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France - Angleterre. Technique : comment la touche française a fait sa révolution

  • Charles Ollivon face à l'Angleterre lors du dernier match du Tournoi des 6 Nations 2024.
    Charles Ollivon face à l'Angleterre lors du dernier match du Tournoi des 6 Nations 2024. Icon Sport - Hugo Pfeiffer
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Peu en verve depuis le début de la compétition, la touche française est montée en gamme en fin de Tournoi dans le sillage de sa deuxième ligne Meafou-Flament qui, parfaitement secondée par le duo Cros-Ollivon, a permis aux Bleus de marquer deux essais sur des ballons de contre.

C’est peu dire que, sur le début du Tournoi, l’alignement français s’était avéré en difficulté. En raison, disaient certains, de la difficulté pour l’entraîneur de la conquête Laurent Sempéré d’adapter ses méthodes d’entraînement au rugby international ? Peut-être. Mais la réalité, beaucoup plus simple, était aussi probablement que le XV de France ne pouvait pas compter sur la deuxième ligne espérée. Autant dire que le débarquement de la paire Flament-Meafou dans la cage a fait un bien fou puisque, dès son premier match au pays de Galles, Thibaud Flament a réalisé un match quasi parfait en tant que capitaine d’alignement (7/8), s’attirant au passage les compliments de son coach. "Nos deuxième ligne ont découvert un nouveau système et en peu de temps ils se sont parfaitement intégrés, expliquait celui-ci dans nos colonnes. Ils se sont approprié les annonces, si bien que c’est Thibaud qui a eu la responsabilité de celles-ci." Le Toulousain (parfaitement secondé par Alexandre Roumat) confirmant au passage contre l’Angleterre, avec un 16/17 réussi par l’alignement français, qui permit aux Bleus de construire quelques mauls performants, et surtout ne pas céder au doute dans le money-time.

Meafou, si fort pour casser les mauls

Au sujet des mauls, toutefois, c’est surtout en défense que les Bleus se sont illustrés. Notamment lorsqu’il s’agit, à plusieurs reprises, de défendre la ligne d’en-but face aux pénaltouches anglaises, un de leurs historiques points forts. Pour ce faire, le nouveau système des Bleus mise sur une répartition, avec trois joueurs qui "contiennent" et trois chargés de "s’infiltrer", dans le but d’imposer une grosse pression susceptible d’amener l’adversaire au sol. Mais si le système défensif choisi est une chose, la qualité des hommes pour l’exécuter en est une autre et on ne peut que saluer ici l’impact d’un certain Emmanuel Meafou, qui n’a à vrai dire pas beaucoup d’équivalents (hormis peut-être Will Skelton) dans l’art de destructurer un maul. "Ce n’était pas forcément un secteur qui l’intéressait au départ, mais il a compris depuis un an ou deux qu’il pouvait avoir beaucoup d’impact sur le jeu de son équipe dans ce secteur précis, nous confiait récemment un membre du staff toulousain. L’exemple de Skelton avec La Rochelle l’a beaucoup aidé, il échange beaucoup avec lui et se nourrit de son exemple." Un modèle qui a manifestement bien servi, puisque les Bleus furent la seule équipe du tournoi à ne pas encaisser de ballon porté face au pays de Galles, avant de mettre en boîte les mauls anglais, systématiquement détruits à la retombée du bloc de saut par la puissance de "Manny". À laquelle il faut aussi conjuguer l’art de François Cros pour "nager" au sein des mauls pour en briser les liaisons…

Les codes anglais déchiffrés par Sempéré et Cros

Toutefois, au-delà de la défense des portés, c’est dans un autre registre que Cros s’est distingué face au XV de la Rose. À savoir son contre en touche, qui permit notamment aux Bleus d’inscrire leur premier essai au bout d’une contre-attaque de 80 mètres. "On n’avait pas beaucoup sauté depuis le début du Tournoi, et à force de prendre confiance en notre système, on en touche les fruits, témoignait Cros après le match. Laurent Sempéré avait bien analysé la touche anglaise dans la semaine grâce aux micros arbitres, et trouvé leurs codes oraux. Et il s’est avéré que pour ce match, ils n’en avaient pas changé... Sur leur premier lancer, je ne réagis pas à leur code, et au final ils ont fait ce que Laurent nous avait prédit ! Alors sur la deuxième, avec le même scénario, j’ai entendu le même code. Et j’y suis allé…" Le code en question ? On peinerait presque à le croire, si on n’avait pas une confiance aveugle en la sincérité du Toulousain. "Leur code, pour un premier sauteur, c’était tout simplement "one", souriait Cros. Lorsque je l’ai entendu, j’ai sauté…" Le lift d’Atonio et Flament fit le reste, ainsi que la vitesse des Bleus.

Mieux ? Sachant leur début d’alignement décodé sur touches complètes, les Anglais se hasardèrent à la 60e à un lancer en fond, pour le premier lancer du remplaçant Theo Dan. Bien mal leur en prit puisque, la montée au contre d’Ollivon aidant, le jet du talonneur anglais fut trop haut, permettant à Ramos de le pousser au pied. La suite, vous la connaissez, avec cet essai de Fickou qui permit aux Bleus de repasser devant, et de sceller la domination définitive de l’alignement français. Pas mal, face à celui qu’on présente régulièrement comme le meilleur du monde…

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Les commentaires (1)
Chabalou Il y a 1 mois Le 18/03/2024 à 06:26

Ça serait bien de gagner des touches adverses sans avoir leur code