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Pro D2 - Annonce de départ, piste de repreneurs... La folle semaine de Biarritz

Par Pablo ORDAS
  • Depuis l’annonce du départ du président du BO, les entraînements se poursuivent sans que joueurs et staff y prêtent trop attention.
    Depuis l’annonce du départ du président du BO, les entraînements se poursuivent sans que joueurs et staff y prêtent trop attention. Pablo Ordas
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L’avenir du Biarritz olympique va se jouer sur deux fronts dans les semaines à venir : sur le terrain, où les joueurs tenteront de décrocher un maintien en Pro D2, et en coulisses, où l’arrivée de repreneurs est espérée.

À Biarritz, l’agitation perpétuelle autour du club de rugby, depuis plusieurs années, est devenue une sorte d’habitude, presque un élément du quotidien, qui est là dans le coin de la pièce, mais auquel le groupe professionnel dit ne plus prêter trop attention. Mardi matin, sur la pelouse synthétique du Bendern (centre d’entraînement du BO), la trentaine de joueurs disponibles préparait studieusement la réception de Montauban. Sous les gouttes, puis le soleil, il y avait, là, Mohamed Haouas qui blaguait avec ses partenaires, Simon Mannix en train de donner de la voix pour l’opposition à "moyenne intensité" et Billy Searle qui s’installait un peu plus comme le maître à jouer de cette formation. En tribune, une quinzaine de supporters profitaient de cet entraînement matinal pour refaire le monde et analyser la victoire de leur équipe, quatre jours plus tôt, contre Vannes (12-10). Rien de nouveau sous le soleil, quoi.

Pourtant, la veille, le président biarrot, Jean-Baptiste Aldigé, avait réuni ses joueurs pour leur annoncer la nouvelle, qui n’en était plus vraiment une. Louis-Vincent Gave et lui-même ne seraient plus aux commandes du club rouge et blanc la saison prochaine. Cette prise de parole a eu le mérite de "rassurer" quelque peu les salariés. En effet, face à son groupe, "JBA" a expliqué qu’il travaillait pour que les salaires puissent être réglés, tant qu’il serait à la tête du club. "C’était important que les choses soient dites entre la direction et les joueurs", avoue l’ouvreur Ilian Perraux.

Arosteguy : "Des repreneurs sérieux, très intéressés par le club"

Au Pays basque, l’annonce de départ du duo Aldigé-Gave n’a pas été une grande surprise. Depuis l’échec du projet Saint-Sébastien, le président du directoire du BOPB ne cachait pas une certaine lassitude. "Je savais qu’il ne serait plus à Biarritz la saison prochaine depuis le moment où ce projet a été refusé par le maire (de Saint-Sébastien, N.D.L.R.). On m’avait demandé de ne pas communiquer là-dessus, ce n’était pas à moi d’annoncer, pour eux, leur désir de partir", explique Maider Arosteguy. C’est mardi soir, soit un peu plus de 24 heures après l’annonce faite par Jean-Baptiste Aldigé aux joueurs, que la maire de Biarritz a accepté de prendre la parole sur notre site Rugbyrama.fr, pour évoquer l’avenir de l’institution.

De son côté, la maire de Biarritz, Maïder Arosteguy, aux côtés de Jean-Baptiste Aldigé, s’active pour essayer de trouver une issue.
De son côté, la maire de Biarritz, Maïder Arosteguy, aux côtés de Jean-Baptiste Aldigé, s’active pour essayer de trouver une issue. Icon Sport - Scoop Dyga

Depuis la capitale, où elle était, "entre autres", pour le BO, Arosteguy, missionnée par les propriétaires du club basque afin de trouver des personnes capables d’assurer la suite, a annoncé être en contact avec "des repreneurs sérieux, très intéressés par le club". Au sujet de cette piste étrangère, l’édile ne peut, pour le moment, pas dire grand-chose de plus, si ce n’est que "ce sont des gens sérieux avec une superficie financière, qui ont un projet sportif, un projet d’avenir. Aujourd’hui, ils sont au travail avec leurs avocats, leurs comptables, leurs conseillers".

Dans l’idéal, face à "l’urgence financière importante", elle aimerait finaliser leur venue pour "début avril", mais une autre solution existe, dans le cas où l’arrivée de repreneurs ne pourrait pas être actée dans les plus brefs délais. Une sorte de plan B "très court-termiste", où "la ville ferait la phase transitoire en étant entourée de mécènes et d’entreprises locales qui pourraient aider". Aujourd’hui, la maire de Biarritz n’est pas la seule à s’activer, en coulisses, pour essayer de trouver une issue. Membres du conseil de surveillance, Stéphane Carella et Nicolas Brusque multiplient les coups de fil depuis plusieurs jours. "On essaye de rameuter, de trouver des solutions. C’est soudain, on a très peu de temps face à nous, c’est ce qui rend la chose compliquée", reconnaît l’ancien arrière international.

Et les joueurs, dans tout ça ?

De leur côté, en interne, les joueurs répètent, à l’envi, qu’ils veulent faire abstraction de toute l’agitation qu’il y a en coulisses. Ceux qui sont arrivés l’été dernier au Pays basque découvrent finalement un contexte auquel les plus anciens sont habitués. "On se concentre sur l’objectif de maintenir le club, car c’est la seule chose sur laquelle on a la main", rappelle Ilian Perraux. "Nous faisons tout pour rester entre nous, sans divaguer sur les choses externes", expliquait, de son côté, Thomas Hébert en fin de semaine dernière.

Même s’ils tentent de le masquer et qu’ils n’en parlent pas publiquement, la situation les affecte. C’est logique. Avant d’être des rugbymen professionnels, ils sont humains et ont, pour la plupart, une famille. "Ils sont inquiets à double titre, résume un agent. Ils le sont d’un point de vue sportif, car ils veulent se maintenir, mais aussi mentalement et psychologiquement, car ils se demandent s’il va y avoir un repreneur." Plusieurs Biarrots, en fin de contrat, ont décidé, pour des raisons sportives, avant même que la situation ne se dégrade, de partir ailleurs. Jonas a signé au Stade français, en Top 14. Sauveterre et Jalagonia dans le haut du Pro D2, à Provence. Récemment, Bastien Soury a demandé à être libéré de sa dernière année pour signer à Grenoble et la quinzaine de joueurs en fin de contrat (Francoz, Martin, Augry…), ne sait pas de quoi son avenir sera fait. Aujourd’hui, ils sont libres de s’engager ailleurs.

Depuis l’annonce du départ du président du BO, les entraînements se poursuivent sans que joueurs et staff y prêtent trop attention.
Depuis l’annonce du départ du président du BO, les entraînements se poursuivent sans que joueurs et staff y prêtent trop attention. Pablo Ordas

Les autres sont tout aussi dans l’inconnu. "Les mecs attendent de voir s’il y a un repreneur ou pas, indique un second agent. Tant que le club existe juridiquement, ils sont tenus par leur contrat." Dans une telle situation, le pire, à savoir, une liquidation, doit aussi être envisagé, même si personne ne le souhaite, en interne. "Nous devons être proactifs, souligne un troisième agent. Même si les joueurs sont sous contrat, nous devons être attentifs aux opportunités qui se présenteraient sur le marché des transferts, au cas où l’issue deviendrait négative."

Montauban, une occasion en or

C’est avec ce climat loin d’être idéal que le BO s’apprête à affronter Montauban, vendredi, dans ce qui s’apparente à un nouveau match important pour les Basques, car c’est le prochain, mais surtout, car l’USM ne compte qu’un petit point de plus au classement. " Ce sera encore plus dur, face à Montauban, que contre Vannes, prévient Ilian Perraux. Les Montalbanais jouent leur survie, comme nous, et vont se donner à 200 % pour venir chercher des points. On ne peut pas se permettre de se relâcher." D’autant que la réception de Montauban est une occasion en or pour sortir la tête de la zone rouge. En effet, un succès face aux joueurs de "PP" Lafond permettrait aux Biarrots de quitter l’inconfortable place de barragiste, de clôturer ce bloc avec un bilan comptable positif (trois victoires pour deux défaites) et, enfin, de partir quelques jours en vacances avec l’esprit un peu plus léger, avant de vivre un printemps décisif pour l’avenir du club.

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