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Nationale - Nice - Narbonne : autopsie d’un choc

Par Jean-Christophe LECLAIRE
  • Le deuxième ligne Yann Tivoli, ici balle en main face à Tarbes, garde en mémoire et inscrit sur son poignet ce samedi 24 avril 2021 où la vie de son coéquipier James Lasis a basculé lors d’une mêlée face à Narbonne. Samedi la rencontre face aux Audois aura un double enjeu pour les Niçois, asseoir leur domination et chasser les vieux démons. Photo MaxPPP
    Le deuxième ligne Yann Tivoli, ici balle en main face à Tarbes, garde en mémoire et inscrit sur son poignet ce samedi 24 avril 2021 où la vie de son coéquipier James Lasis a basculé lors d’une mêlée face à Narbonne. Samedi la rencontre face aux Audois aura un double enjeu pour les Niçois, asseoir leur domination et chasser les vieux démons. Photo MaxPPP MAXPPP - François Vignola
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Trois ans après une rencontre dramatique face à Narbonne, le Stade Niçois retrouve sa bête noire à domicile, avec l’envie de maintenir son niveau de jeu et de refermer une plaie encore ouverte.

"Cela s’est passé sur une mêlée qui a tourné, et une partie des joueurs lui sont tombés dessus. James Lasis a eu une luxation des cervicales", expliquait alors à l’AFP Hervé Moni, manager sportif du club niçois. Placé sous oxygène et évacué sur une civière, le Britannique n’a plus de sensations dans les bras et les jambes. Sourire franc et casquette vissée sur la tête, Yann Tivoli accepte de revenir sur le drame et ses circonstances à quelques jours de la venue des Audois. Il a vécu la scène de la tribune : "Je ne jouais pas sur ce match mais lorsque j’ai vu James étalé à terre, j’ai su immédiatement que ça pouvait être grave." Le deuxième ligne anglais restera en vie grâce à l’intervention du médecin urgentiste présent sur le bord de la pelouse. Quelques jours plus tard le diagnostic tombe : James sera tétraplégique. Alors à l’évocation de l’importance de la rencontre entre les deux coleaders du championnat, le capitaine du Stade niçois tente de relativiser : "Ce sera un super test pour nous, mais il ne faut pas se mettre une pression inutile, ce n’est ni plus ni moins qu’un match de championnat de Nationale." Puis il se ravise : "Cela reste malgré tout un moment particulier, pour l’histoire du club, pour James, et pour la demie." Le 30 mai soit un mois plus tard, un match couperet oblitère le ticket pour le Pro D2, Nice reçoit à nouveau Narbonne. Résultat, les Niçois sont encore défaits 12 à 9 et ratent la montée d’un cheveu. "Forcément nous n’avions pas oublié ce qui s’était passé. À l’entrainement nous n’osions plus pousser les mêlées. Je me souviens que la mère de James avait demandé à ce que nous nous mettions en cercle pour chanter en hommage à James et nous ne faisions que pleurer. C’était horrible !" Le doute, la remise en question s’immiscent alors dans les têtes : "Beaucoup de joueurs se posaient la question : quel sens a donné à tout ça ? Cette demie, on la faisait pour nous, pour le club et pour notre collègue. On avait prévu d’aller à l’hôpital pour lui annoncer la montée et puis ça n’a pas pu se faire à cause de la défaite. C’est un souvenir très dur, je ne veux pas revivre ça."

Chasser les vieux démons

À l’approche des retrouvailles avec le RC Narbonne, leur bête noire de ces dernières saisons (aucune victoire en quatre rencontres depuis 2020), les Niçois voient ressurgir ce flot de mauvais souvenirs. Trois ans après seul cinq joueurs présents au moment des faits sont toujours au club (Louis Suaud, Martin Freytes, Sunia Vola, Agustin Ormaechea et Yann Tivoli). "Je sais que des joueurs ont arrêté leur carrière après ça", précise Yan. Certains se disent concentrés sur le présent, d’autres d’être passés à autre chose et d’autres encore, préfèrent ne rien dire. Mais pour Yann Tivoli difficile de ranger les pensées dans le tiroir à souvenirs. "Je n’en veux pas à Narbonne, évidemment ce n’est pas de leur faute, mais cela s’est passé contre eux. Difficile de sortir ça de sa tête." Après deux saisons passées à Aurillac, Yann Tivoli enchaîne les bons résultats avec une équipe ou la solidarité entre joueurs fait une de ses forces, un bon moyen de penser à autre chose. La rencontre de samedi aura un double enjeu : asseoir sa domination sur son concurrent direct et chasser quelques vieux démons. "Nous devons être focus sur ce que l’on doit faire et surtout ne pas avoir de regrets", conclut le deuxième ligne niçois.

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