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L'édito du vendredi : le Tournoi, notre fabuleuse histoire d’amour

Par Léo Faure
  • Damian Penaud et ses coéquipiers affronteront l'Irlande ce vendredi soir en ouverture du Tournoi des 6 Nations 2024.
    Damian Penaud et ses coéquipiers affronteront l'Irlande ce vendredi soir en ouverture du Tournoi des 6 Nations 2024. Icon Sport - Icon Sport
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C’est à ceci (aussi) qu’on apprécie la grandeur du rendez-vous et son empreinte dans notre société : il n’a plus besoin d’être qualifié pour être bien identifié. Le "Tournoi des 6 Nations 2024 de rugby", dans son appellation intégrale, s’affranchit donc sans mal de tant de formalités. Comme il y a "Roland" et "Le Tour", dites "le Tournoi" et tout le monde comprendra de quoi il s’agit, à travers cette dénomination pourtant diablement banale et générique. C’est simple et grand à la fois, d’être entré à ce point dans le patrimoine immatériel et culturel d’un pays.

À son évocation, on rembobine sans y penser le fil des exploits bleus et des classiques du genre : le grand chelem de 1977 à quinze joueurs, tous hystérisés par la gouaille d’un Fouroux au zénith de son emprise sur le jeu et les hommes ; "l’essai du siècle" de 1991, le ballon parti d’un en-but de Twickenham pour finir dans l’autre, passant en chemin entre les mains de Berbizier, Blanco, Lafond, Sella, Camberabero et enfin Saint-André, dans une arabesque de courses folles et erratiques dont les Français s’étaient fait un ADN. Tant d’autres…

Au sujet du Tournoi, on a déjà tout lu, tout écrit, tout dit, tout écouté. On sait tout des grands chelems et des années noires, des rires et des larmes, des légendes et des anecdotes. Jusqu’à cette dernière marque bleue dans l’Histoire, l’an dernier, quand la furia de Penaud, Dupont et consorts fendait la rose en son cœur et son temple.

Mais le Tournoi, c’est autre chose que des images et des lignes statistiques : c’est un frisson, une empreinte émotionnelle, une fabuleuse histoire d’amour et d’enfance. Et vous, à quand remonte votre premier souvenir de Tournoi ? Les tendresses du présent trouvent toujours leur résonance dans l’enfance et ses héros.

Ces dimanches de grand-messe étaient toujours de longs et inaltérables processus. De lentes montées en agapes vers le firmament. Le repas en famille ou entre amis, d’abord, avec "toujours trop à manger et pas assez de vin" sur les tables ; puisque les grands le disent… Dans des éclats de rire, ils se déplaçaient alors en peloton vers le salon et allumaient la télé. Il était l’heure du match.

D’un œil curieux, puis deux yeux contemplateurs, et finalement lovés au réconfort des papas avachis dans les canapés, on a découvert le Tournoi avant de connaître le rugby. Là, à la télé, les générations d’enfants successives ont admiré comme des soleils les Dauga, Mias, Boniface, Fouroux, Rives, Sella, Blanco, Magne, Dominici, Michalak, Jauzion et tant d’autres. Sans le savoir encore, un amour venait de naître. Celui qui dure pour la vie.

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