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6 Nations 2024 - Peu en vue depuis le début de la compétition, la charnière a connu un cauchemar face à l'Italie

Par Nicolas ZANARDI
  • La charnière, avec un Maxime Lucu (ici) fébrile et un Matthieu Jalibert coupable de plusieurs imperfections techniques, a été le symbole du désastre français.
    La charnière, avec un Maxime Lucu (ici) fébrile et un Matthieu Jalibert coupable de plusieurs imperfections techniques, a été le symbole du désastre français. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
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Déjà en difficulté lors de ses précédentes sorties, la doublette Lucu-Jalibert a encore sombré contre l’Italie, incapable en première période de trouver les solutions pour concrétiser le travail de leurs avants. Le changement semble d’autant plus inévitable, après la blessure au genou de l’ouvreur…

C’est un mal typiquement français que de tomber sur la charnière, après un piètre match du XV de France. Parfois même un piège dans lequel Fabien Galthié a toujours voulu éviter de tomber, pour l’avoir lui-même éprouvé en tant que joueur… c’est ainsi que, depuis le début de son mandat, le sélectionneur a toujours pris soin d’installer ses charnières autant que possible dans la durée, se refusant à les sacrifier en cas de contre-performance. Le hic, avec ce début de Tournoi ? Il est que si, contre l’Irlande, la circonstance atténuante d’un pack clairement dominé pouvait être évoquée, celle-ci était déjà beaucoup moins valable en Écosse, où la paire Lucu-Jalibert n’avait pas franchement excellé. Et que, pour tout dire, cet argument ne vaut plus du tout dans l’analyse du match contre l’Italie, où les avants français avaient clairement concassé leurs adversaires en première période. Et dans cette optique, qu’on le veuille ou non, la charnière se trouve fatalement en cause…

Ce qu’on peut lui reprocher de plus évident, au vrai ? C’est d’avoir, lors des temps forts tricolores, systématiquement cherché à renverser le jeu dans les zones de marque. Consigne établie en corrélation avec le staff, après l’analyse des défaites italiennes contre l’Angleterre et l’Irlande ? Probablement. Sauf qu’à Lille, la domination des avants tricolores semblait telle qu’il aurait semblé beaucoup plus avisé de les laisser travailler simplement dans l’axe (comme sur le seul essai du match inscrit par Charles Ollivon) plutôt que de "réciter" les séquences comme à l’entraînement, en passant parfois par du jeu dans le dos des blocs d’avants qui ne servait objectivement à rien… "On vante souvent leurs automatismes de club mais en équipe de france, on a l’impression qu’ils ont du mal à s’adapter, nous confiait un entraîneur de Top 14 peu après la rencontre. Pendant les arrêts de jeu, par exemple, on ne les voit jamais chercher à communiquer, à se parler. Difficile dans ce cas de trouver des solutions en cours de match, quand on est dans une impasse."

L’ombre plus que jamais pesante de la paire Dupont-Ntamack

À ce titre, Maxime Lucu a vécu un enfer, qui a parfois semblé évoluer sur des rollers derrière les rucks français, où sa fébrilité a clairement tranché avec le visage serein qu’il affiche en club dans le même genre de situation. De quoi souligner, une fois encore, le vide béant laissé par l’absence de Romain Ntamack et surtout d’Antoine Dupont, véritable maître à jouer des Bleus dans les zones de marque, qui distribuait 90 % des dernières passes (à la main comme au pied) dans cette portion du terrain…

Matthieu Jalibert, imprécis pendant la première période, est finalement sorti blessé.
Matthieu Jalibert, imprécis pendant la première période, est finalement sorti blessé. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany

Quant à Matthieu Jalibert, s’il a bien donné de la vitesse par fulgurances aux attaques françaises, c’est malheureusement son déchet technique qui sera aussi retenu, à l’image de cette passe au pied pour Penaud bottée directement en touche. Un débat qu’on ne prolongera pas plus avant ici, puisque la blessure subie au genou par le demi d’ouverture des Bleus va obliger le staff tricolore à revoir ses plans… Mais avec qui ? Thomas Ramos, qui n’a encore jamais débuté un match à l’ouverture au niveau international ? Antoine Gibert, essentiellement convoqué en raison de sa polyvalence 9/10 dans un groupe passé avec la nouvelle convention de quarante-deux à trente-quatre ? Léo Barré, qui n’évolue plus qu’à l’arrière au Stade français, ou encore un des rochelais Reus ou Hastoy, déjà bien assez en difficulté avec leur club ? Pour tout dire, à cet instant du Tournoi, on n’aimerait pas être dans la peau de Fabien Galthié à l’instant de trancher. D’autant que, quitte à changer son ouvreur, le sélectionneur pourrait aussi être amené à revoir ses plans au poste de demi de mêlée, tant Baptiste Couilloud, actuel meilleur marqueur du Top 14, affiche une forme éblouissante depuis plus d’un mois

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Les commentaires (8)
Sumoooo Il y a 2 mois Le 26/02/2024 à 21:15

Quand moi je fais n'importe quoi au boulot, il y'a du monde pour me le rappeler, alors pourquoi eux devrait être épargnés ? Ils n'ont pas été bon, point. Il n'y a pas mort d'homme, mais c'est un fait.

Chabalou Il y a 2 mois Le 26/02/2024 à 17:43

L'article ne dit pas qu'il faut les sortir. Mais ils ont eu 3 matchs pour s'exprimer et ont à chaque fois été en difficulté. Autant cela pouvait être excusable contre l'Irlande Autant ce ne l'est pas contre Ecosse et Italie. Leurs scories, lenteurs, mauvais choix sont ressortis

Danilo31 Il y a 2 mois Le 26/02/2024 à 17:32

Entièrement d'accord avec Lebuon33, le pack Français n'a pas tant que ça "concassé" les Italiens qui pourrissaient les sorties de rucks et de mauls. Lucu n'a pas joué "dans un fauteuil" contrairement à ce que semble vouloir dire l'article. Loin s'en faut, et je trouve qu'il a même dû colmater des brèches à certains moments.