Nationale - "La fin de ma carrière, je veux la décider et pas qu'on le fasse pour moi" : Mike Tadjer explique pourquoi il reprend du service à Massy

Par Paul Arnould
  • Mike Tadjer a accepté la proposition de Massy en Nationale jusqu'à la fin de la saison.
    Mike Tadjer a accepté la proposition de Massy en Nationale jusqu'à la fin de la saison. Icon Sport
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Mike Tadjer, qui a disputé une grande Coupe du monde avec le Portugal, ne prend finalement pas sa retraite comme c'était prévu. Pas tout de suite. L'ancien talonneur de l'Usap a décidé d'accepter un dernier défi en rejoignant Massy, son club de cœur, en difficulté en ce début de saison de Nationale. Il nous explique son choix.

Finalement vous rechaussez les crampons. Vous n'avez pas souhaité conclure votre carrière sur ce dégagement en touche avec le Portugal et ce succès historique face aux Fidji ?

Ça me tenait à cœur de le faire pour Massy. J’ai eu d’autres propositions, j’ai eu des contacts après la Coupe du monde, même en Angleterre. Mais j’ai refusé. Je n’avais pas envie de le faire si ce n’était pas pour un projet qui me donnait vraiment envie. La donne était simple : soit je continuais à l'Usap une dernière saison pour bien finir après la Coupe du monde, soit j'arrêtais. Mais là, c'est Massy, c'est différent.

J'avais un peu d'amertume car ce n'était pas un choix de ma part

Quand avez-vous acté cette décision ? 

Pour moi c’était acté. Ça fait déjà deux ans que mon pote Benoît Denoyelle qui entraîne les avants à Massy me disait de venir. Vis-à-vis de mon projet familial et de ma carrière, ce n'était pas le bon moment, mais j'ai toujours voulu terminer ma carrière à Massy. C'est un peu comme boucler la boucle, finir là où tout a commencé (né et formé à Massy, Mike Tadjer a joué avec le club de l'Essonne de 2007 à 2008 et de 2009 à 2015, N.D.L.R.). C'est beau et c'est particulier pour moi. Pour en revenir à ma décision, je m'étais fait à l'idée que je ne reviendrais pas à Massy. Finalement j'en ai eu l'opportunité. J'en ai discuté avec ma femme, qui m'a donné son accord. À 100 %. Si elle avait donné son aval à 99 %, j'aurais dit non. 

Massy est avant-dernier du championnat de Nationale. Avec votre carrière et vos performances en Coupe du monde, vous arrivez en sauveur, non ? 

Sauveur c'est un grand mot. Je ne pense pas être quelqu'un qui peut sauver le club. Massy est dans une passe difficile, ça n'a pas été très dur de me convaincre. Je veux redonner tout ce qu'ils m'ont donné.

Je n'arrive pas en sauveur

Votre grande forme pendant le Mondial a-t-elle motivé votre choix de partir sur un ultime défi ? 

En toute sincérité, j'avais un peu d'amertume car ce n'était pas un choix de ma part. C'était dicté par le fait que Franck Azéma n'a pas voulu me garder à Perpignan. Même si dans ma tête c'était clair et que je m'étais préparé à arrêter, je me sentais encore en forme, et au fond de moi, j'avais encore à donner.

Mike Tadjer salue le public d'Aimé-Giral.
Mike Tadjer salue le public d'Aimé-Giral. Icon Sport

Quel va être votre rôle ? 

Il va être d'apporter de la sérénité et de la confiance au groupe. Et tenter d'apporter une nouvelle dynamique en essayant de tirer tout le monde dans ce que j'ai su faire au cours de ma carrière, c'est-à-dire travailler beaucoup et donner énormément sur le terrain. Je les suis tous les ans depuis des années. Je sais que cette année est plus difficile. Le groupe est jeune, ils n'ont pas pris de "grosses branlées", à chaque fois ils meurent à quelques points, donc c'est un peu dur. Encore une fois, je n'arrive pas en sauveur. Ce n'est pas parce que je suis là que nous allons gagner tous les matchs et qu'on terminera dans les six. 

Pourriez-vous continuer la saison prochaine, aussi ?

Je ne pense pas, non. Ma femme a fait passer ma carrière avant beaucoup de choses et je voulais vraiment prioriser ma famille. Ce que j’ai fait. Elle me le rend bien en acceptant ce projet. Elle sait que je suis né derrière le stade, que j'ai connu les premières montées historiques, que ce club est particulier et que c'est important pour moi. Et surtout, la fin de ma carrière, je veux la décider et pas qu'on le fasse pour moi.

L'avenir de la sélection ? Je ne suis pas serein

Comment avez-vous géré l'après-Coupe du monde ? 

Franchement, je l'ai bien vécu. Comme en avril Azéma m'a dit qu'il ne me gardait pas, j'ai eu le temps de comprendre que ma carrière était finie. J'ai pu profiter de chaque moment, de jouer peut-être plus libéré. Après, passer d'une journée d'entraînement intense 8 heures - 16 heures à juste déposer les enfants et t'occuper différemment, ce n'a pas été facile. Mais mentalement, j'étais bien. J'ai pu passer plus de temps avec ma famille. Être là pour le bain, à la sortie de l'école, bref toutes les petites choses de la vie que je ne pouvais pas toujours faire. Et puis tout l'engouement autour du Portugal après la Coupe du monde a été vraiment cool. Les interviews, les articles, c'était agréable qu'on parle autant de la sélection de façon positive.

Justement, êtes-vous inquiet pour la sélection portugaise après le départ de Patrice Lagisquet et celui très récemment du nouveau sélectionneur Sébastien Bertrank, un mois seulement après sa nomination ?

Je ne suis pas serein, je mentirais en prétendant le contraire. J’ai eu au téléphone le manager qui s’occupe de tout ça, ils sont en train de travailler pour avoir une personne de qualité, et à 100 % engagée dans le projet. Vu de l’extérieur, c’est un peu inquiétant pour la suite des choses.

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