Rugby à 7 - Famille ovale, nommé par World Rugby, prince de Vancouver... : qui est Théo Forner ?

  • Théo Forner, 22 ans et déjà 49 matchs à VII
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À 22 ans, Théo Forner est une de valeurs montantes de France 7. L’arrière-ailier de l’Usap, reconnu comme un des meilleurs débutants du circuit mondial la saison passée, fait fructifier son héritage familial et un potentiel indéniable. Rencontre avec le Catalan à l’occasion de son retour au Canada où il avait tant brillé l’an passé.

Un fils et petit-fils de rugbyman

Voir Théo Forner devenir rugbyman professionnel n’a pas surpris grand monde du côté d’Espira-de-l'Agly, commune du Nord-Est de Pyrénées-Orientales. "Mon grand-père a joué au rugby à XV comme pilier. C’était une autre dimension. Il est passé dans plusieurs clubs du département. Mon père, lui, a joué à XIII à Estagel avant de finir à XV. Et il a été mon premier entraîneur." Après douze ans à l'Esc-Bac-Asp (entente Espira-de-l'Agly-Baixas-Peyrestortes), ce Catalan pure souche a mis le cap sur Prades puis Perpignan, à la section rugby du lycée Maillol, où il a été repéré, en 2019, par les recruteurs de l’Usap : "Je jouais 10 à l’origine mais quand l’Usap m’a conservé, c’était en tant qu’arrière-ailier. C’est le poste qui me correspond le plus et où je m’exprime le mieux."

Il a été repéré comme pilier à 7

La pratique du VII est venue un peu par hasard dans le parcours de Théo Forner : "Il y a une année espoirs où je n’ai presque pas joué à l’Usap. J’étais souvent blessé et pas au niveau. Alors que je commençais à retrouver mes sensations, je me suis retrouvé à disputer un tournoi à VII, le Howard Hinton Sevens, avec une équipe locale. Au moment de la"compo", le coach nous a dit : "Les grands, vous jouez devant, les petits derrière." Du coup, je me suis retrouvé pilier. Ça ne m’a pas empêché de beaucoup aimer. J’ai alors été détecté par Nicolas Le Roux puis j’ai participé à mon premier stage avec France 7 développement. À la fin de cette saison-là, j’ai disputé les tournois Europe, ce qui m’a fait mûrir dans cette pratique. J’ai compris que j’avais les qualités pour m’intégrer." C’était fin 2022 et ce n’était que le début des choses sérieuses.

Théo Forner a été nommé dans la catégorie Rookie de l’année lors des World Rugby Sevens Series Awards 2023 \ud83d\udc4f#HSBC7s pic.twitter.com/lktLVjEzpT

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Des débuts inespérés sur le circuit mondial

Début 2023, Théo Forner a intégré l’élite de France 7 à Marcoussis : "Je suis arrivé sur la pointe des pieds, j’essayais de faire mes preuves à l’entraînement. Puis, comme il y a eu des blessures et que Paulin (Riva) allait être papa, j’ai été sélectionné pour Hong-Kong. Et là, l’équipe est allée chercher la médaille de bronze. Nous étions cinq ou six débutants dans le groupe. Tout le monde nous disait : "C’est incroyable de faire un podium." C’est là que l’on a compris que cette équipe avait un vrai truc." Son éclosion internationale a coïncidé avec une autre forme d’épanouissement : "Ça a été une année pleine car j’ai bien navigué entre VII et XV. J’ai joué huit matchs avec l’Usap. Je rentrais de tournoi, je m’entraînais puis jouais avec Perpignan : ce n’était que du bonheur." L’été dernier, il a été confronté à un choix. Au verdict évident : "Le staff de l’équipe de France voulait que je sois à 100 % avec le 7. Je n’avais aucune raison de dire non. J’ai décidé de mettre mon énergie à 100 % dans ce projet qui est fabuleux." Tout en sachant qu’il reprendra le fil de son histoire sang et or derrière, son contrat courant jusqu’en 2025.

Vancouver, comme dans un rêve

Ce vendredi, Théo Forner va remettre les pieds au BC Place Stadium, là où son talent avait explosé à la face des Sevens Series, l’an dernier. Au point qu’il avait été désigné "impact-player" de la compétition, aux côtés de Varian Pasquet : "On avait terminé avec le même nombre de points. Il y avait surtout eu une finale à la clé. On avait mené jusqu’à trois minutes de la fin, il n’avait pas manqué grand-chose pour l’emporter. Je ne garde que de bons souvenirs de ce tournoi : j’avais marqué huit essais en cinq matchs. J’avais pourtant pris une béquille lors de la première rencontre et je n’arrivais plus à marcher le jour même. Heureusement, le lendemain, c’était passé et j’avais pu jouer toutes les autres rencontres. J’avais inscrit trois doublés, tout me souriait. Les autres faisaient le boulot, je n’avais plus qu’à marquer. En plus, c’était mon premier tournoi en tant qu’ailier." Et le Catalan de trépigner : "J’ai hâte de retrouver ce stade."

Le match MAJUSCULE de Théo Forner \ud83d\udd25

Le Perpiganais a inscrit un triplé en première mi-temps, mettant toute son équipe dans le bon chemin pour une victoire face aux Néo-Zélandais#HSBCSVNSPER pic.twitter.com/FTQBzbb7yF

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Des stats à faire tourner les têtes

En une année, Théo Forner a affolé les compteurs. "Au terme de ma première saison, j'ai été nommé parmi les rookies de l’année par World Rugby. C’est le genre de reconnaissances qui fait plaisir même si je n’ai pas été élu", commente-t-il sobrement. En 49 matchs, le Perpignanais totalise 25 essais, soit plus d’un toutes les deux rencontres. "Je me sens vraiment à l’aise dans cette équipe, j’arrive à exprimer mes qualités. Mais je ne le fais pas en pensant à moi." Une année de rugby à VII a permis à cet espoir de valoriser un potentiel que tous les suiveurs de l’Usap lui reconnaissaient, au-delà de sa pointe de vitesse (36,6 km/h) : "A mon poste d’arrière-ailier, cette discipline ne peut que me faire progresser. Ça m’a appris à être plus endurant, à sprinter plus longtemps et à être plus résilient. Je ne lâche plus rien. Techniquement, je savais faire des passes mais là, c’est un niveau au-dessus. Et j’ai pris énormément d’expérience, aussi. Avec tous les matchs couperet et la pression, ça fait mûrir plus vite." Vendredi, le minot d’Espira-de-l'Agly devrait honorer sa 50e cape avec France 7 : "Je ne le savais pas. Ça ne fait qu’un an que je suis là. Ça fait quelque chose même si ce n’est que 14 minutes à chaque fois."

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