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6 Nations 2024 - Extrêmement maladroits, les Bleus ont les mains qui tremblent

Par Simon VALZER
  • Si cette passe après-contact de Posolo Tuilagi pour Charles Ollivon a bien été assurée, les Bleus ont trop souvent manqué de continuité dans leurs transmissions pour créer du danger dans la défense italienne.
    Si cette passe après-contact de Posolo Tuilagi pour Charles Ollivon a bien été assurée, les Bleus ont trop souvent manqué de continuité dans leurs transmissions pour créer du danger dans la défense italienne. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
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Bien que supérieurs aux Italiens en conquête, les Bleus ont gâché cette domination par une bien piètre qualité de l’exécution technique de leur ligne d’attaque.

Que fait généralement une équipe quand elle n’est pas au meilleur de sa confiance ? Elle se recentre sur les fondamentaux, sur le jeu d’avants. C’est parfaitement ce qu’ont fait les Bleus à Lille, du moins durant les vingt premières minutes. Dans le sillage d’une mêlée conquérante, d’une touche à nouveau efficace (même si celle-ci n’a pas été autant inquiétée par les contres que face à l’Irlande) et de charges bien senties, les Bleus ont cherché à marquer leur territoire, et l’adversaire. Mieux, ils ont même marqué des points. Un essai (Ollivon). Leur seul de toute la rencontre. Inscrit au terme d’un enchaînement de "pick and go" au ras des rucks, où ils ont surpris les Italiens. Suffisant pour prendre l’avantage au score et passer la plus grande partie du premier acte dans le camp des Italiens. Sauf que les Bleus se sont laissés griser par ce sentiment d’avancer en permanence, comme l’avouait le capitaine Charles Ollivon : "C’est assez paradoxal parce que nous avions un ressenti plutôt positif sur le début de match. Sur le terrain, on les mettait à mal devant, sur les ballons portés, sur les mêlées… On se sentait fort. On mène rapidement 10 à 0. La marche avant était enclenchée et on a voulu insister, peut-être un petit peu trop. On se disait qu’à un moment, ça allait lâcher. On venait mourir à quelques mètres de ligne. Et même si on dominait en mêlée, en touche ou dans les enchaînements de rucks, les Italiens étaient toujours là. On n’a pas eu l’impression de défendre sur toute la première mi-temps, mais sur une seule action ils reviennent à sept points, et nous, on rentre au vestiaire à quatorze. C’est assez complexe à expliquer… Mais cette impression de domination devant était mauvaise."

Le capitaine des Bleus n’a pas tort. Seulement, cela ne répond pas à deux questions : pourquoi diable nos Français n’ont-ils pas continué à passer par l’axe, en force et en usant de ballons portés ? Enfin, surtout, pourquoi les trois-quarts ont été si maladroits ? Le festival des maladresses commença dès la 24e minute, quand Matthieu Jalibert, après avoir renversé le jeu dans les 22 mètres transalpins, tenta de servir son ailier Damian Penaud par une courte diagonale au pied. Résultat ? En touche.

20 fautes de mains, 18 ballons perdus

Deux minutes plus tard, c’était au tour de Paul Boudehent de commettre un en-avant à cinq mètres de la ligne. À la 29e, Jalibert l’imitait. À la 32e, l’ailier Damian Penaud s’échappait sur l’aile et tapait l’un de ses fameux par-dessus qui, d’ordinaire, lui sourient si souvent. Pas cette fois. Comme pour son ouvreur, le ballon alla en touche. Une poignée de minutes avant la mi-temps, ce même Penaud ajustait mal sa remise intérieure pour Matthis Lebel venu à hauteur… Et que dire de cette mauvaise passe de Yoram Moefana à la 75e, suivie d’un en-avant de Penaud ?

In fine, les Tricolores terminent la rencontre avec le total vertigineux de 20 fautes de main, et 18 ballons perdus. Trop, beaucoup trop, pour espérer mieux face à une équipe italienne qui n’en demandait pas tant pour exploiter ce surplus de munitions. Une chose est sûre, les Bleus devront se débarrasser de cette tremblote s’ils veulent exister au pays de Galles, où l’on plaque aussi fort que l’on espère renouer avec la victoire…

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Les commentaires (1)
CasimirLeYeti Il y a 1 mois Le 27/02/2024 à 13:18

Erreur dès le premier ballon, (00:35) suite à un coup de pied trop long de l'Italie, un mouvement Bleu démarre de la gauche vers la droite où Jalibert tente une passe de 25 mètres vers Lebel alors qu'il avait du monde plus près et la balle rebondit au sol, Lebel la prend et se retrouve pris par 2 italiens...
Bon, après plus généralement, même à l'époque des glorieux aînés inventeurs du french flair, on était en retard sur la précision et surtout un truc qui se voit moins (mais fait gagner du temps et donc de l'espace), la vitesse de la gonfle !
La raison la plus généralement avancée est que les joueurs français n'aiment pas les exercices répétitifs...