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Top 14 – "Impossible n’est pas Racing !" : la chronique de Xavier Garbajosa

  • Nolann Le Garrec a été décisif dans la victoire du Racing à Castres.
    Nolann Le Garrec a été décisif dans la victoire du Racing à Castres. Icon Sport - Laurent Frezouls
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Consultant Midi Olympique, l’ancien international Xavier Garbajosa a choisi de s’attarder sur la performance du Racing 92, vainqueur sur la pelouse de Castres, grâce notamment à une pénalité obtenue en fin de match alors que les Franciliens évoluaient en infériorité numérique, à douze contre quinze…

"Aller chercher la pénalité de la gagne en jouant à douze contre quinze, c’est possible. Si, si, je vous jure. Le Racing 92 l’a prouvé. Dans un scénario de match complètement dingue, cette équipe, par une stratégie bien orchestrée et une débauche d’énergie exceptionnelle, a réussi l’impossible, alors qu’elle sortait d’une période extrêmement compliquée.

Quand Naituvi prend son carton jaune (75e), le quatrième de la rencontre soit dit en passant, les Racingmen sont menés d’un point (21-20) alors qu’ils ont fait la course en tête durant tout le match. La rencontre touche à sa fin et la possession est castraise. Seulement, les joueurs du CO vont perdre le contrôle du ballon dans de drôles de circonstances. Dans un ruck à l’avantage de Castres, le deuxième ligne Will Rowlands est à la lutte. Il fait l’effort de rester debout et donne un coup de pied dans le ballon au cœur d’un regroupement pour le rabattre vers son camp. Surprenant. Avec beaucoup de sincérité, je me suis posé la question de savoir si le geste de Rowlands n’était pas illicite. Après vérification, le geste n’a rien de répréhensible. C’est donc un petit coup de pied pour le Gallois, un grand pas pour le Racing. En suivant, même avec trois joueurs de moins, les Franciliens vont réussir à obtenir ce qu’il cherchait : une pénalité.

La nouvelle dimension de Le Garrec

Comment s’y sont-ils pris ? Avec une telle infériorité numérique, impossible d’écarter le moindre ballon. Ce serait suicidaire. Là, Nolann Le Garrec a été précieux, on y reviendra. Le demi de mêlée a organisé des cellules pour jouer au près, avec des soutiens offensifs très proches. Entre chaque petit tas, des petites passes. Surtout, aucune prise de risque. Objectif : contraindre l’adversaire à se mettre à la faute. Bingo. Le pilier castrais Tichit ne sort pas de la zone plaqueur-plaqué. C’est gagné. Enfin presque. Encore faut-il que le petit Le Garrec ne tremble pas lors de son tir au but.

Mais à tout dire, pour voir évoluer cette équipe depuis le début de la saison, Le Garrec a vraiment pris une autre dimension. Ce jeune garçon est bluffant et devient, à chaque sortie, de plus en plus impressionnant. Sur cette rencontre, le demi de mêlée s’est affiché sur la même dynamique que celle du Tournoi des 6 Nations. Il a accéléré les ballons, fait les bons choix, fait jouer autour de lui, créé de la menace autour des rucks. Et puis, cerise sur le gâteau, il a quand même eu une drôle de sérénité face aux perches et accessoirement face au vent. Le Racing peut lui dire merci.

Mais revenons à cette période où les joueurs de Stuart Lancaster ont évolué à treize contre quinze suite aux deux cartons consécutifs de Thomas Laclayat (66e) et Hassane Kolingar (68e). Dans un rugby où la circulation des joueurs et l’occupation des espaces sont capitales, les Racingmen ont réussi une véritable performance. Un truc incroyable. Certes, ils ont encaissé un essai (Fernandez, 72e) durant cette période, mais ils n’ont craqué qu’au bout de huit minutes. Ils ont retardé l’échéance. Comment ? En adoptant la politique de "l’homme debout". La raison ? Un joueur au sol est un joueur mort, il ouvre encore des espaces supplémentaires à l’adversaire. Les Racingmen n’ont donc pas commis l’erreur de se consommer dans les rucks, ni d’offrir une pénalité gratuitement. Alors, vous me direz qu’à la fin, Castres a aussi obtenu la pénalité de la gagne. C’est vrai. Mais la résilience, l’intelligence stratégique et la capacité à se réorganiser ont finalement été récompensées."

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