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Hommage à Jean-Louis Goar : sur les ailes ​​​​​​​de l’aigle royal

Par Jérôme Prévôt
  • Jean-Louis Goar aurait mérité une "vraie" sélection avec le XV de France. Le sort en décida autrement.
    Jean-Louis Goar aurait mérité une "vraie" sélection avec le XV de France. Le sort en décida autrement.
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Hommage à Jean-Louis Goar l’ancien joueur du PUC puis de Narbonne. Prototype du très bon joueur d’Elite qui n’a fait que frôler le XV de France.

Jean-Louis Goar, 86 ans de dignité, d’humilité et de distinction s’est envolé avec les oiseaux qu’il aimait tant, probablement sur les ailes de l’aigle royal qui le fascinait (il l’étudia jusqu’en Ethiopie) et sur lequel il écrivit un livre. Il y a d’abord les jalons d’une vie d’honnête homme, tel qu’on le définissait au XVIIe siècle, et d’une carrière de joueur de rugby très estimé, du XXe… Prioritairement, des racines profondément enfouies dans la terre indomptée des Corbières, puis la passion de la nature jusqu’au diplôme d’ingénieur au sortir de l’école nationale supérieure d’agronomie de Grignon débouchant sur un poste de directeur de région chez Dupont de Nemours… La capitale d’abord, Montpellier ensuite… Et puis l’ovale donc. Le PUC initialement (débuts à 20 ans), puis le RC Narbonne (1961-1969), son club de cœur (il enfilait des chaussettes « orange » sous celles, violette et blanche, du club parisien !)… Trois demi-finales de championnat (1958 avec le PUC ; 1964, 1968 avec le RCN), un Du-Manoir (1968) et une carrure de « bleu » en puissance…

Une sélection fantôme face au Portugal 

International junior, militaire, B, il brille lors d’un Paris-Londres et doit rejoindre l’historique tournée de juillet 1958 en Afrique du sud mais un problème de vaccin l’en empêche… Cinq mois plus tard, lors d’un match de sélection, à Dax, il vit le drame de sa carrière : triple fracture tibia-péroné gauche, arrachements ligamentaires de la cheville puis, un an plus tard, à peine sorti du tunnel, intervention au ménisque ; il ne retrouvera plus la totale flexibilité de sa jambe… Il est pourtant remplaçant lors du Tournoi 1961 avant d’obtenir une forme de consécration avec le XV de France, le 14 mai 1967, à Lisbonne face au Portugal (56-14) en compagnie de trois de ses coéquipiers de club, Walter Spanghero, Gérard Sutra, André Quilis. Il évolue ce jour-là à un poste qui n’est pas le sien (ailier gauche) aux côtés d’un certain Jo Maso (celui-ci rejoindra Narbonne en 1968, un an avant le départ à la retraite de Goar, mais « frappé » d’une licence rouge, il n’aura pas le bonheur de rejouer avec lui), il marque deux essais mais n’apparaîtra jamais sur la liste des internationaux, ce match ne donnant pas lieu à une sélection officielle !

Jean-Louis Goar, attaquant de talent.
Jean-Louis Goar, attaquant de talent.

Citons ces mots de notre confrère Jean-Pierre Oyarsabal de « La Dépêche du Midi » qui résuma ainsi le parcours du Narbonnais d’adoption. « Arrière qui allait de l’avant, qui maîtrisait parfaitement l’espace et le tempo, puis centre… névralgique de son équipe, botteur pertinent, buteur précis, capitaine sagace, compagnon de qualité, Jean-Louis Goar était un joueur de classe comme l’on évoquerait une délicieuse synthèse entre élégance, morale autant que physique, et sens de la partition. Il laisse dans l’esprit de tous ceux qui l’ont croisé ou accompagné, l’empreinte d’un gentilhomme moderne, gentleman de la simplicité et de la discrétion. »

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