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Top 14 / Pro D2. Dossier droits télé (1/3) : le rugby français à la chasse au trésor concernant l'appel d'offres pour les saisons 2027-2031

Par Marc DUZAN
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La semaine dernière, la Ligue Nationale de Rugby a lancé l’appel d’offres concernant les droits télés du Top 14 et de la Pro D2, pour la période 2027-2031. Quels en sont les ressorts ? Et pourquoi le sujet est-il aujourd’hui considéré comme majeur ? Décryptage…

Pour mesurer à quel point le sujet des droits télés est capital pour le rugby français, l’ancien président de la Ligue Nationale de Rugby Paul Goze (2012-2021) propose en préambule : "La Ligue Nationale de Rugby, qui gère le quotidien du rugby professionnel français, a un budget de 160 millions d’euros ; et les deux tiers de cette somme (121, 5 millions d’euros Top 14 + Champions Cup), N.D.L.R.) proviennent de l’enveloppe des droits télés". De toute évidence, l’enjeu que représente l’appel d’offres récemment lancé par la LNR pour les saisons courant de 2027 à 2031 est donc majuscule pour l’économie des trente clubs professionnels du rugby français.

Mais ce constat posé, pourquoi dit-on alors si souvent de la balle ovale qu’elle est bien moins dépendante de la manne des droits télés que ne l’est le football, par exemple ? Goze, ancien président de l’Usap et membre actuel de la commission dédiée à la négociation des droits télé, poursuit : "Quand le rugby professionnel a démarré, les droits télés n’étaient pas du tout à ce niveau-là et il nous fallait bien trouver des leviers économiques, en termes de billetterie et, surtout, d’hospitalités. C’est ce qui a été fait et des années plus tard, les droits télés ont prospéré et sont alors venus s’ajouter à cette économie-là. Historiquement, le rugby est donc moins "droits télés dépendant" que ne peuvent l’être d’autres disciplines".

Ces dernières années, l’enveloppe des droits télés a considérablement augmenté et, alors qu’ils étaient évalués à 31 millions d’euros par saison lors du premier mandat de Paul Goze à la tête de l’institution LNR, ils ont aujourd’hui quadruplé, profitant tout à la fois de l’attractivité galopante du "feuilleton Top 14" comme de l’engouement croissant autour du rugby en France, "notre" sport étant désormais le plus médiatisé du pays derrière le football. Pour la fenêtre 2027-2031, le prix de réserve, fixé à 130 millions d’euros par saison, pourrait donc logiquement être dépassé. "Aller plus haut ?, dit Paul Goze. C’est le marché qui le dira mais une augmentation serait tout à fait dans le prolongement de ce qui est fait actuellement."

Trois fois plus importants qu’en Angleterre

Les droits télés propres aux championnats professionnels français, pour le créneau 2023-2027, sont aujourd’hui proches du demi milliard d’euros, un montant trois fois plus important (!) qu’en Premiership (Angleterre), par exemple. Ici, la tentation de crever le plafond de verre semble pourtant évidente et le timing de l’appel d’offres plutôt judicieux : de fait, Canal + en délicatesse avec la Ligue de football au moment où le ballon rond entre lui-aussi en négociations pour ses droits télés, devrait naturellement faire le forcing pour conserver le rugby dans sa grille de programmes. Ce contexte particulier place donc les patrons de la LNR en position de force.

D’un autre côté, on peut aussi considérer que la relation fusionnelle qu’entretient le Top 14 avec son diffuseur historique Canal + qui accompagne la poule unique depuis 1998, pourrait à court terme décourager certains investisseurs. "Pas du tout, nuance aussitôt Goze. Le mieux-disant financièrement et qualitativement a toujours remporté le marché jusqu’ici. Il n’y a pas d’exclusivité donnée à Canal + et tout peut changer lors du prochain appel d’offres. En définitive, la balle est aujourd’hui dans le camp des autres diffuseurs".

Dès lors, imaginons un instant que des plateformes telles Amazon ou DAZN, dont l’audience est à l’heure actuelle assez intimiste, n’arrachent bientôt à prix d’or l’appel d’offres à Canal + ou tout autre chaîne plus généraliste ? Un tel basculement ne confinerait-il pas la poule unique à une visibilité finalement inférieure à celle du biathlon, par exemple ? À ce sujet, Paul Goze conclut : " L’appel d’offres comprend l’aspect financier, certes. Mais il y a aussi des paramètres qualitatifs, comme l’audience générée par les acteurs répertoriés ou l’engagement des diffuseurs à promouvoir notre sport… Tout ça entrera en compte dans la décision finale." Un processus qui devrait semble-t-il prémunir le rugby d’un scandale à la Médiapro…

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Les commentaires (2)
cagouillard Il y a 20 jours Le 09/04/2024 à 08:57

en espérant tout simplement que le téléspectateur ne soit pas oublié dans le choix car pour voir tout le top 14 et une grosse partie de la Pro D2 : c'est actuellement un minimum de 650 EUR et si vous êtes abonné supporter à un club en Pro D2 c'est à minima 300 EUR, Pensez y MESSIEURS les décideurs.....

Leuch-AM92 Il y a 20 jours Le 09/04/2024 à 08:40

S'ils pouvaient revoir les tranches horaires et les attributions ce serait sympa ! Le R92 a joué beaucoup de match à domicile le soir à 21h et avec des enfants c'est très difficile de venir, surtout le dimanche.....