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6 Nations 2024 - Écosse - France : ces miracles de fin de mi-temps

Par Par Jérémy Fadat
  • Louis Bielle-Biarrey après avoir inscrit son essai sur la pelouse de Murrayfield ce samedi.
    Louis Bielle-Biarrey après avoir inscrit son essai sur la pelouse de Murrayfield ce samedi. Midi Olympique - Patrick Derewiany - Midi Olympique - Patrick Derewiany
Publié le Mis à jour
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Si les Bleus ont fini par décrocher une victoire étriquée, mais tellement précieuse en Ecosse, ils le doivent en grande partie à deux séquences défensives sur lesquelles ils ont résisté aux assauts adverses devant (ou même dans) leur en-but. Retour sur ces deux tournants. 

Secoués, inquiétés, ballottés, les Bleus sont restés en vie ce samedi à Murrayfield, pour l’emporter in extremis. Et, s’il faut trouver les sources de ce succès qui a tout ou presque du miracle, outre le réalisme des hommes de Fabien Galthié, il faut certainement aller puiser en ces fins de mi-temps incroyables. Que ce soit avant la pause ou avant le coup de sifflet final, les Tricolores furent à chaque fois dans des situations extrêmement périlleuses. Rembobinons la bande… Dans les ultimes minutes de la première période, les Écossais ont connu un gros temps fort. Jusqu’à squatter les cinq mètres français. Une séquence sur laquelle les partenaires de Grégory Alldritt, à force de subir, ont commis de trop nombreuses fautes. Ce qui a poussé Nic Berry (l’arbitre australien de la rencontre) à appeler le capitaine rochelais et à lui indiquer qu’il avait vu trois interventions illicites sur la même action, dont celle de Uini Atonio, coupable d’une charge avec l’épaule au bord d’un ruck. Voilà comment le pilier droit a écopé d’un carton jaune, laissant les siens à quatorze.

Les Ecossais ont alors opté pour une mêlée quasiment plein axe, obligeant le staff des Bleus à procéder à un premier coaching, à savoir l’entrée du pilier droit remplaçant Dorian Aldegheri. Un choix important a alors été acté dans l’urgence, en faisant sortir l’ailier Louis Bielle-Biarrey pour défendre à huit devant. Mais Thomas Ramos agitait alors les bras pour adapter la répartition des trois-quarts français. Les joueurs du XV du Chardon optaient logiquement pour une sortie grand côté, où ils étaient en surnombre. Mais l’erreur a été faite de jouer dans le dos avec Van der Merwe alors que le surnombre se trouvait au large, ce qui a permis aux Bleus de s’en tirer… Sauf que Jonathan Danty était encore pris par la patrouille pour un hors-jeu. Rebelote : mêlée réclamée, avec des Bleus au bord de la rupture. Mais grâce aux poussées conjugées de Baille et Aldegheri, la première ligne a pris le dessus sur son homologue et M. Berry l’a récompensée par une pénalité. D’où un soulagement démonstratif. Matthieu Jalibert pouvait taper en touche et son équipe n’était menée que de trois points à la pause. « Ils ont été à deux mètres de notre ligne, on était à un de moins et on a récupéré une pénalité », se félicite Gaël Fickou. Grégory Alldritt renchérit : « On n’a pas lâché à quatorze, on n’a jamais baissé les bras. »

Tuilagi : "Je voyais que j'avais ma main en-dessous"

À peine une heure plus tard, ce fut presque la même histoire. Du moins le même suspense. Sauf que, cette fois, ce sont les Français qui faisaient la course en tête (20-16). Eux qui bénéficiaient d’une mêlée dans leurs 22 mètres à moins de deux minutes du terme. Elle était assurée mais… pressé par Finn Russell, Nolann Le Garrec perdait finalement le ballon et offrait une ultime munitions aux joueurs locaux. Ces derniers enchaînaient les charges au près et avançaient, impact après impact. Jusqu’à se retrouver à quelques centimètres de l’en-but tricolore. Les Bleus circulaient pourtant correctement, se replaçaient rapidement mais savaient sûrement qu’il faudrait passer par une défense dans l’en-but. Ce qu’il s’est produit sur une dernière percussion de Sam Skinner, plaqué par Posolo Tuilagi et Yoram Moeafana. Sur le coup, l’arbitre n’a pas validé l’essai mais a demandé une assistance vidéo pour un imbroglio qui allait durer 4 minutes 30. Est-ce le pied de Moefana ou la main de Tuilagi ? Toujours est-il que l’Australien a fini par délivrer les Bleus. « Moi, je voyais que j’avais ma main en-dessous », affirme Tuilagi.

Un petit miracle encore… Mais tellement symbolique pour Alldritt : « Cela fait plus de trois ans qu’on travaille à comment défendre notre ligne dans ce genre de situation, comment amener le porteur derrière la ligne et bloquer le ballon, exactement comme on a fait... On parle souvent de détails dans le haut niveau, cela en fait partie, on y a passé des heures avec Shaun Edwards. Alors oui, des détails comme ça font plaisir quand ils font gagner. » Lui qui assurait aussi : « Je pense que les images sont claires dès le début, je ne vois pas comment il pouvait prendre une autre décision. » Galthié en a même rigolé avec un journaliste écossais, indiquant que ce genre de séquence était bonne pour le suspense et les audiences. À quelques centimètres près, ou à une décision qui fait forcément polémique dans le camp adverse, l’analyse s’en est trouvée bouleversée. Et les troupes françaises de souligner cette résilience – peu importe la part de réussite là-dedans – qui les a sauvés par deux fois. Charles Ollivon pour conclure : « La semaine dernière, on avait lâché par moments. Là, je n’ai pas senti cela. Tout le monde s’est battu pour aller rattraper les coups. Je suis fier de l’état d’esprit. »

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