Top 14 - L'Aviron bayonnais prend l’accent argentin
Samedi après-midi, les quatre Argentins de l’Aviron bayonnais seront sur la pelouse de Gerland. Une première cette saison. Face à Lyon, où ils s’attendent à un féroce combat, les Basques comptent ainsi sur l’apport de leurs “Pumas”, qui ont déjà été décisifs, la semaine dernière, contre Pau.
Pour son voyage à Lyon demain après-midi (17 heures), Grégory Patat, le manager de l’Aviron bayonnais, a décidé de changer la moitié de son équipe, par rapport à celle qui a battu la Section paloise. Derrière, Tom Spring va prendre la place de Cheikh Tiberghien, lequel devait glisser au centre. Mais à cause d’une alerte à la cuisse, c’est Guillaume Martocq qui évoluera aux côtés de Federico Mori. À la mêlée, Gela Aprasidze va connaître sa première titularisation avec l’Aviron.
Devant, Tatafu (malade vendredi), devrait être reconduit, alors que Perchaud, Bourdeau et Héguy vont intégrer les titulaires. Les deux Argentins, Rodrigo Bruni et Facundo Bosch, remplaçants la semaine dernière, aussi. Ainsi, les trois Pumas de l’effectif professionnel ciel et blanc seront dans le XV de départ, alors que sur le banc, le "Pumitas" Martin Villar va connaître sa première feuille de match.
Lopez : "Ce sont des top players"
Si Bosch est désormais un habitué du maillot ciel et blanc, ses compères Paulos et Bruni ont découvert, samedi dernier, l’atmosphère particulière du Pays basque. Il y a six jours, Lucas Paulos a démarré sa première rencontre à Dauger et, aux côtés de Thomas Ceyte, le numéro cinq a livré une prestation XXL (onze courses avec ballon, deux plaquages cassés, un essai).
Sa densité physique a fait un bien fou à son équipe dans le combat d’avants et sur les mauls. Entrés en cours de jeu, Facundo Bosch et Rodrigo Bruni ont aussi amené leur pierre à l’édifice. Le numéro huit a notamment gratté deux ballons importants. "Ce sont des joueurs internationaux qui ont fait la Coupe du monde. Ce sont des top players. Ils apportent énormément sur le terrain", a salué Camille Lopez après la partie.
Grinta et combat
Bosch, Paulos et Bruni sont trois joueurs puissants, jamais les derniers lorsqu’il s’agit de combattre. "Ils ont cette envie d’avancer, de ne jamais lâcher. Ils nous apportent la grinta”, apprécie le trois-quarts centre Federico Mori. "Le fait de les mettre ensemble amène aussi de la complicité entre eux. Ça peut aider l’équipe", pense Baptiste Héguy. Hors groupe la semaine dernière, le flanker fera son retour dans le quinze titulaire à Lyon.
Comme lors du voyage à La Rochelle, il sera associé à Rodrigo Bruni. "C’est est un très bon joueur, porteur de balle. Il avance, est intelligent", apprécie le troisième ligne aile. Bruni aura aussi des repères avec Paulos et Bosch dans le pack. “Nos trois Argentins ont cette faculté à véhiculer des émotions dans le combat. On le voit lors de leurs hymnes, ils vont chercher les émotions loin et mettent des collisions derrière”, souligne Grégory Patat, qui a d’ailleurs décidé de faire un 6-2 sur le banc.
Un choix qui montre que les Bayonnais s’attendent à une féroce bataille, devant.
Villar, première
Remplaçant au coup d’envoi, Martin Villar (21 ans) pourrait connaître à Lyon son premier match avec les professionnels. Inconnu du grand public, le pilier droit est arrivé cet été à Bayonne, après avoir porté le maillot des Pampas XV et des Jaguares. "C’est intéressant pour un si jeune âge d’avoir ce niveau, note Patat. Il nous a été conseillé par un agent, on s'est renseigné. On n’avait pas son profil chez nos jeunes."
Plutôt épais (1m84, 122kg), le droitier a un potentiel qui ne demande qu’à être exploité. "Il est déjà très costaud en mêlée pour son jeune âge, dit Patat. Maintenant, il faut être patient. Les qualités individuelles, il les a, mais ça ne suffit pas. Il lui manque cette connexion avec les autres. Il faut qu’il aille chercher ce relationnel et ce partage avec les autres joueurs. Il sort complètement de son environnement, il vit chez Nicolas Viguera (le responsable de la cellule recrutement, N.D.L.R.) et doit apprendre certains codes ou la langue."
Du maté à la plage
Il pourra, pour cela, compter sur l’aide de ses aînés, qu’ils se nomment Bruni, Bosch ou Paulos. En bons Argentins, ces trois-là apprécient les bons moments hors rugby, avec leurs coéquipiers. "Nous aimons nous retrouver à la plage à boire du maté (une boisson traditionnelle sud-américaine, N.D.L.R.)", raconte l'Italien Federico Mori, avec qui le courant passe plutôt bien. Ce dernier met souvent la casquette du pizzaiolo pour régaler ses "Pumas".
Importants sur le terrain, les Argentins de l’Aviron le sont donc aussi en dehors. "Ce sont des hommes et des joueurs solaires, appuie Patat. Ils savent être investis dans l'entraînement, et savent aussi rayonner entre eux, aller vers les autres, par l’échange. Ils ont cette culture du voyage et aiment aller vers les autres pour savoir avec qui ils jouent."
Le public de Jean-Dauger apprécie ces profils, et après Martin Bustos Moyano, Mariano Galarza, Martin Bogado, et avant Matéo Carreras, Bruni, Bosch, Paulos ou Villar permettent à l’Aviron de garder, saison après saison, ce petit accent argentin.
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