent le cas au football, mais les bastons en tribunes ou en 3e mi-temps entre supporters du club ont existé, et ce n'est pas propre qu'à Toulon. Je me souviens d'une bagarre en tribunes entre supporters de Hyères lors d'un match joué à La Seyne dans les années 80 et même de fadas à Mayol du temps de la pro D2. Ou de supporters grenoblois agressifs et menaçants lors d'un 8e contre le RCT en 1984. Mes parents me racontaient les comités d'accueil assez violents dans les gares lorsqu'ils arrivaient de Toulon pour supporter le RCT en déplacement dans le sud-ouest dans les années 60.
Mignoni oublie aussi qu'au RCT, du temps où il y avait encore des bagarres générales sur les terrains, les supporters adoraient ça et scandaient Toulon ! Toulon ! en applaudissant tout le temps que la baston se déroulait. Et moi aussi j'adorais ça.
Certes, ce n'est pas aussi décérébré qu'au football mais quelle blague, ces valeurs du rugby.