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Pro D2 - Yohan Le Bourhis, bien dans ses bottes à Nevers

Par Sébastien Chabard
  • Yohan Le Bourhis se plaît dans le jeu offensif prôné à Nevers par Xavier Péméja. Photo Icon Sport
    Yohan Le Bourhis se plaît dans le jeu offensif prôné à Nevers par Xavier Péméja. Photo Icon Sport
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Arrivé en prêt d’Oyonnax en octobre 2022, l’ouvreur Yohan Le Bourhis a posé ses valises pour trois ans à Nevers, où il se régale de beau jeu et retrouve ses marques après un début de saison délicat.

Tout en se confiant en Bluetooth sur la route qui le ramène à Nevers, ce 29 décembre, Yohan Le Bourhis s’accorde un regard dans le rétroviseur sur dix ans de carrière vécus en trombe. "J’ai encore en mémoire les réunions au centre de formation, à La Rochelle et à Biarritz, quand on nous disait que le rugby passait très vite ; je m’en rends compte aujourd’hui. Cela a été dix ans riches en émotions, avec beaucoup de découvertes, beaucoup d’expériences et de bonnes personnes rencontrées. C’est le but de ce sport."

Savourer ce "sport magnifique" jusqu’à plus soif, c’est la ligne directrice du demi d’ouverture de 29 ans depuis ses débuts en Pro D2 à Biarritz, en 2014, alors qu’il n’était qu’espoir : "Je faisais ma formation d’ostéopathe. Je n’avais pas prévu de jouer autant, mais il y a eu des blessures." Que ce soit au BO, à Castres, à Oyonnax ou désormais à Nevers, une seule chose l’obsède : jouer. "C’est ma philosophie. Je ne veux pas me retrouver à 36-37 ans et dire "si j’avais su", ou ne pas avoir d’anecdotes à raconter."

En 2019, c’est ce qui le pousse à quitter Castres pour Oyonnax : "Il y avait Urdapilleta, Dumora, c’était dur de se faire de se faire une place. Peut-être étais-je trop gentil, peut-être aussi n’avais-je pas le niveau pour le Top 14", avoue-t-il avec cette calme lucidité qu’il affiche dans la touffeur des après-matchs.

De ces deux années à Castres, Yohan Le Bourhis garde cette "déception", mais aussi l’empreinte de l’expérience du haut niveau, sous la houlette de Christophe Urios : "J’ai vécu l’année du titre (en 2018, NDLR). Tout était réglé à la perfection. Il fallait voir les "note books" de Christophe Urios, ses diaporamas. On se rend compte que pour être champion, il n’y a pas le droit à l’erreur. Et pourtant, il n’y avait pas de stars, c’était un rugby de village."

Cet esprit, il le retrouve à Oyonnax, où il enchaîne trois belles saisons (77 matchs, 716 points) avant de se retrouver barré par Jules Soulan et Justin Bouraux, au début de l’exercice 2022-2023 : "Je n’avais plus de temps de jeu, et je savais que je n’en aurais plus. J’ai décidé de partir, pour jouer. Nevers était un nouveau challenge, un super défi." En alternance avec Shaun Reynolds, il mène le jeu de l’USON dans cette "saison dingue" à l’improbable remontada : "On était avant-dernier et on parlait de maintien, et on finit quatrième en parlant de Top 14. Tout nous réussissait, on avançait, on jouait chaque match à fond. Le seul regret, c’est le barrage face à Vannes, où on s’est trop mis à calculer."

"Nevers est un club sain."

La défaite (20-17) est un aiguillon pour cette nouvelle saison à Nevers, où Yohan Le Bourhis a signé jusqu’en 2026 : "Sportivement, je n’ai pas hésité une seconde. La seule chose qui m’a fait hésiter, c’est la bande d’amis qu’on avait à Oyonnax. Si j’étais resté, je serais en Top 14, certes, mais sans aucun match à jouer. À Nevers, il y avait aussi l’ambiance au stade, l’engouement dans la ville. La prolongation était évidente. J’ai envie de participer à ce que vit ce club. Nevers est un club sain."

Le rugby offensif pratiqué à l’USON est aussi un des critères qui l’ont convaincu de rester dans la Nièvre : "On a une attaque qui marche du feu de Dieu. Passer d’Oyonnax à Nevers, c’était un choix fort. À Oyonnax, on ne jouait aucun ballon dans notre camp. À Nevers, avec Xavier Péméja, il faudrait presque tout jouer à la main. Je suis passé du modèle anglo-saxon de Joe El Abd au "French flair". Et c’est un jeu qui me plaît."

Après un début de saison poussif, Yohan Le Bourhis s’est libéré sur les deux derniers matchs, face au Stade montois puis à Grenoble, où Nevers a conquis sa première victoire à l’extérieur. "On a enfin su être nous-mêmes. Si on reste comme ça, on va être capable de gagner d’autres matchs à l’extérieur. Nevers peut voir beaucoup plus haut ; c’est le challenge que je me suis fixé. J’espère voir ce club en Top 14, il le mérite."

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Les commentaires (1)
Rudebi Il y a 3 mois Le 03/01/2024 à 09:07

Il a eu du mal en début de saison mais depuis son dernier match il fait une bonne doublure de Reynolds