6 Nations 2024 - William Servat : "Ne vous attendez pas à de nombreux changements"

Par Arnaud Beurdeley
  • William Servat avant la rencontre face à l'Irlande.
    William Servat avant la rencontre face à l'Irlande. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Trois jours après la gifle reçue par l'Irlande au stade Vélodrome de Marseille, l'entraîneur des avants et des tâches spécifiques William Servat est longuement revenu sur la performance des Bleus. Il promet un nouveau visage samedi face à l'Ecosse. 

Comment vivez-vous ce début de Tournoi compliqué ?
Le résultat du match et son contenu font qu’on a encore un peu plus d’énergie pour faire une belle semaine de préparation. Parce qu’avant que vous me posiez la question : oui, nous sommes passés à côté sur ce match de l’Irlande. Mais aujourd’hui, la préparation est vraiment axée sur la rencontre en Ecosse.

Comment expliquez-vous cette large défaite à laquelle personne ne s’attendait ?
Je vais vous faire une confidence : moi non plus je ne m’y attendais pas. On avait très bien préparé ce match, mais nous sommes passés à côté. On ne s’est pas trompé sur la stratégie. Mais nous n’avons pas mis en place ce qu’il fallait faire. Ça peut arriver. On est sorti de ce match avec beaucoup de ressentiment et d’amertume. Comme beaucoup de monde autour de nous. Nous avons analysé les raisons de cet échec et nous avons trouvé les clés pour, je l’espère, rebondir très vite. Au-delà du score, tout le monde a été touché par cette prestation, même si il y a aussi beaucoup de satisfaction car on sait dans quelle direction on veut travailler. Et malgré tout, à la 58e minute, nous n’avions qu’un essai de retard. Malheureusement, les faits de jeu ont aussi fait que nous sommes sortis du cadre de jeu que nous avions fixé. Nous en avons déjà discuté avec l’ensemble du staff et des joueurs.

Si vous ne vous êtes pas trompé sur la stratégie, sur quoi y a-t-il erreur ?
On s'est trompé sur la mise en place de notre stratégie. C’est quelque chose qui nous a perturbé. Ce n’est pas une excuse. Mais nous sommes au début d’un nouveau mandat. Et puis, il y a aussi eu un carton qui est intervenu très tôt (rouge pour Willemse à la 32e). Derrière, nous n'avons pas pu mettre en place les objectifs que nous nous étions fixés. Cela a désorganisé nos structures, mais ce n'est pas une excuse, on doit s'en servir une comme ne nouvelle expérience. Et puis, peut-être que dans la semaine de préparation, nous sommes trop allés dans le détail sur le travail de nos cellules, en pensant que la structure générale était acquise.

Partagez-vous la sensation que les joueurs n’avaient pas encore digéré l’échec du Mondial alors que les Irlandais ont donné l’impression inverse ?
Le match de l’Écosse va se préparer avec les stigmates de l’Irlande. Or, le match de l’Irlande ne s’est pas préparé avec ceux de la Coupe du monde. Un nouveau staff est en place, de nouveaux joueurs sont venus intégrer ce groupe. Les compétitions s’enchaînent dans les clubs, les joueurs y sont habitués à se préparer pour de nouveaux challenges. Vous savez d’une mêlée à l’autre, on peut passer de dominant à dominé et inversement. Parler de la performance contre l’Irlande en essayant d’évoquer le souvenir de l’Afrique du Sud, je pense que ce serait une erreur.

Avez-vous été vexé de voir vos avants dominés dans l’engagement ?
Nos vitesses de libération ont été un peu ralenties. Nous avons eu 70 % de rucks rapides environ quand nous sommes d’habitude entre 80 et 85 %. Ça n’a pas été sans conséquence. Malgré tout, je ne pense pas que nos avants ont été dominés par les avants irlandais. Le fait de ne pas avoir su mettre en place notre jeu n’y est pas étranger. Mais nous savons aujourd’hui comment y remédier.

Vous sentez-vous sous pression ?
Non ! Il n’y a pas de pression négative, juste l’envie de bien faire. On sait exactement où on en est. À la suite de ce match, nous avons passé du temps ensemble et nous avons vu que les solutions étaient là et qu’on était passé un peu à côté. Je le répète, il n’y a pas de pression négative sur les épaules de l’équipe de France.

Comment rectifier les problèmes aperçus en touche ?
Souvenez-vous de notre premier match en Angleterre en 2020. Nous avions eu également un peu de déchets en touche. Ça me semble logique. Les joueurs ont besoin de digérer un nouveau système d’annonce. Ils doivent l'intégrer. Et quand vous rajoutez à l’intégration de ce nouveau système la perte d’un élément essentiel (Willemse) au bout de quelques minutes de jeu, ça perturbe forcément. Résultat : on perd quatre ballons sur nos dix-huit lancers. Malgré ces difficultés, nos joueurs ont trouvé des solutions pour avancer.

Comment allez-vous gérer les absences en deuxième ligne ?
Le XV de France est d'un gros potentiel grâce au travail de nos clubs. Paul (Gabrillagues), à la suite du carton rouge de Willemse, a joué quasiment tout le match en 5, avec Greg Alldritt. Il a prouvé qu'il pouvait le faire et je n’ai pas eu l’impression qu’en mêlée nous avons eu des soucis. Il a parfaitement tenu son rôle, même s’il n’a pas le même profil que Meafou, Tuilagi ou Willemse. Et il a des qualités dans le combat et le déplacement très intéressantes.

L’absence d’Antoine Dupont a fait beaucoup parler. Son absence a-t-elle pesé ?
S’interroger pour savoir si Antoine apporte une plus-value quelle que soit l’équipe dans laquelle il évolue, la réponse est dans la question. Il a fait le choix de disputer les Jeux Olympiques, c'est formidable pour lui. Des accords ont été signés entre son club et la Fédération. Il ne sert à rien de ressasser en répétant qu'Antoine est un très bon joueur, on le sait, mais on savait aussi qu’il ne serait pas là. Nous avons de très bons joueurs avec Maxime Lucu et Nolann Le Garrec. Ils sont importants pour l'équipe de France. Maxime a en plus l’avantage d’avoir cette connexion avec Matthieu Jalibert. Et c’est une très belle personne.

Doit-on s'attendre à des changements dans la composition de l’équipe pour affronter l'Écosse ?
On doit toujours s’attendre à quelques ajustements. Mais, en sélection, nous avons un principe de confiance envers nos joueurs. Ils sont des compétiteurs avec de l’amour-propre. Ils ont porté haut les couleurs de la France. Balayer d’un revers de main ce qu'on a mis en place depuis plusieurs années serait une erreur. Évidemment, il y a des choses importantes à se dire. Il faut être honnête et juste avec les gens qu’on aime. Et nos joueurs, nous les aimons. Pour ça, il faut leur dire qu'on est passé à côté et qu'on a fait des erreurs. On l'a fait. Mais la confiance n'est pas cassée. Notre groupe reste fort. Ne vous attendez pas à de nombreux changements.

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Les commentaires (28)
nicodelapile Il y a 2 mois Le 06/02/2024 à 11:00

Fais gaffe la buche à parler comme ça tu vas finir ministre des sports

JiaimeP Il y a 2 mois Le 06/02/2024 à 07:23

"on ne s'est pas trompé sur la stratégie" malgré tout le respect que j'ai pour toi William je pense absolument l'exact contraite. On en rediscute après l'Écosse. Dis-toi bien que je pense qu'on va prendre une rouste. Tant mieux si je me trompe..

Mic872002 Il y a 2 mois Le 06/02/2024 à 00:03

Je viens de lire que c'est Alldritt qui c'est mis en 4 en mêlée + de remonter les ballons + d'allé taper au ras, je ne sais pas dans quel état physique il est sorti surtout que parmi les avants c'est bien la 3eme qui s'en est le mieux sortie !