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6 Nations 2024 - "Haut les cœurs !" : l'édito du vendredi

Par Emmanuel MASSICARD
  • En Écosse, les Français ont assuré l'essentiel avec une précieuse victoire, toujours difficile à aller chercher dans la furie de Murrayfield.
    En Écosse, les Français ont assuré l'essentiel avec une précieuse victoire, toujours difficile à aller chercher dans la furie de Murrayfield. Icon Sport - PA Images
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L'édito du lundi par Emmanuel Massicard... Champagne ! Face à l’Ecosse il y a quinze jours, l’équipe de France a remporté "une de ses plus belles victoires". C’est du moins l’aveu de Fabien Galthié en personne, livré lors d’une conférence de presse un brin surréaliste et parfois même lunaire, depuis les entrailles de Murrayfield !

Oui, lunaire. Parce qu’en guise de chef-d’œuvre, les Bleus n’ont jamais remporté qu’un court succès sur l’autel de l’arbitrage vidéo. Alors, il faut être sacrément solide pour nous vendre des œufs de lompes au prix du caviar.

Mais rendons à Fabien ce qui appartient à César. Emporté dans son tourbillon émotionnel, le sélectionneur a certainement tout mélangé de la forme et du fond, du cœur et de l’ouvrage, de la raison et de l’ambition, bref du contexte et de son idéal.

La vérité se trouvait donc ailleurs, masquée par les écrans de fumée d’une communication mal maîtrisée : si le XV de France n’a pas brillé à Murrayfield, il s’est imposé grâce à l’engagement de ses hommes (plus encore de ses leaders) qui se sont (re) mobilisés dans les jours précédant la rencontre.

Et si les Bleus ont ainsi repris des couleurs, ils le doivent en bonne partie à leur mentor qui relança une machine grippée depuis la défaite en quart de finale du Mondial. Chapeau, l’artiste : le père fouettard tant redouté s’est mué en grand frère la confiance. Ce n’est pas la moindre des performances. Et cela valait donc ces louanges adressées à l’ensemble mais qui suintent le positivisme surjoué et l’autosatisfaction.

La recette est vieille comme le rugby mais elle fonctionne toujours et participe au plaisir que nous avons à partager. Pour autant, ne soyons pas dupes : encore loin de ses promesses d’hier et de son potentiel, le XV de France progresse mais il n’est pas sorti d’affaire. Clairement, ce n’est pas cette victoire à l’orgueil qui marquera totalement la bascule entre deux staffs, deux méthodes et deux visions. Pas plus qu’elle signera la fin de nos regrets ou celle de la dépendance au duo Dupont-Ntamack.

Soyons donc patients et modestes même si l’envie nous brûle de retrouver une vitrine rugbystiquement belle à en chialer. Sur le chemin de la reconstruction va se trouver l’Italie, dimanche à Lille. Un adversaire certes largement à portée du XV de France mais qui sait devenir, à intervalles réguliers, ce fichu caillou placé dans la chaussure tricolore pour l’empêcher de courir vite et loin.

Les Transalpins de Gonzalo Quesada ont toutes les meilleures raisons possibles pour faire de ce match leur finale de Coupe du monde et ainsi puiser à leur tour dans ce supplément d’âme qui fit le bonheur des partenaires de Grégory Alldritt, l’autre semaine en Ecosse.

Vous voyez le piège ? Nous aussi. Alors, espérons que le discours béat de Fabien Galthié n’aura pas eu d’effet soporifique, et que la bataille de la fierté restera l’obsession de ce XV de France en quête de rebond. Pour cela, ne nous trompons pas de combat : même si le match d’après "la plus belle des victoires" a de quoi faire pousser des ailes, il reste d’abord une affaire d’engagement et de solidarité.

Aussi facile à faire qu’à écrire ? Évidemment, non. Surtout, pour un groupe en quête de sens après son échec du Mondial. Des hommes longtemps laissés sans réponse au-dessus du vide, avec le devoir d’assumer bien davantage qu’il ne leur appartenait. Des joueurs qui ont vu la lueur en Ecosse et qui cherchent désormais la pleine lumière.

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