JO Paris 2024 - David Courteix : "L’objectif est d'arriver comme favorites aux Jeux olympiques"

  • David Courteix, entraîneur de l'équipe de France à 7 féminine.
    David Courteix, entraîneur de l'équipe de France à 7 féminine. Icon Sport - Icon Sport
Publié le
Partager :

Sur le podium lors des deux premières étapes du circuit mondial, l'équipe de France féminine à 7 espère monter sur la plus haute marche en Australie, ce week-end, sur les terres de leurs principales rivales. David Courteix, l'entraîneur national, fait le point sur la progression de son groupe, sur ses ambitions et sur la rivalité grandissante avec les Australiennes.

Après un début de circuit mondial très prometteur, récompensé par deux médailles de bronze et d’argent, on vous imagine ambitieux pour cette troisième étape ?

Oui, on espère que la production sera la même avec un résultat encore meilleur. Depuis le Cap, les filles ont pu se ressourcer et continuer de se préparer avec notamment une de meilleures semaines d’entraînement que j’ai vécues en quinze saisons à Marcoussis. Depuis l’arrivée en Australie, le contenu est bon, voire très bon. Nous avons l’intention de continuer sur cette lancée, avec un groupe presque inchangé, si ce n’est Chloé Jacquet qui est à l’infirmerie.

Après une finale perdue in extremis au Cap, obtenir un meilleur résultat serait donc de l’emporter...

On vient pour gagner. Et on pense que nous avons les moyens de gagner. Il y aura une très forte opposition, à commencer par les Australiennes qui vont vouloir confirmer chez elles. Nous venons pour troubler leur parcours. On a une belle tête d’outsiders. Nous souhaitons confirmer ce statut et même devenir des favorites. Car l’objectif est d’être les favorites aux Jeux.

La guerre psychologique est-elle lancée avec les Australiennes ?

Vous savez, ça fait tellement longtemps qu’on se fréquente avec Tim Walsh qui était déjà là à Rio et Cory Sweeney, aussi, qui est à la tête de la Nouvelle-Zélande depuis 8 ou 9 ans. La rivalité est évidente, elle s’affirme. Avant, ils nous voyaient comme des adversaires qui jouaient une place d’honneur mais qui ne prétendaient pas à la première place, tout du moins sur la durée. J’ai l’impression, désormais, qu’ils nous perçoivent comme on mérite de l’être. On s’observe, on veut marquer des points. Il y a moins l’aspect de guerre psychologique que chez les garçons, c’est plus un mano a mano, avec beaucoup de respect.

La perspective des JO vous incite-t-elle à penser plus au contenu qu’aux résultats sur ce circuit mondial ?

On bosse beaucoup, effectivement, autour du contenu, en sachant que s’il est bon et que si l’investissement est à la hauteur, alors, nous aurons le résultat auquel nous prétendons. Mais c’est clair, les filles ont envie de résultats. Elles n’ont jamais gagné de World Series, elles se sont souvent arrêtées en demie, en butant fréquemment sur la troisième place car elles n’avaient pas cette culture de jouer le bronze. Désormais, elles ont compris qu’elles pouvaient gagner. La confiance me semble plus solide, avérée. Il y a l’envie de gagner un premier World Series et d’arriver à la grande finale de Madrid avec beaucoup de points, si possible en première place. On veut aussi arriver en favorites aux JO ou parmi les favorites. Il n’y a pas de hasard : les Australiennes l’étaient en 2016, les Néo-Zélandaises en 2021 et elles l’ont emporté. Le 7 est un sport de constance. Plus on arrivera costaud, plus on se donnera de chances.

Qu’est-ce qui fait que l’Australie garde une longueur d’avance sur vous ?

La première des choses, c’est son talent avec un milieu de terrain exceptionnel dans fluidité et la lecture du rapport de force. Charlotte Caslick et Madison Ashby orientent parfaitement le jeu. Globalement, les Australiennes sont très performantes dans le un contre un à distance. Ça leur vient de la culture du « touch » avec un sens de l’espace très particulier. On est très loin de cette culture car nos joueuses ont été éduquées au XV. Un autre point, c’est leur expérience collective, leur culture de la gagne. Les palmarès sont incomparables. Dans la confiance et la manière d’aborder les moments clés, elles sont encore au-dessus mais je suis persuadé que l’on n’aura pas besoin de jouer beaucoup de finales pour y répondre nous aussi. Quant aux espaces, on les appréhende de mieux en mieux. Il faut dire que notre jeu est de culture quinziste, avec de la pression, le refus du ruck, beaucoup de passes après contact. On est en train d’imposer notre style.

Un dernier mot sur le retour en pleine forme d’Anne-Cécile Ciofani, après deux années passées essentiellement à l’infirmerie ?

Il n’y a pas de surprise : on connaît son potentiel et notre jeu parvient à la placer dans des situations de un contre un qui lui permettent d’exprimer son talent. Elle n’avait pas été élue meilleure joueuse du monde par hasard même si je ne suis pas fan des distinctions personnelles. Elle et les filles dans son profil, Jo (Grisez) et Seraphine (Okemba, actuellement blessée), finissent régulièrement les coups mais elles pourraient tout de même être frustrées par le fait que notre jeu est collectif et qu'on leur demande du sale boulot, de la polyvalence. Alors que des joueuses de ce type peuvent devenir individualistes, refuser de mettre les mains dans le cambouis, elles jouent pleinement le jeu. Elles brillent quand c'est possible mais elles se mettent aussi au service du collectif quand il le faut. Anne-Cécile est grande, elle a de la vitesse, du changement de rythme, elle perçoit les décalages mais ce qui me plaît le plus depuis son retour, c’est qu’elle est pleinement investie sur tous les aspects du jeu. Mentalement, c'est cet état d’esprit qui nous porte.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?