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La carte blanche de David Gérard : "Le Portugal a perdu son chef de meute"

Par David Gérard
  • David Gérard avait la charge des avants du Portugal pendant la Coupe du monde.
    David Gérard avait la charge des avants du Portugal pendant la Coupe du monde. DDM-Michel Viala
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Sans sélectionneur à l’aube du tournoi et après une campagne européenne fébrile, le Portugal n’est pas au meilleur de sa forme. L’ancien entraîneur des avants revient sur cette situation.

Nous avons tous peur de l’effet rebond de la Coupe du monde sur le Portugal. Nous aimerions tous qu’il soit positif mais pour tout avouer, nous avons tous ressenti la peur de l’inconnue de l’après Coupe du monde. Nous savions qu’il y aurait énormément de changements dans le staff et avec les retraites de joueurs cadres. Le Portugal doit donc lancer une nouvelle génération et faire confiance aux garçons formés avec les moins de 20 ans ce qui veut dire qu’il faut repartir sur un nouveau cycle sans vraiment savoir à quelle sauce tu seras mangé. Le rugby portugais est attendu donc il va falloir assumer. Pendant le Mondial, nous avons voulu nous battre aussi pour l’après, maintenant il faut trouver de la stabilité. Le Portugal a perdu son chef de meute, c’était Patrice Lagisquet

Mais ça n’empêche qu’il faut se structurer comme une équipe qui a de l’ambition. Il y a déjà des choses qui ont été faites puisque le Portugal jouera contre l’Afrique du Sud cet été. C’est déjà quelque chose d’historique et je pense que cela ne serait jamais arrivé il y a encore quelques mois. Aujourd’hui les nations du tier 1 s’intéressent à faire un match contre le Portugal et tant mieux pour le rugby du tier 2. L’après Coupe du monde en 2007 avait été une réelle catastrophe et j’espère de tout cœur que cela se passera mieux cette fois et qu’ils feront ce qu’il faut pour. Il y a deux axes à étudier, renforcer la formation en essayant de faire augmenter le nombre de licenciés et faire évoluer le niveau du championnat. Cela viendra si l’équipe nationale a les moyens. Il faut passer la seconde et ne pas rétrograder ! J’espère que cette Coupe du monde va permettre d’attirer des sponsors et intéresser un peu plus les Portugais au rugby. Avant le Mondial le rugby portugais était dans l’anonymat le plus total. Nous avons fait une préparation à Lisbonne avec zéro personne en tribune alors que c’était ouvert. Moi personnellement cela ne me touchait pas mais je sais que les joueurs étaient touchés de voir à quel point ils étaient dans l’anonymat. Ils sont finalement rentrés comme des héros mais nous connaissons tous l’adage "passer de zéro à héros" et j’espère qu’ils continueront à être des héros pour cette nation parce qu’ils le méritent et parce que nous avons fait tout ce travail pour laisser une trace et nous n’avons pas envie que cela soit une simple trace.

De l’extérieur la situation actuelle peut paraître inquiétante parce que les Portugais ont fait une très faible campagne européenne et sont toujours sans sélectionneur puisque Sébastien Bertrank est resté un mois. Ce n’est pas un bon signal de stabilité et de construction. Il y a de l’instabilité mais j’espère que c’est temporaire et qu’ils trouveront de la stabilité dans le futur pour que cette Coupe du monde ne soit pas qu’un feu de paille… Il faut filer un coup de pied dans la fourmilière. Patrice Lagisquet l’avait compris. Espérons que tous les sacrifices des derniers mois serviront à quelque chose et que le Portugal se reconstruira rapidement et proprement.

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