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L'édito du vendredi : casse en règle

Par Léo FAURE
  • Le premier jour du premier rassemblement du XV de France post-Coupe du monde aura donc été marqué de ceci : forfait et fin de saison pour le troisième ligne Anthony Jelonch.
    Le premier jour du premier rassemblement du XV de France post-Coupe du monde aura donc été marqué de ceci : forfait et fin de saison pour le troisième ligne Anthony Jelonch. - Icon Sport
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Fallait-il s’attendre à autre chose, que cette accumulation de blessures qui saigne les rangs du XV de France sans même attendre le début du sacro-saint Tournoi ?

Jugez plutôt : les internationaux tricolores ont débuté leur saison 2024 par une préparation du genre solide, dès fin juin 2023 ; dix semaines de labeur et de sueur sous les soleils de plomb de Monaco, Marcoussis et Capbreton, avant de s’engager plein badin dans une Coupe du monde pour le moins exigeante en stress et en énergies, dont on connaît désormais l’issue malheureuse.

Pour les joueurs qui avaient fini tard la saison précédente, jusqu’en phase finale du Top 14 – c’est le cas de la majorité de nos internationaux – faites les comptes : depuis un an, leur calendrier est fait de quelques jours de repos par-ci par-là, des matchs qui cognent de plus en plus fort et qui détruisent les corps, des délais de récupération qui s’amenuisent et, pour la plupart, seulement de quatre semaines de coupure réelle (deux fois deux semaines). Une folie.

Résultat : six absences majeures dans les rangs bleus des Mondialistes (Gros, Bourgarit, Falatea Flament, Jelonch, Ntamack). Presque toutes sont à déplorer dans le paquet d’avants, là où les corps se détruisent plus vite encore. C’est presque peu, au retard du programme imposé. Vous êtes toujours étonnés de toutes ces blessures ?

Le premier jour du premier rassemblement du XV de France post-Coupe du monde aura donc été marqué de ceci : forfait et fin de saison pour le troisième ligne Anthony, victime d’une seconde rupture d’un ligament croisé après avoir tant cravaché pour revenir de sa première. Entorse pour Meafou, celui qu’on attendait tous et qui nous fera patienter, à son corps défendant. Le rugby pro ne fait pas de cadeau, même aux plus forts des hommes dont ils sont. La cadence des matchs et des chocs impose du repos, que l’idéal de "grand spectacle" balaye d’un revers de la main. Il faudrait pourtant ouvrir les yeux.

Gouverner, c’est choisir et sacrifier le "maintenant", c’est parfois embellir le "plus tard". Nous voilà revenus au sujet Alldritt. On vous en parle beaucoup ? C’est sûr, mais il est un pionnier. Sa première dans le rugby français fera date. La coupure qui lui fut octroyée en accord avec son club valide tous les bienfaits qu’on en pensait.

Se passer deux mois du meilleur numéro 8 de la planète est un luxe que personne ne peut se permettre, que les Rochelais ont pourtant accepté. Ils en sont payés, et c’est tant mieux : depuis le retour de son capitaine, le club maritime vogue en haute mer. Ce qui devrait en inspirer plus d’un : pour un spectacle de qualité, il faut aussi savoir faire des concessions. Et donc se passer, parfois, des meilleurs joueurs, ceux qui vous font venir au stade ou allumer la télé. Sans ça, on brise des hommes. Et on scie la branche d’un sport sur laquelle nous sommes tous assis.

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Les commentaires (1)
Genesis15 Il y a 3 mois Le 26/01/2024 à 08:02

bravo ! bien dit ! ( ecrit pour le coup )