Top 14 - "Il y a comme une forme de lassitude" : Camille Lopez confie être usé mentalement
À 34 ans et une longue carrière derrière lui, le demi d'ouverture Camille Lopez a expliqué ressentir une certaine usure mentale.
Il est un joueur incontournable de notre championnat domestique depuis plusieurs années maintenant. L'un des numéros 10 les plus en vue la saison dernière avec son Bayonne, impérial en Jean-Dauger. Que vous, lecteurs de Rugbyrama, avez d'ailleurs classé deuxième meilleur 10 du championnat derrière Romain Ntamack. Pour autant, cette période faste ne l'empêche pas de nourrir de la lassitude. L'ouvreur expérimenté de l'Aviron bayonnais (34 ans) a entamé en août dernier sa quatorzième saison professionnelle depuis ses débuts à l'Union Bordeaux-Bègles en 2009. Une longévité qui mérite un grand respect mais qui, par ailleurs, légitime sans doute ce "ras-le-bol", cette impression d'avoir fait le tour du métier.
Questionné par nos confrères de l'Équipe au sujet de son envie, de sa flamme pour le sport au ballon ovale, le joueur formé à Mauléon répond sans détour : "Les gens ne se rendent pas compte. Ils pensent qu'on a de la chance, qu'on s'amuse, qu'on joue au rugby, qu'on vit de notre passion, mais la charge mentale est lourde, confie l'international (28 sélections). Il y a beaucoup de travail, de contraintes et de répétitions. C'est redondant, et parfois, je n'en peux plus du rugby. Ce n'est plus ma tasse de thé. Je peux vous assurer que ça m'a fait du bien de changer de projet après huit ans à Clermont. Parce que parfois, même si le club t'apporte beaucoup de choses, qu'il t'a permis de grandir, de t'épanouir, il y a comme une forme de lassitude. Je parle souvent de ça avec certains collègues".
"Il faut savoir s'échapper"
Un discours qui peut surprendre tant les joueurs de rugby sont vus comme des privilégiés, de par les salaires conséquents, les staffs pléthoriques aux petits soins. Et pourtant, cette petite musique revient dans les paroles des acteurs du Top 14. Une usure mentale et physique - souvent liées d'ailleurs - qui incombent aux matchs nombreux, aux rythmes effrénés, sans trop de véritables coupures.
À l'image de certains internationaux français revenus du Mondial épuisés par l'accumulation de la saison précédente, de la préparation au Mondial et du Mondial lui-même. Alors, en remède, Camille Lopez a besoin d'exutoire pour lâcher prise sur sa vie professionnelle."Il n'y a pas de remède miracle, mais il faut savoir s'échapper même si on a un emploi du temps hyperchargé. Il faut arriver à trouver le temps, à penser à autre chose, à faire autre chose, à petites doses. Depuis que je suis revenu ici, je rejoue pas mal à la pelote. Cela me fait du bien." Alors que sa fin de contrat approche (juin 2025), il ne sait pas encore quand il mettra un terme à sa carrière. "Tant que je me sens bien... [...] Une carrière, ça tient vraiment beaucoup à ça, à la manière dont ton corps réagit. Je sais que j'approche de la fin mais tout dépend de l'état physique."
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