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Exclusif. Fédération Française de Rugby - "Je ne tomberai pas dans la bagarre générale" : après les tensions, Florian Grill prend la parole

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    "Je ne tomberai pas dans la bagarre générale" : après les tensions, Florian Grill prend la parole - Icon Sport
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Semaine agitée sur le front fédéral : lundi dernier, un long message posté sur ses réseaux sociaux mettait le feu aux poudres entre Florian Grill et son opposition, qui lui a répondu un peu plus tard également par voie de communiqué. La situation se tend, à quelques mois des élections à la présidence… L’occasion d’un long entretien avec le président de la FFR : l’état des finances fédérales, le niveau du XV de France et son opposition qui se structure autour du nom de Didier Codorniou, Grill ouvre les dossiers.

La semaine dernière a été marquée par une passe d’armes assez violente, par voie de messages, entre vous et votre opposition. La campagne est-elle officiellement lancée, alors que les élections devront se tenir dans les six mois suivant les Jeux olympiques ?

Je ne crois pas. Mon message, ce n’était pas une déclaration de guerre. J’ai simplement voulu, avec un peu d’humour, pointer quelques fausses informations et des mots excessifs qui ont été écrits.

Lesquels ?

Le mot de "collabo", notamment, a été utilisé à l’encontre de personnes de l’ancienne gouvernance et qui sont toujours présentes à mes côtés (référence ici au président délégué Alexandre Martinez, NDLR). Des allusions à "1940" faites dans des publications avec leur photo accolée. Ça, c’est trop et il fallait que je le dise, que je défende mes équipes.

Votre message a étonné sur la forme, par sa virulence. Il a déclenché une réponse du même tonneau de la part de votre opposition…

J’ai voulu ce message humoristique. Je sais qu’il y a en face de moi une volonté de bagarre générale mais ce n’est pas mon envie. Je reste dans mon match, celui du rugby. Je ne vais pas relever leurs propos et remettre une pièce. J’ai dit ce que j’avais à dire, le reste ne m’intéresse absolument pas comme il n’intéresse pas nos clubs de rugby, d’ailleurs. Je vais à leur rencontre chaque semaine et personne ne me parle de ces sujets. Je suis en Normandie ce week-end (entretien réalisé samedi, NDLR), j’ai tenu une réunion vendredi soir à Rouen et le sujet de ces courriers n’a même pas été évoqué. On me parle de la relance des licenciés, de gestion financière, du problème des vestiaires des féminines dans les petits clubs, du rugby à l’école… Ces sujets préoccupent les clubs. Le reste, ils s’en foutent et ils ont bien raison. Personne n’a envie d’un retour à la politique.

Reconnaissez-vous un climat tendu à la gouvernance de la FFR ?

Le comité directeur de la FFR, ce sont 40 membres élus et seulement 11 issus d’Ovale Ensemble, mon collectif. Au total, ce sont pourtant 25 personnes qui travaillent de façon constructive, votent les réformes, partagent leurs avis et veulent redonner au rugby français un climat apaisé. Il reste donc 15 irréductibles qui font du bruit. Tant pis. Moi, j’avance.

On le prend pour acquis, mais serez-vous bien candidat à votre succession ?

Le temps n’est pas venu de la candidature, nous sommes dans le temps de l‘action et je considère que la campagne n’est pas encore ouverte. Mais le temps venu, je serai candidat. J’ai un projet sur dix ans, je ne suis élu que depuis 7 mois. Bien sûr que je veux poursuivre mon action. Je suis plus déterminé que jamais.

Avez-vous été surpris de trouver, parmi les signataires du courrier qui vous a été adressé en réponse, vos anciens colistiers Jean-Claude Skrela et Serge Blanco ?

Non, puisqu’ils s’étaient déjà désolidarisés au moment où nous avions démissionné du comité directeur (janvier 2023). Ils avaient déjà fait des déclarations qui allaient en ce sens. Je n’ai donc pas été surpris.

Au cœur de cette passe d’armes, il y a la situation financière de la FFR. L’opposition vous accuse de créer des déficits fictifs pour vous permettre de présenter un futur bilan favorable. Qu’en est-il réellement ?

La réalité, ce sont les chiffres. Le reste, ce n’est que du commentaire. Que disent les chiffres ? Que nous sommes partis d’une situation très difficile. Je reste déterminé et confiant, nous allons redresser la barre. Mais la réalité de notre point de départ, c’est un déficit structurel à la FFR estimé à 40 millions d’euros sur deux ans. La Cour des comptes fait son travail et sans préjuger, je crois qu’elle va bientôt confirmer mon propos. Toutes les accusations qu’on m’adresse sur des chiffres truqués et un déficit gonflé feront alors "pschitt".

Cette situation vous inquiète-t-elle ?

Quand on prend un héritage, on le prend en intégralité, avec les bonnes et les mauvaises nouvelles. J’assume et je me relève les manches.

Concrètement, que mettez-vous en place ?

Déjà, je remercie les quelques élus qui m’ont rapidement alerté sur la réalité de la situation économique de la FFR, à ma prise de fonctions, et qui m’ont pointé du doigt les sujets à risques. Ensuite, avec Claude Hélias et Sylvain Deroeux, nous avons agi rapidement pour mettre en place un plan correctif. Nos efforts vont payer, je suis confiant. Nous avons déjà réglé le problème du million australien (1), grâce à des discussions intelligentes avec l’ARU (fédération australienne de rugby, NDLR) qui vont nous permettre des mécanismes de rétribution sans que cela n’impacte trop nos comptes. Nous avons traité le problème directement avec eux. Autre exemple : notre billetterie va avoir de meilleurs résultats qu’escompté.

Malgré des matchs en province et des affluences moindres, en raison de l’indisponibilité du Stade de France (2) ?

Nous avons fait des efforts, par exemple sur les invitations. Sous la gouvernance précédente, le président avait 25 invitations à sa disposition. Désormais, il en a 4, la sienne incluse. Pour les membres du comité directeur, ce sont seulement deux invitations et une seule pour les membres des commissions. Nous avons remis de l’ordre. Le bénéfice devrait se situer autour de 1,5 million d’euros.

Du point de vue financier et du partage, nous sommes aujourd’hui dans un Tournoi des 7 nations !

Ce qui inclut la réduction des primes aux joueurs du XV de France ?

Sur les primes, nous étions sur un dépassement totalement hors budget ! Il fallait agir, nous l’avons fait. Et on me reproche le timing… Je suis d’accord ! Rien n’avait été signé avant notre prise de fonction, ils s’étaient simplement tapés dans la main. Tout cela aurait dû être ficelé depuis au moins un an ! On a finalement trouvé un accord positif avec les joueurs, un sujet sur lequel Fabien Galthié a d’ailleurs beaucoup aidé.

L’arrivée de CVC (actionnaire du Tournoi des 6 Nations depuis mars 2021) ne donne-t-elle pas de l’air aux comptes de la FFR ?

Sur les 40 millions de déficit évoqués, une partie sera effectivement couverte par les revenus exceptionnels versés par CVC, de l’ordre de 13 millions d’euros. Et ensuite ? C’est comme si vous disiez : "j’ai fait une excellente année financière, grâce à la vente de ma maison." D’accord mais tu n’as plus de maison ! La réalité derrière ces 13 millions d’euros, c’est que CVC prend progressivement 14 % des parts du Tournoi des 6 Nations. Donc il prélèvera également, à terme, 14 % des revenus. Du point de vue financier et du partage, nous sommes aujourd’hui dans un Tournoi des 7 nations !

On vous répondra que sans ces 13 millions d’euros, la FFR serait en péril financier immédiat…

L’argent touché à court terme, on se le fait prélever et bien plus à moyen terme. Quand CVC est arrivé, on nous a vendu des courbes de revenus exponentielles. Ça montait jusqu’au ciel… En vérité, ce n’est pas le cas. Les revenus ne sont pas ceux annoncés, les droits n’ont pas progressé comme promis. C’est notre réalité, on doit cette transparence à nos clubs.

Pourquoi avoir conservé dans votre équipe Alexandre Martinez, qui était justement le trésorier de ces années déficitaires ?

Justement parce qu’il a eu l’honnêteté de cette transparence. J’ai été élu un mercredi et, le samedi, nous avons passé la matinée complète ensemble. Il m’a dressé un état des lieux exhaustif et lucide de notre situation financière. Alexandre a fait ce qu’il fallait pour l’intérêt du rugby. Je ne suis pas d’accord avec la manière dont a été gérée la FFR lors des gouvernances précédentes et il en faisait partie. Mais je veux travailler avec des gens compétents et honnêtes. C’est son cas.

La part liée au manque à gagner sur la Coupe du monde 2023 ne pouvait-elle pas être anticipée ?

Au lendemain de mon élection, on m’a annoncé qu’il fallait anticiper dans les comptes un bénéfice de 5,5 millions d’euros, puisque la FFR était propriétaire à 55 % du GIE (groupement d’intérêt économique) de France 2023 et qu’un profit de 10 millions d’euros était annoncé. La réalité c’est qu’il y a 25 millions de pertes. Était-ce anticipable ? Pour cela, il aurait fallu avoir mis en place un suivi sérieux des comptes…

À l’échelle des clubs, les finances du rugby amateur n’ont jamais semblé aussi alarmantes. Est-ce un problème structurel et fédéral, ou le fait de mauvaises gestions individuelles ?

Il faut l’entendre une bonne fois pour toutes : tout le rugby vit au-dessus de ses moyens ! À l’international comme en France. Pas une seule nation supposée riche n’est pas en déficit. J’ai de nombreuses discussions avec les clubs de Top 14, de Pro D2, avec la LNR et je leur dis qu’il faut absolument dégonfler cette économie : par capillarité, quand les rémunérations sont surdimensionnées en Top 14, elles le sont aussi en Pro D2, en Nationale, en Fédérale… C’est pour cela qu’il faut que la Fédération soit exemplaire. Sinon, on alimente une bulle qui met notre rugby en danger.

C’est-à-dire ?

À toutes les échelles, quand un club investit sur le salaire excessif d’un deuxième ligne, il le fait au détriment de son école de rugby, de ses cadets, de ses juniors… Il se tire une balle dans le pied ! Il faut absolument que le rugby français se régule et qu’il arrête d’alimenter cette bulle qui nous tue. Nous ne sommes pas le foot et nous ne voulons pas l’être. Notre sport doit se reconstruire à partir de bases saines et renflouer ses clubs en licenciés, investir dans le scolaire, la formation, les équipes féminines. Le rugby a un rôle social et sociétal à jouer, j’en suis persuadé.

Ne le joue-t-il plus ?

J’ai vu des clubs qui se regroupent à 9 pour monter une équipe junior… C’est ubuesque ! Et comment cette seule équipe junior va-t-elle alimenter les neuf équipes seniors ? Alors, les clubs recrutent en financiarisant à outrance. Ils ont une grosse tête mais un petit corps. Au bout d’un moment, le corps ne peut plus porter le poids de la tête.

C’est le ruissellement inévitable d’un sport devenu professionnel et qui a développé son économie…

Je ne veux pas seulement d’un sport de grands clubs et de grandes villes. Le rugby a un rôle à jouer en tant que sport de villages et de villes moyennes. J’ai la certitude que notre sport peut apporter à la société et transformer les personnes.

Parmi les reproches qui vous sont adressés, il y a le fait que vous ne vous appuyez pas sur une expérience de joueur international, et donc votre méconnaissance de ces enjeux du haut niveau : légitime ?

Il faut vraiment répondre à cela ?

C’est une critique formulée par votre opposition…

J’aurais rêvé être international mais je ne crois pas que cela importe au sujet de la présidence de la Fédération… Faut-il avoir été international pour gérer une structure de 150 millions d’euros de budget ? Il me semble que c’est surtout un enjeu de gestion et de management. Il faut savoir s’entourer des bonnes personnes et j’ai autour de moi une équipe formidable. Marion Kellin, en charge de la formation et des écoles de rugby, est une femme exceptionnelle ! Le trésorier Claude Hélias dirige une entreprise d’expertise comptable de 150 personnes. Cela me fait sourire quand j’entends qu’on conteste la véracité de ses chiffres, quand ils émanent d’une telle compétence… À ses côtés, Bernard Laporte avait Claude Atcher et Serge Simon, j’ai Abdelatif Benazzi et Jean-Marc Lhermet. Si on compare leurs carrières, je n’ai pas à rougir…

Les élections à la présidence de la FFR se tiendront en fin d’année. Une mouvance d’anciens internationaux s’active pour vous opposer une liste…

(il coupe) Oui, je le sais et plus particulièrement autour de Didier Codorniou…

Comment vivez-vous cela ?

C’est la démocratie et c’est très bien ainsi. Les gens auraient donc à choisir entre un rugby piloté par d’anciens internationaux d’un côté, et l’expérience du rugby amateur de l’autre. Ce projet, on le porte depuis sept ans, on le développe depuis sept mois en commençant par la base, celle des clubs amateurs. Mais je le répète : je trouve très sain qu’il y ait d’autres candidatures et qu’il y ait une campagne. J’espère qu’elle se tiendra sur le terrain des idées.

Je n’ai aucune crainte. Je n’ai que du respect pour Didier Codorniou et le joueur qu’il a été

Allez-vous rencontrer Didier Codorniou, dont le nom émerge effectivement pour incarner votre opposition ?

On doit déjeuner ensemble la semaine prochaine. (entretien réalisé samedi, NDLR)

Qu’attendez-vous de cette rencontre ?

Rien de particulier. Je devais le voir il y a quelques semaines chez lui, à Gruissan (Aude) mais j’étais grippé et j’ai été contraint d’annuler. Nous avons donc fixé un nouveau rendez-vous, à Paris. Jean-Marc Lhermet sera également là, et Michel Pebeyre (ancien demi de mêlée de Brive et du XV de France) aux côtés de Didier Codorniou. Nous allons déjeuner ensemble, je le crois de façon très apaisée. Ce sera l’occasion d’échanger des idées.

Craignez-vous que son aura d’ancienne étoile du XV de France pèse sur les élections ?

Je n’ai aucune crainte. Je n’ai que du respect pour Didier Codorniou et le joueur qu’il a été. S’il veut se présenter, très bien, je n’ai aucun problème avec lui. Je tiens d’ailleurs à préciser qu’il pourra présenter son projet et ses idées dans toutes les Ligues, dans tous les territoires s’il le souhaite. C’est normal en démocratie et c’est une obligation réglementaire que j’ai fait voter. À une autre époque, quand j’étais le candidat de l’opposition, certaines ligues avaient refusé de me recevoir…

Un consensus est-il encore possible, au nom de l’intérêt supérieur du rugby français ?

Personnellement, je n’ai aucune envie d’une campagne violente ou nauséabonde. Lors des campagnes précédentes, je n’ai jamais commenté les affaires qui entouraient les autres candidats. J’ai toujours parlé de mon projet et uniquement de mon projet.

C’est une ligne qui tranche avec votre dernier courrier, particulièrement offensif…

J’ai fait cette sortie en écho à des mots, notamment celui de "collabo" qui est insupportable. Il y a des choses qu’on ne peut pas dire, des références qu’il faut manier avec beaucoup de précautions. J’ai dit ce que j’avais à dire et pour moi, c’est désormais terminé. Je n’interdis à personne de parler. En comité directeur, je réponds à toutes les questions, y compris celles de mon opposition. Ça n’a pas toujours été le cas, sous d’autres gouvernances… Mais je crois à la démocratie et au débat d’idées. Je ne tomberai pas dans le piège de la bagarre générale. Ce n’est pas ma manière d’être et de faire.

Un mot, pour finir, sur le XV de France : comment jugez-vous le début du Tournoi des 6 Nations ?

La victoire en Ecosse a fait du bien, même s’il y a eu débat sur les propos de Fabien Galthié ; il précisera son propos : quand il a dit qu’il avait trouvé le contenu formidable, il faisait référence au contenu humain et à l’investissement des joueurs tout au long de la semaine qui a précédé. La défaite contre l’Irlande avait été dure à encaisser mais immédiatement, dans les vestiaires, il a envoyé beaucoup de signes de confiance à ses joueurs. J’étais présent et j’ai particulièrement apprécié ce moment. Je ne crois pas au management qui flingue, qui dégomme à la première difficulté. La semaine qui a suivi, pour préparer le match en Ecosse, il a également eu une attitude très positive. Fabien a été très "rugby", il a voulu resserrer ses hommes. C’est quelque chose que j’apprécie. Ses joueurs le lui ont d’ailleurs rendu : en Ecosse, ça n’a pas été simple mais ils y ont mis beaucoup de cœur.

Le contenu des matchs ne vous inquiète-t-il pas ?

Bien sûr que ce n’était pas fabuleux, je ne suis pas aveugle. Mais humainement, je le répète, la semaine avait été exceptionnelle. La victoire l’a validée et cela comptera pour la suite. Le coaching, la mêlée gagnée avant la mi-temps, la réaction des joueurs après la blessure du capitaine Grégory Alldritt… Ce n’était pas un grand match mais j’ai vu beaucoup de signaux positifs. Cette équipe est sur le bon chemin.

Comment évaluez-vous vos relations avec le sélectionneur ?

Nous formons plutôt un trio. Je suis souvent au contact des clubs amateurs, Jean-Marc (Lhermet) travaille auprès des équipes de France. L’entente entre nous trois est excellente. On a appris à se connaître et une relation de confiance s’est nouée.

Il reste très proche de Bernard Laporte, qui fut le premier ciblé dans votre courrier…

Son amitié avec Bernard ne me gêne pas. Je n’ai pas à dicter les amitiés et les inimitiés de chacun. Avec Fabien, on échange beaucoup. Il est très proactif, il propose des idées, des évolutions, des améliorations.

Comment a-t-il réagi à la réduction des moyens accordés au XV de France ?

Quand on lui a présenté la réalité de la situation financière, la vérité sur les chiffres de notre économie, il a tout de suite compris. Fabien est quelqu’un d’intelligent. Nous n’avons pas eu à le convaincre, il a de lui-même fait des propositions pour trouver des solutions et participer à sortir de cette situation.

Par exemple ?

Bien sûr que les stages des Bleus seront désormais en grande majorité à Marcoussis, les déplacements limités, les avions réservés plus à l’avance. Fabien l’a compris, une partie de ces évolutions vient d’ailleurs de lui. Il a bien conscience qu’il faut réduire le train de vie. Il n’y a pas réellement eu de débat ou de négociation, nous ne l’avons forcé à rien. Fabien est notre allié, sur tous ces sujets. C’est un plaisir de travailler avec lui et je n’ai pas à réguler ses amitiés.

Il se dit qu’il regretterait de ne pas pouvoir compter sur Antoine Dupont, dans ce Tournoi des 6 Nations 2024…

C’est faux. La situation qui s’est présentée est la suivante : un joueur et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit du capitaine Antoine Dupont, a fait part de son envie de disputer les Jeux olympiques. C’est une chance incroyable pour notre pays et notre sport et il était normal de tout faire pour l’aider à exaucer son rêve. Le Stade toulousain, la Fédération et Fabien Galthié ont donc travaillé en bonne intelligence pour rendre cela possible. Personne n’est allé contre.

Ne pouvait-il pas faire les deux, disputer le Tournoi puis les JO ?

Impossible, c’est incompatible. Le 7 réclame une préparation spécifique. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé l’attitude d’Antoine lors d’un épisode : une conférence de presse (à France télévisions, NDLR) était envisagée 1 an avant l’ouverture du JO ; Antoine devait en être une tête d’affiche. Il a refusé. J’ai échangé avec lui à ce sujet et sans trahir de secret, il m’a simplement dit : "je ne le sens pas, je veux d’abord gagner ma place. Je n’ai encore rien fait à 7." Ça dit beaucoup de ce garçon. Il ne veut pas être le Deus ex machina de cette équipe de France à 7. Il va jouer des tournois, s’intégrer et faire ses preuves. Les JO sont un événement fabuleux et sa présence est géniale pour la visibilité de notre sport, qui sera le premier à disputer sa compétition. Antoine veut se préparer en conséquence, à la hauteur de cet événement. Notre rôle à tous était de l’aider. Il aurait fallu être fou pour lui dire non.

Un programme dans la continuité

S’il n’est pas encore officiellement candidat à sa succession, Florian Grill n’en fait pas grand secret. Il se lancera dans la campagne avec un programme dans la continuité de ce qu’il avait proposé lors des élections précédentes (décembre 2020) et qu’il applique depuis sept mois qu’il a pris le gouvernail. "Un programme construit en quatre axes", qu’il détaille :

- Les équipes de France : "il y en a treize et c’est une priorité, d’autant qu’elles génèrent 80 % de nos revenus. Malgré une réduction des moyens logistiques, nous ne touchons pas aux moyens humains. Nous mettons tout en place pour que nos équipes de France performent."

- Le poids de la France à l’international : "20 membres de la FFR vont intégrer des commissions et des groupes de travail de World Rugby. C’est déjà validé pour Jean-Marc Lhermet et Raphaël Ibanez. Nous devons être acteurs des évolutions de notre sport et plus particulièrement des règles."

- Générer de nouveaux revenus pour les clubs et les ligues : "Nous avons déjà ouvert de nombreuses discussions. Par exemple, TotalEnergies vient d’investir 1 million d’euros pour organiser 1200 demi-journées d’animations autour du rugby dans les quartiers et les zones rurales."

- La relance des licenciés : "C’est un péril différentiel : nous sommes le 2e sport français en termes de médiatisation, mais le 10e en termes de licenciés !"

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Les commentaires (10)
abacolon Il y a 2 mois Le 20/02/2024 à 13:36

Cela fait du bien d'avoir un type avec la tête bien faite qui essaie de trouver des solutions à la situation désolante laissée par Bernie et sa clique.
Grill est clair dans sa description de la situation et il prend des décisions.
Ne retombons pas dans la gestion de casino.

semperfi65 Il y a 2 mois Le 20/02/2024 à 08:00

Passer après les branquignols de la mafia Bernie n'est pas une sinécure. Certes Grill était volontaire mais il s'attaque avec courage à des casseroles plus bruyantes les unes que les autres. (Le million australien, quelle farce! ) Alors laissons lui le temps de faire ses preuves. Le fiel jeté par les anciens n'est que la preuve qu'il dit vrai et met à jour leur gestion calamiteuse. Les chiens aboient, la caravane passe. Go Grill!

Renard1246 Il y a 2 mois Le 20/02/2024 à 09:05

Pour l'instant celui qui aboie c'est Grill

LeGallois Il y a 2 mois Le 19/02/2024 à 11:07

Le mieux est de ne plus rien dire ... mais de faire. Point. Cette fédération est, depuis très longtemps, un panier de crabes, une pétaudière ... les amis sont aussi les amis des ennemis ... les ennemis sont aussi les amis des ennemis ... etc. etc. Maintenant, ils vont tous se bouffer le nez jusqu'à la fin de l'année ... et encore après ! ... On appelle ça "l'esprit Rugby", les fameuses valeurs !...