1600 comptes signalés, des poursuites judiciaires en cours : World Rugby révèle plusieurs éléments sur les abus en ligne lors du Mondial

Par P.A.
  • Wayne Barnes a pris sa retraite après la dernière Coupe du monde.
    Wayne Barnes a pris sa retraite après la dernière Coupe du monde. - Icon Sport
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Alors que World Rugby vient de diffuser une bande-annonce dévoilant l'intimité des arbitres lors de la Coupe du monde en France, l'instance mondiale du rugby mondial a annoncé des premiers résultats concrets sur les abus en ligne qui augmentent. 

"Les officiels de match, y compris les arbitres vidéo, ont été l'objet de 49 % de tous les abus recensés lors de la Coupe du monde." World Rugby a fait de la défense des arbitres l'un de ses grands combats. L'instance dirigeante du rugby mondial veut mettre fin aux harceleurs en ligne alors que le phénomène s'est considérablement accentué, avec en point de paroxysme la Coupe du monde en France à l'automne dernier. 

Ainsi, une collaboration a été engagée avec la société 'Signify Group' pour traquer les abus en ligne dénoncés par les arbitres les plus connus de la planète. Les objectifs sont multiples : trouver et fermer les comptes les plus virulents mais aussi que le cyberharcèlement entraîne des poursuites judiciaires. À ce sujet, World Rugby annonce que "des poursuites ont été entreprises en Australie, et des procédures judiciaires sont actuellement en cours dans diverses juridictions grâce au partenariat." 1600 comptes de réseaux sociaux ont aussi été signalés aux différentes plateformes pour "violation de leurs directives communautaires". Avec réussite, car 90 % des comptes les plus abusifs ont été retirés. 

Wayne Barnes a subi un tiers de toutes les insultes

Arbitre de la finale de la Coupe du monde entre l'Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande, Wayne Barnes a "personnellement subi un tiers de toutes les injures" en ligne. L'Anglais, qui avait annoncé la fin de sa carrière après la finale dénonçant le cyberharcèlement, s'est déclaré très heureux du combat mené par World Rugby. "Ceux qui harcèlent ou menacent les joueurs, les officiels de match ou leurs familles doivent comprendre que leurs actes auront des conséquences. Il est remarquable de voir World Rugby montrer la voie et d'assister aux premières inculpations de ces individus qui envoient des messages aussi épouvantables." Les conclusions rendues par World Rugby sur les arbitres sont édifiantes : 

  • "trois officiels de match se retrouvent parmi les dix personnes les plus visées de la compétition (dont Wayne Barnes)
  • "Les officiels de match ont été la quatrième « équipe » la plus maltraitée du tournoi, surpassant même les demi-finalistes".
  • "Les officiels de match et leurs familles ont également été victimes d'abus via des messages directs privés, entraînant l'intervention des forces de l'ordre".
  • "Les officiels de match, y compris les arbitres vidéo, ont été l'objet de 49 % de tous les abus recensés lors du tournoi".

Ce programme ne vise pas à interdire le débat

Les joueurs ne sont pas épargnés. Le communiqué de WR rapporte que "les joueurs ont été la cible d'une plus grande diversité d'abus que les officiels de match, ces derniers recevant une proportion beaucoup plus élevée d'abus ciblés liés au jeu", et qu'au total, "19 équipes ont été la cible d'abus ciblés sur leurs comptes officiels. Deux nations européennes se classent parmi les trois équipes les plus maltraitées"

"La montée de la haine en ligne dans la société et le sport est inquiétante et totalement inacceptable et nous continuerons à faire tout notre possible pour protéger et soutenir nos officiels de match internationaux et leurs familles en traduisant les agresseurs en justice, a déclaré Alan Gilpin, le directeur général de World Rugby. Il est important de noter que ce programme ne vise pas à interdire le débat, la critique légitime ou la liberté d'expression, mais à maintenir le respect, la compassion et les valeurs humaines et rugbystiques décentes." Le partenariat entre World Rugby et Signify Group se poursuivra sur les compétitions internationales masculines et féminines en 2024. En février, un documentaire dévoilant l'intimité des arbitres lors du dernier Mondial va sortir. World Rugby a publié la première bande-annonce. Il s'intitule "Whistleblowers".

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Les commentaires (12)
jopops17 Il y a 2 mois Le 02/02/2024 à 16:13

Il suffit juste de mettre en place une commission de discipline pour tous les arbitres, c'est pourtant simple . World rugby ne stoppera pas la haine des réseaux sociaux, si les arbitres ne sont pas impartial et professionnel . Cette coupe du monde a quand même été le plus grand scandale de tous les temps au niveau de l'arbitrage les Français, les Anglais, les Néo Zelandais et les gens qui aime le rugby l'on encore en travers de la gorge .

JJlemafieux Il y a 2 mois Le 01/02/2024 à 04:24

Quand on voit la lâcheté de World Rugby concernant Erasmus et son comportement envers les arbitres, il ne faut pas s étonner de cette dérive. O'keeffe et Barnes ont eu peur et ça a fonctionné

CasimirLeYeti Il y a 2 mois Le 01/02/2024 à 01:54

Dans cette époque de macédoine intellectuelle, nous mélangeons tout. Beaucoup d'arbitres consciemment ou inconsciemment (par préjugés, inoculés dès l'enfance et donc non conscientisé), nous (latins, africains etc...) prennent pour les pires tricheurs et méchants du monde, à surveiller comme le laid (?) sur le feu, pendant que les dominants trichent à tout va... dans leur dos ! Hélas, c'est vrai ! Nous pouvons grâce à la technologie le prouver [l'exemple le plus brillant fut fait par un anglais (?!...) dans la finale perdue injustement contre les Blacks en 2011. Je ne sais s'il existe toujours mais il démontrait que plus de vingt fois Joubert aurait pu inverser sa décision!]. Mais d'un, la plupart des arbitres sont convaincus de ne pas avoir d'à-priori même s'ils dégainent trois fois plus vite un carton pour un fidjien que pour un gallois (vous me suivez ?)... On ne peut pas les passer au détecteur de mensonges ou les envoyer faire un stage en Corée, pour autant...
Par contre, même si les réseaux tendent à nous le faire oublier, ce n'est pas parce qu'un arbitre failli qu'il doit être la vindicte d'un auto-proclamé tribunal populaire ! Avec des atteintes à la famille et des menaces de mort ! Où va-t'on ?
Virons d'abord la chienlit des réseaux, il y aura besoin de beaucoup moins de temps, d'argent et de talent, pour que la justice s'occupe des quelques arbitres marrons que l'opération "mani pulite" ne manquera pas de lever, par la suite.