International - Le rugbyman néo-zélandais décédé à 33 ans souffrait d'une maladie liée aux chocs à la tête
En Nouvelle-Zélande, c'est le premier cas de maladie neurodégénérative observé chez un rugbyman de haut niveau. Billy Guyton, passé par les Blues en Super Rugby, était décédé en 2023 à l'âge de 33 ans.
Billy Guyton est décédé en 2023, à l'âge de 33 ans, de ce qui s'apparente à un suicide. Retenu avec les Maori All Blacks, il avait joué dans le championnat domestique avec North Otago et Tasman, et en Super Rugby avec les Hurricanes, les Crusaders puis les Blues. Mort à Nelson le 15 mai 2023, il avait été ensuite l'objet d'études poussées par la Neurological Foundation's Brain Bank, laquelle démontre à présent qu'il souffrait du deuxième stade d'encéphalopathie traumatique chronique (ETC, ou CTE en version anglaise).
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Sa maladie neurodégénérative peut donc être mise en relation avec sa pratique du rugby à niveau professionnel. Le professeur Maurice Curtis, coprésident de l'institut, a exprimé : "Diagnostiquer une ETC chez une personne si jeune en dit long sur les chocs répétés à la tête dès le plus jeune âge." Son père, John Guyton, a réagi auprès de nos confrères de 1News : "C'est triste de voir le temps que ça a pris de comprendre à quel point Billy souffrait quotidiennement. Le plus terrible, c'est sans doute sa frustration de ne pas avoir la cause de son mal-être, puisqu'il n'avait aucune réponse du corps médical."
Guyton souffrait de migraines chroniques, de nausées et de troubles de la vision
Pour rappel, l'encéphalopathie traumatique chronique atteint le cerveau progressivement avec des maux de tête, nausées, effets sur la mémoire, changements d'humeur et même dépression... L'ancien international gallois Alix Popham le décrit bien, avec l'histoire de sa virée en vélo en septembre 2019 : après s'être perdu, il fit un blackout. Billy Guyton avait quant à lui pris sa retraite en 2018 en raison de trop nombreuses commotions cérébrales subies. Il avait même déclaré à l'époque lutter de longue date contre un trouble bipolaire, mais que les chocs lui avaient causé des migraines chroniques, des nausées ainsi que des troubles de la vision.
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Publiée en octobre dernier, une étude menée sur 31 anciens joueurs par différents instituts de recherche aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Australie, révèle que 21 d'entre eux (soit 68%) souffraient d'une ETC à leur mort. Pour rappel, le diagnostic ne peut se faire que post mortem. Amateurs pour 23 d'entre eux, et joueurs d'élite pour les 8 autres, la moyenne de leur carrière était de 18 ans, et l'étude a aussi conclu que chaque année supplémentaire de pratique augmente le risque d'ETC de 14%. Chez les cas où une ETC était décelée, la durée de carrière était de 21,5 ans, contre 12,1 ans chez les autres. Toutefois, aucune corrélation n'a été mise en avant concernant le niveau des joueurs ni leur poste sur le terrain.
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