Pro D2 - "Nous allons faire appel et nous battre", annonce le président de Grenoble Patrick Goffi
À moins d’une heure du coup d’envoi du match perdu par ses hommes face à Nevers (27-37), le président du FCG Patrick Goffi s’est présenté face aux médias, dans une volonté de clarifier la situation financière de son club.
Votre club a été sanctionné jeudi d’une nouvelle pénalité de 6 points au classement, ce qui amène désormais son malus à 12 unités. Comment l’avez-vous reçue ?
Comme vous tous, j’ai pris connaissance de cette nouvelle hier au soir. On acte cette décision. Ce n’est pas quelque chose qui me réjouit mais on va devoir faire avec, et se battre. Nous allons faire appel et amener nos arguments auprès de l’A2R. Cette décision concerne essentiellement des éléments de 2022-2023, et je n’aime pas parler à la place des gens qui ont géré à l’époque. Sans se dédouaner, sur les fautes reprochées, pas beaucoup de choses qui me concernent. Je regarde l’avenir. Mais les joueurs comme moi sommes évidemment touchés de plein fouet par cette décision.
Vous attendiez-vous à une sanction aussi dure ?
Je suis peut-être naïf mais oui, j’ai été surpris. Je ne connais pas l’artifice juridique qui permet de dissocier les sanctions, mais c’est ainsi. J’avais vu la liste des documents que l’on nous demandait, j’ai travaillé sur les réponses avec Alex Ramos, et je pense qu’il n’y avait pas lieu à de telles sanctions. Trois choses nous sont reprochées, vous en connaissez les détails.
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— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) December 15, 2023
Parmi ces choses, il y a ces 250000 euros de primes de phases finales qui ont finalement été reportées sur l’exercice actuel… Pourquoi ?
Cette historie de primes, l’ancienne direction avait pris décision de ne pas les donner. Quand je suis arrivé en juillet, j’ai pris la décision qu’elles seraient données car elles étaient dues aux joueurs, il était pour moi une évidence de les régler, et c’est ce qui a été fait en novembre. Je les ai déclarées sur notre budget 23-24 parce qu’il était hors de question qu’il y ait du flou et de l’artificiel dans nos comptes. Cela a été analysé différemment...
Concernant l’exercice actuel, avez-vous au moins bon espoir de satisfaire l’A2R ?
Lorsque j’ai pris la présidence en juillet, mes moyens d’action étaient limités. Tous les engagements de salaires et de contrat l’étaient avant fin juin, et je dois en conséquence honorer les engagements qui ont été pris. Certains sont lourds mais ils le seront. Tous. Pour 2023-2024, nous avions déclaré que nous tablions sur 600000 euros de pertes. Avec les 250000 qui viennent de s’ajouter, on serait finalement autour des 900000 mais compte tenu d’événements qui vont avoir lieu, nous devrions être en mesure de réduire cet écart à sa proportion initiale. Sous réserve, bien sûr, de réaliser tous nos partenariats, sur lesquels nous sommes aujourd’hui en léger retard, d’ordre de 10 %. Mais j’ai bon espoir d’améliorer cette situation très vite d’autant qu’au sujet de cette perte, nous avons apporté une caution à hauteur de 1,4 million, qui me paraît raisonnable.
Comment ont réagi les joueurs, à moins de 24 heures d’affronter Nevers ?
Ils étaient dépités, mais la déception est pour eux comme pour moi. On travaille tous les jours pour redresser la barre, et des infos comme ça donnent une image déplorable du club, parce que ça devient récurrent. Je le répète, cette décision me surprend par sa dureté, mais on travaille pour corriger la situation en appel. Comme je l’ai dit aux joueurs, eux comme moi devons regarder devant, continuer à faire le job, et à la fin de la saison on verra où on se situe.
Au mois de novembre, vous aviez évoqué la possibilité de démissionner. Celle-ci vous a-t-elle de nouveau traversé l’esprit ?
Ça serait pas très élégant de ma part, pour tous ceux qui travaillent, pour les joueurs, pour le public. Partir ça pourrait être intéressant, à condition qu’un plan de succession permette de faire mieux. Je l’ai toujours dit, si des gens ont des solutions, qu’ils viennent, et je ne m’accrocherai pas si leurs projets sont meilleurs.
La quatorzième journée de Pro D2 s'est jouée jeudi et vendredi sur les terrains de l'Hexagone. Plusieurs surprises sont à relater dans une journée très intéressante.
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Ressentez-vous de l’amertume par rapport à l’ancienne équipe dirigeante ?
Bien sûr que je suis en colère. Je n’ai jamais critiqué ce qui a été fait avant. L’argent qui a été mis a été un peu galvaudé, il y avait me semble-t-il une marge de manœuvre importante pour faire mieux. Bien sûr que je suis amer, car se faire sanctionner aujourd’hui, alors qu’on revenait bien sportivement, on le vit mal. J’ai passé une nuit compliquée.
Ressentez-vous une forme d’acharnement à l’égard du FCG, comme certains le pensent ?
Au vu des réactions dans le monde de rugby, il y aune certaine zone d’incompréhension. Autant la décision de rétrogradation en Nationale, je pouvais la trouver normale. Mais sanctionner de 6 points supplémentaires un club pour des documents qui ne changent strictement rien à sa situation financière, je trouve que c’est dur.
On vous a néanmoins connu beaucoup plus véhéments dans vos discours. Faut-il y voir une volonté d’apaisement vis-à-vis des instances ?
Les choses, je les dis. L’erreur que j’ai peut-être faite en juillet, c’est de défendre aveuglément ce qu’on m’avait dit. Je suis arrivé en mai pour donner la main au club, on m’a présenté une situation – celle qui avait été présentée à l’A2R-- et comme je ne suis pas homme à faire demi-tour, j’ai ferraillé durement avec les dirigeants de la Ligue. Peut-être que cela les a irrités. Mais ce sont des professionnels et on doit rester dans un cadre professionnel et je le répète, je trouve cette sanction très lourde car tous les chiffres que j’ai déclarés sont clairs et honnêtes.
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