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XV de France - "Ce que nous dit Jean-Pierre" : l'édito du lundi

Par Emmanuel MASSICARD
  • Jean-Pierre Elissalde
    Jean-Pierre Elissalde MIDI-OLYMPIQUE - PATRICK DEREWIANY
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L'édito du lundi par Emmanuel Massicard... Vous en connaissez certainement quelques-unes, de ces expressions qui sifflent l’air du rugby, chantent ses aspérités autant qu’elles contribuent à policer les traits de la caricature. Car nos brutes, chers amis, ne sont pas qu’épaisses et nos forts en gueule ont souvent un cœur d’artichaut.

Vous en doutez ? Lisez donc l’entretien de Jean-Pierre Elissalde. 70 ans au compteur. L’œil et le bon mot toujours vifs, l’ancien coach distribue les "timbres" derrière un bout de zinc dont il fait sa tribune. Ça claque souvent comme un drop : "Le rugby est un sport d’ouverture, pas juste un truc de clocher. Ce mot me fait penser à des cloches, et le rugby n’en manquait pas." Puis, plus tard, à propos de son parcours : "Si perdre une finale est une fracture, descendre équivaut à un deuil". Et surtout encore plus juste : "Les joueurs font l’équipe et l’équipe fait les entraîneurs. C’est toujours plus facile de gagner avec Antoine Dupont dans l’équipe"… Vrai, Jean-Pierre. Mais, hélas, ça ne fait pas tout. On l’a bien vu avec le XV de France, quand, en plein Mondial, le zygomatique brisé du capitaine a, malgré lui, fait perdre ses repères au sélectionneur et son allure au train bleu.

"La vedette c’était l’équipe." Toujours dans le mille, Jean-Pierre. S’il est certes plus facile de gagner avec son joueur phare, rien n’est jamais assuré. Alors, mieux vaut s’en remettre au collectif. Ensemble, nous serons plus forts ! Espérons que la leçon a bien été digérée au moment où le XV de France va repartir en campagne face à l’Italie. Sans Dupont et même sans Alldritt, dont Elissalde vante les mérites.

Et espérons que les "septistes" auront également tout appris de l’histoire, eux qui vont désormais profiter des douances d’Antoine pour les deux prochains tournois (à Vancouver dès vendredi puis Los Angeles, la semaine suivante) avant d’espérer surfer le plus loin possible sur sa vague pendant les Jeux Olympiques.

Rien de moins mais certainement trop, si l’on en revient à ce Mondial que nous devions gagner pour tant de bonnes raisons : "parce qu’à la maison", "parce que Dupont", "parce que Galthié", "parce que la génération dorée", et puis quoi encore… Nous avions tous, certainement, oublié combien la concurrence était féroce. Et comment tout se jouait sur l’expérience et la stratégie, le temps de trois matchs joués en phase finale entre gros bras.

La quête du Graal olympique ne s’annonce pas plus facile. Alors, prudence. Surtout, ne nous laissons pas enfumer par ce doux rêve, un peu fou et surnaturel, qui viendrait à nous couper des réalités. Certes, Dupont est un joueur hors normes ; certes, une médaille d’or chez les filles ou chez les garçons serait une aubaine formidable pour notre rugby qui court après une reconnaissance suprême. Mais ne crions pas déjà victoire ! Tant de choses restent à construire d’ici à cet été que l’on veut formidable. Et tout restera ensuite à gagner, sur le terrain, pour que la flamme brille enfin au fronton du rugby français.

Revenons et finissons avec Jean-Pierre Elissalde, qui partage son histoire et plus encore celle de son club de cœur. Cent fois oui, les titres changent des vies. Pour autant, vastes chimères, ils ne disent pas tout du rugby. Même sans médaille, les grands joueurs peuvent faire les grandes équipes. Même sans trophée, certains grands hommes ont aussi fait le destin des grands clubs. Faisons comme notre vigie rochelaise : ne les oublions pas.

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