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Top 14 - Paul Graou (Stade toulousain) a frappé quatre fois

Par Jérôme Prévôt
  • Titulaire derrière la mêlée toulousaine, Paul Graou s’est offert un quadruplé face à Oyonnax ! Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
    Titulaire derrière la mêlée toulousaine, Paul Graou s’est offert un quadruplé face à Oyonnax ! Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
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Le demi de mêlée, venu de Pro D2 en 2022, a offert un véritable récital au public de Toulouse. Il a signé un quadruplé, performance très rare, même pour un joueur du Stade toulousain.

Paul Graou a fini son festival par une pénalité jouée rapidement pour lui-même à 5 mètres de la ligne, dernier coup d’éclat ponctué d’une énorme ovation du public d’Ernest-Wallon et salué par le fameux refrain de Claude Nougaro "Ô Toulouse!", diffusé à chaque essai du Stade.

Bien des joueurs vivent une très longue carrière sans avoir la même chance. Le demi de mêlée du Stade toulousain a réussi un quadruplé contre Oyonnax. C’est le deuxième de la saison après celui de Damian Penaud avec l’UBB contre Perpignan, fin novembre. Quatre essais dans le même match, c’est même un record dans l’ère professionnelle. Dans l’Histoire du Top 14 et du Top 16, personne n’a fait mieux. Il faut revenir aux temps de l’amateurisme pour trouver un marqueur à cinq essais ou plus.

Samedi, Paul Graou était tout simplement injouable. On l’a vu marquer une première fois à la conclusion d’une belle séquence de passes et de jeu debout sur l’aile gauche, il a jailli après une croisée avec Pita Ahki pour aplatir après une course flamboyante de 25 mètres et un crochet intérieur sans pitié. Le second essai fut inscrit en baissant la tête, au relais d’une séance de pilonnage de ses coéquipiers sur la ligne adverse. Un essai de "neuvième avant" chimiquement pur.

Il a marqué le troisième en position de trois-quarts servi sur l’extérieur par Joshua Brennan, optant pour un petit coup de pied rasant à suivre à son propre bénéfice.

Le demi de mêlée de Toulouse préférait rester modeste après cet exploit individuel : "Non, ça ne m’était jamais arrivé ou alors il y a longtemps, dans un tournoi de jeunes. Chez les pros, j’avais juste marqué un doublé, au match aller contre Oyonnax. Mais sur le terrain aujourd’hui, je ne pensais pas à tout ça, même après avoir marqué le deuxième. Je me suis adapté aux situations qui se présentaient, tout simplement."

Évidemment, il n’a pas pu échapper aux allusions et aux comparaisons avec Antoine Dupont dont il est la doublure et parfois le partenaire. C’était le cas contre Bayonne quand il fit la paire avec le capitaine du XV de France déplacé à l’ouverture. Il s’était déjà montré à son avantage. Les deux hommes n’ont qu’un an d’écart, ils ont été formés tous les deux à Auch et sont amis dans la vie.

Contre Oyonnax samedi, on aurait pu confondre les deux joueurs tant la performance de Graou fut étincelante, par ses quatre essais mais aussi par un wagon d’interventions. Sur l’essai spectaculaire de Matthis Lebel, par exemple, il a servi Capuozzo dans le côté fermé dans un tempo parfait.

En cet après-midi, la palette des qualités de Paul Graou fut manifeste. Évidemment, ce Toulouse-Oyonnax n’avait pas le niveau ni le parfum d’un match de phase finale de Top 14 ou de Coupe d’Europe. Il était tellement débridé, parfaitement adapté aux qualités et aux inspirations de Graou.

Débarqué d’Agen en 2022

Signer une telle performance reste remarquable, pour un joueur qui a d’abord dû fait ses preuves en Pro D2, à Montauban et Agen avant d’être appelé par le puissant voisin en 2022 où il a trouvé un collectif parfait pour l’amener vers les sommets. Mais ses statistiques commencent à peser : il a joué les sept premiers matchs de la saison comme titulaire. Il compte onze titularisations à ce jour cette saison, toutes en championnat. En Coupe d’Europe en revanche, il n’est entré qu’une seule fois en jeu.

L’année passée, il avait joué quinze rencontres dont dix comme titulaire. Il lui manque encore quelques états de service lors des matchs à gros enjeu, où il faut savoir faire de la… gestion. Graou n’était pas sur la feuille de match de la demie et de la finale du championnat derrière l’intouchable Antoine Dupont, Ugo Mola avait préféré aligner un banc sans numéro 9, l’ailier Arthur Retière faisant double emploi. Là est sans doute le défi du numéro 9 auscitain. Il avait néanmoins découvert le très haut niveau en demie européenne face au Leinster, entrant en cours de jeu à la place de Barassi et en "poussant" Dupont à l’ouverture et Ntamack au centre.

Mais on a noté que Toulouse avait prolongé son contrat jusqu’en 2025 en activant son année optionnelle, alors que Castres et Bayonne s’étaient renseignés sur lui. Il aura sans doute encore l’occasion de montrer ce qu’il peut faire pour servir la tunique la plus prestigieuse et la plus exigeante du rugby français.

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