Top 14 - La Rochelle : Teddy Thomas retrouve la foi

  • Teddy Thomas sous les couleurs de La Rochelle face à Toulon
    Teddy Thomas sous les couleurs de La Rochelle face à Toulon - Icon Sport
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S’il n’a toujours pas déverrouillé son compteur essai cette saison et paraît encore tendre sur certaines séquences défensives, Teddy Thomas fait bien partie des Rochelais les plus en vue depuis la reprise du Top 14. L’ex-ailier star de l’Arena, où La Rochelle se rend dimanche pour y défier le Racing (21h05), commence à récolter les fruits de la récente évolution de sa palette. Celle d’un désormais électron libre. Explications.

Près de 580 minutes, à cheval sur deux saisons, sans marquer le moindre essai. Soit depuis le mois d’avril dernier. Jamais – hormis lors de sa toute première saison professionnelle, il y a dix ans – l’homme proche des cent réalisations en carrière n’avait connu une telle période de disette offensive. À cette implacable réalité que d’aucuns s’empresseront de lui reprocher se heurte pourtant un constat tout autre. D’ordre visuel : Teddy Thomas est bel et bien l’un des (rares) moteurs du Stade rochelais en ce nouvel exercice.

Impliqué et appliqué lors du premier bloc, auteur d’une délicieuse passe décisive au pied contre Castres, déterminé sous le déluge face à Bayonne, l’ailier n’a certes toujours pas ouvert son compteur personnel cette saison mais multiplie les bons points. Et, contrairement à sa terne première année rochelaise, ce ne sont pas ses réputés errements défensifs, comme encore début novembre à Oyonnax, qui l’emportent aux yeux des suiveurs maritimes. Et, surtout, en premier chef, de Ronan O’Gara.

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"Teddy a levé la main. Il y a beaucoup de choses qui n’ont pas marché mais je trouve que son attitude et son respect pour comprendre le haut niveau ont vraiment progressé, tenait de lui-même à souligner son manager après l’impasse maritime collective à Mathon (19-17). Toutes les datas sans le ballon disent qu’il va être une grande arme très bientôt. Pour moi, c’est l’une des choses les plus positives des quatre derniers mois."

Dézoner pour mieux briller

Pas de fumée sans feu. Titularisé à sept reprises en autant de journées de championnat, le néo-trentenaire aux désormais trente matchs en jaune et noir impressionne à l’entraînement de l’aveu de plusieurs membres du staff. Consigne claire donnée à l’intersaison : faire du Raymond Rhule. Autrement dit ne pas rester figé dans son couloir d’ailier.

"C'est vrai qu'on lui demande pas mal de bouger, de se proposer. Il dézone pour qu'on puisse le toucher et que lui nous fasse avancer parce qu'il est capable à tout moment de créer des exploits", image l’entraîneur des trois-quarts Rémi Talès, relayé par son compère auprès des avants Romain Carmignani : "Teddy est un joueur tellement dangereux ballon en main que l’on veut qu’il touche le maximum de ballons possibles !"

En match, le contraste, aussi, est net. Comme, entre autres, contre Castres où, lors du premier quart d’heure, Teddy Thomas s’est démultiplié aux quatre coins des rucks, se retrouvant même à plusieurs reprises en position de numéro 9. "J’essaie d’amener des nouvelles palettes à mon jeu, d’être un électron libre sur le terrain, ça me permet d'être impliqué pendant 80 minutes dans un match", concède l’intéressé, enjoué par ces nouvelles prérogatives.

"Pouvoir retitiller les meilleurs ailiers"

"Avant, je ne le faisais pas trop, je restais cantonné dans mon rôle d’ailier où j’étais persuadé que la seule chose que l’on me demandait, c’était de faire des exploits ou de marquer des essais en courant plus vite que les autres. En fait, ça va bien plus loin que ça, poursuit Teddy Thomas. Quand je me propose dans une ligne, même si je ne touche pas le ballon, je peux être une menace et ouvrir des opportunités aux autres."

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Si rien ne dit que l’ancien facteur X du Racing 92 jouera les premiers rôles au printemps 2024, il (re)trouve en tout cas foi en son (nouveau) jeu. Encore davantage après avoir "regardé les ailiers pendant la Coupe du monde. Ils étaient partout. J’ai pris conscience de certaines choses. Il me manque cette chose-là pour ajouter un « + » à mon jeu et pouvoir retitiller les meilleurs ailiers de notre championnat voire de la sphère mondiale." L’étape finale dans son introspection entamée lors du premier semestre 2023, après avoir peu à peu disparu des radars ?

En tout cas, l’international aux 28 sélections en Bleu a bien l’intention de ne "pas revivre ça. C’était la première fois de ma carrière que je vivais des phases finales sur le banc. Mais ce n’est pas plus mal de vivre des électrochocs comme ça, ça permet de te remettre en question. Je n’ai pas pris de photos avec la coupe d’Europe, je ne l’ai pas touchée. C’est une manière de me dire : "il faut que tu cravaches pour aller toucher cette coupe et que tu la mérites". Je m’inflige entre guillemets un peu ça." Antoine Hastoy aussi, la saison passée. On connaît la suite.

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Les commentaires (1)
style17000 Il y a 5 mois Le 24/11/2023 à 13:33

"... faire du Raymond Rhule..." avant lui , à La Rochelle nous avions: Gabriel Lacroix, qui aimait se balader sur toute la largeur du terrain et plus particulièrement dans la zone d'action, il formait même un trio d'action, avec Victor VITO et Kevin GOURDON