Abonnés

Champions Cup - La belle symphonie des éclairs de la ligne d'attaque de l'Union Bordeaux-Bègles

Par Nicolas AUGOT
  • Tout a été trop vite pour les Saracens, face aux Bordelais  de Louis Bielle-Biarrey.
    Tout a été trop vite pour les Saracens, face aux Bordelais de Louis Bielle-Biarrey. Icon Sport - Anthony Dibon
Publié le
Partager :

L’Union Bordeaux-bègles a encore infligé une correction aux Saracens à Chaban-Delmas (45-12) pour rejoindre les Harlequins en quart de finale. Un match qui se jouera encore à Chaban !

Six essais inscrits, quarante-cinq points au tableau d’affichage : l’Union Bordeaux-Bègles n’a pas fait dans la dentelle face à des Saracens humiliés pour la deuxième fois de la saison au stade Chaban-Delmas (45-12). Yannick Bru pouvait bien rester dans la retenue, concédant qu’il redoutait un fait de match piégeux après un premier acte conclu sur le score de 10 à 0 et expliquant que ce succès ne pouvait être comparé à la victoire acquise sur le score de 55 à 15 au mois de janvier, son équipe a pourtant encore largement dominé les champions d’Angleterre en titre.

Après seulement treize minutes de jeu, les Bordelais étaient déjà entrés à trois reprises dans l’en-but adverse et ils se voyaient encore refuser deux nouveaux essais, avant le premier valide inscrit par Mateo Garcia quatre minutes avant la pause. Avec un peu plus de réussite dans la zone de marque et un arbitre de touche moins pointilleux pour signaler un en-avant entre Damian Penaud et Louis Bielle-Biarrey, il est évident que l’addition aurait été bien plus salée, que la reddition anglaise aurait été actée en moins de quarante minutes sans que personne ne puisse contester ce verdict prématuré. Alors, même si le tableau d’affichage restait figé pendant de trop longues minutes, la domination de l’UBB était criante dès les premiers contacts, alors que les Anglais s’efforçaient de mettre une intense pression dans les zones d’affrontement et sur la ligne d’avantage, parvenant même à faire reculer les Girondins sur quelques offensives. Mais les avants bordelais ont rapidement éteint toute tentative de rébellion, en ferraillant sur chaque regroupement, gagnant de précieux ballons au sol.

Bielle-Biarrey, Depoortere, mais aussi Garcia ont chacun réalisé une belle prestation face aux Saracens.
Bielle-Biarrey, Depoortere, mais aussi Garcia ont chacun réalisé une belle prestation face aux Saracens. Icon Sport - Anthony Dibon

Face à une telle intensité, même l’expérimenté Maro Itoje en perdait sa lucidité, se laissant aller à une faute évitable, pour ne pas dire stupide, en tapant sur le ballon pour stopper une offensive bordelaise. Le deuxième ligne des Saracens écopait d’un carton jaune, sous les hourras d’un stade Chaban-Delmas savourant enfin un arbitrage vidéo favorable à ses protégés. Une supériorité numérique logique car l’indiscipline des Saracens était flagrante (neuf pénalités contre deux à la pause), ce qui était aussi un indice majeur de la domination de l’UBB. Une supériorité numérique qui permettait surtout aux Girondins d’inscrire le premier essai de la rencontre.

L’envol de la patrouille de France

Après ce corps à corps, cette guerre de l’ombre, et donc deux essais opportunistes de Mateo Garcia après des exploits de Romain Buros et Tevita Tatafu, la "patrouille de France" se lançait dans une symphonie enfin dénuée de fausses notes pour conclure des mouvements limpides. Si l’orage grondait en première période, la foudre est tombée lors du second acte, avec une multitude de magnifiques éclairs sur la pelouse d’un stade Chaban en ébullition. Damian Penaud s’amusait, Nicolas Depoortere s’envolait par deux fois, Louis Bielle-Biarrey accélérait lui aussi à deux reprises, Maxime Lucu savourait une énième standing ovation de son public, tout comme l’inusable "Big Ben" Tameifuna, sonnant toujours le glas de ses adversaires.

A lire aussi : Champions Cup - Matéo Garcia (Bordeaux-Bègles) : "Nous avions un public chaud patate derrière nous !"

Alors, si ce succès ouvrait le chemin des quarts de finale, permettant ainsi aux Bordelais de poursuivre leur route dans une compétition où ils avaient été si séduisants lors de la phase de poule, il avait surtout un petit goût d’un passé assez récent, rappelant le niveau atteint par cette équipe entre le mois de novembre et janvier dernier, capable de remporter huit victoires consécutives toutes compétitions confondues avant de s’accrocher tant bien que mal à son fil conducteur pendant le Tournoi des 6 Nations. "C’est bien pour la confiance en nous, en notre travail, en la structure du club, souriait Yannick Bru. Il n’y a rien de miraculeux. À partir du moment où tout le monde travaille ensemble, forcément tu progresses un peu. Cela a commencé à fonctionner au mois de novembre, après quatre ou cinq semaines de travail en commun. Aujourd’hui, nous réalisons une bonne performance car nous avons tout notre effectif présent. C’est bien plus confortable. On retrouve les standards d’un gros match de phase finale où les joueurs veulent montrer leur meilleure image et travaillent les uns pour les autres. Ça ne se fait pas en claquant des doigts, mais ça arrive en passent du temps ensemble."

L’UBB a brillamment gagné le droit de s’offrir une nouvelle semaine de travail avec un grand match à jouer en perspective, à Chaban-Delmas face aux Harlequins. Et la possibilité de se hisser dans le top 4 de cette compétition pour la deuxième fois de son histoire. Cela ne serait pas anodin, pour une équipe qui a pour ambition de rêver le plus longtemps possible, portée par son jeu spectaculaire et les promesses de l’automne. "On rentre dans les huit mais si on se fait taper la semaine prochaine, on sera unanimes pour dire que c’est un échec. On est encore loin des objectifs qu’on a tous en tête."

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?