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Champions Cup - La chronique de Xavier Garbajosa : "le bijou toulousain"

Par Midi Olympique.
  • Antoine Dupont et les Toulousains ont parfaitement récité leur partition samedi soir sur la pelouse synthétique de Ravenhill. Photo Icon Sport
    Antoine Dupont et les Toulousains ont parfaitement récité leur partition samedi soir sur la pelouse synthétique de Ravenhill. Photo Icon Sport Icon Sport - PA Images
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Observateur avisé de la Champions Cup, Xavier Garbajosa, consultant Midi Olympique, revient ici sur la performance majuscule du Stade toulousain, large vainqueur sur la pelouse de l’Ulster (24-48). Du décryptage du premier essai, signé Lebel à la connexion Dupont-Mauvaka.

"Quel régal ! Et je pèse mes mots. On pourra toujours me reprocher un manque d’objectivité parce que je suis Toulousain, parce que j’ai porté ce maillot et que j’aime profondément ce club. Mais quand même… Comment ne pas souligner la performance titanesque de la bande d’Ugo Mola sur la pelouse de l’Ulster. Une prestation XXL où la maîtrise s’est conjuguée avec un sentiment de facilité. À croire que la Champions Cup décuple l’envie de cette équipe.

La passe de Dupont

Les Toulousains ont commencé par être dominants sur toutes les zones de contact. Ils ont gagné les collisions et les phases de conquête. Ils se sont facilité la tâche en contraignant les joueurs nord-irlandais à venir plus nombreux dans les zones de ruck ou dans la défense des ballons portés. Un exemple ? Ce premier essai marqué par Matthis Lebel. Un petit bijou. Une exécution parfaite née d’un ballon porté maîtrisé et mis dans l’avancée. La suite ? La passe de 20 mètres d’Antoine Dupont est décisive. Cette passe permet de battre quasiment deux défenseurs et demi… En servant le premier centre Pita Akhi plutôt que l’ouvreur Thomas Ramos, une première différence est faite. Pourquoi ? Parce que Ramos a pris un peu de profondeur quand Dimitri Delibes est venu se proposer à plat à la hauteur d’Ahki et stopper une partie de la montée défensive des Nord-Irlandais. Ce positionnement perturbe forcément la connexion défensive des deux centres. Conséquence : dans cette situation, quand Ramos hérite du ballon, il est dans un fauteuil. À cet instant, il a même pléthore de solutions. Il a le temps d’analyser et de trouver le bon équilibre pour le geste juste. Il choisit d’ajuster une merveilleuse passe au pied en direction de Matthis Lebel. C’est du cousu main. Imparable.

La connexion Dupont-Mauvaka

Dans cette rencontre, la connexion entre Peato Mauvaka et Antoine Dupont a sauté aux yeux. Dès que Dupont fait une passe autour d’un ruck, il se projette vers l’avant. Il court dans le camp opposé, ce qui lui permet, si ça "breake", d’être le premier soutien et assurer la continuité. Mauvaka, qui relève souvent les ballons, est un peu dans ce même style. Lui, il a un superpouvoir pour faire jouer ses partenaires après son duel. Quand Anthony Jelonch récupère ce renvoi d’en-but juste avant la mi-temps et relance tout droit avec de la vitesse, franchit le rideau adverse, le premier à se proposer à l’extérieur, c’est Mauvaka. Sur ce coup, c’est le premier qui offre l’essai au second. Mais un peu plus tard, derrière un ballon porté, c’est le second qui l’offre au premier. Ces deux-là se trouvent les yeux fermés parce qu’ils ont cette faculté à trouver les espaces libres et à se projeter très vite vers l’avant.

Le jeu sans ballon

Pour être passé au Stade toulousain, je sais combien le jeu sans ballon fait partie de l’ADN du club. Et ça, ça c’est vu samedi soir. Un joueur est naturellement attiré par le ballon quand il arrive dans sa zone. Sauf que les Toulousains cultivent cette force à être toujours en mouvement sans avoir les yeux rivés sur le ballon. Les joueurs cherchent toujours du regard les espaces pour venir se proposer et amener une solution au porteur. C’est un jeu de manipulation. Les Toulousains sont parvenus samedi soir à amener leurs adversaires là où ils le souhaitaient pour se créer des espaces. Mais tout ça n’est possible que si l’équipe parvient à consommer un maximum de défenseurs sur les premiers temps de jeu. Ce que les Toulousains ont réussi à réaliser parfaitement grâce à Meafou, Baille et autres. Ce type de rencontre, un samedi soir à Ravenhill Stadium, avec un public chaud bouillant, peut ressembler un véritable traquenard. Un joueur peut y perdre ses moyens. Les Toulousains ont maîtrisé les basiques, mais aussi leur jeu grâce à un niveau de détermination collective exceptionnelle."

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Les commentaires (1)
Djive-ST Il y a 3 mois Le 15/01/2024 à 22:25

Waouahhh ! On aimerait plus d'analyse de ce calibre là ! Cela nous permet de mieux « comprendre » la stratégie du rugby et comment les toulousains l'appliquent ! Mais l'UBB de Yannick Bru (ce poulain de Novès) l'enseigne à merveille !